Bonjour. Je voudrai connaitre votre avis sue Eramet . Bon pour revenir à l’achat au alentour de 68 € et ses perspectives sur 2024.
voici notre analyse du 7 novembre…. Elle demeure valable…
Eramet : plus robuste qu’avant !
Le groupe minier a revu à la baisse ses prévisions pour cette année pour tenir compte de la dégradation des conditions de ses marchés mais il préserve ses fondamentaux et devrait rester significativement bénéficiaire en bas de cycle en attendant les relais de croissance dans le lithium.
Le groupe minier tiendra sa journée consacrée aux investisseurs le 13 novembre pour présenter sa stratégie de croissance ainsi que le potentiel de ses différents actifs et gisements miniers de classe mondiale, comme par exemple la plus grande mine de nickel au monde, à Weda Bay en Indonésie, exploitée en partenariat avec le chinois Tsingshan, ou encore la plus grande mine de manganèse au monde à Moanda au Gabon, ou bien le site argentin de Cetenario qui va démarrer l’extraction de lithium au second semestre 2024. En attendant, Eramet doit faire le dos rond face à une conjoncture moins porteuse et à l’absence de reprise en Chine. En témoigne le recul de 26% du chiffre d’affaires au troisième trimestre (980 millions d’euros) qui reflète surtout un effet prix négatif de 27% par rapport à une base de comparaison encore élevée à la même période de l’an dernier, notamment pour le minerai et les alliages de Manganèse, alors que dans le même temps, les volumes ont progressé, surtout grâce à la montée en puissance du site de Weda Bay. L’activité dans le manganèse a retrouvé ses niveaux habituels après avoir rencontré de gros problèmes techniques et logistiques en début d’année. Dans le nickel, Eramet est toujours confronté en Nouvelle Calédonie, avec sa filiale SLN, à des problèmes sociétaux et à des difficultés d’obtention des autorisations d’exploiter. Heureusement, le coût des intrants (coke métallurgique et énergie) ont eux aussi évolué à la baisse, si bien que l’impact sur la rentabilité sera contrôlé. La direction a malgré tout revu à la baisse son objectif annuel d’excédent brut d’exploitation à environ 800 millions d’euros contre 900 millions précédemment) pour tenir compte du contexte économique toujours dégradé en fin d’année et des prix des minerais orientés à la baisse (prix moyen annuel attendu à 4,7 dollars par tonne métrique pour le minerai de manganèse et 21800 dollars pour la tonne de nickel). Au regard de ces éléments, le groupe devrait rester significativement bénéficiaire en 2023, une année qui pourrait marquer le bas du cycle. La société de bourse Portzamparc table par exemple sur un bénéfice de 229 millions d’euros après 735 millions en 2022. Cette prévision est capitalisée moins de 9 fois sur la base des cours de bourse actuels.
Début de l’activité lithium au deuxième trimestre 2024
Non seulement Eramet est capable de rester durablement profitable, mais le groupe dispose aussi d’un bilan plus solide qu’au sortir des cycles précédents après avoir cédé des actifs non stratégiques et cycliques comme Aubert et Duval dans les alliages ou encore Erasteel. Dernière opération en date, la cession du site Eramet Titanium en Norvège à Ineos pour une valeur d’entreprise de 225 millions d’euros, qui met en lumière la sous-évaluation des actifs du groupe et qui va permettre de poursuivre le désendettement. A la fin de cette année, le ratio d’endettement devrait rester contenu à 20% des fonds propres, ce qui est faible sur un plan historique. Eramet va en profiter pour poursuivre ses investissements de diversification, notamment en Argentine où l’usine de Centenario va démarrer sa production de lithium au deuxième trimestre 2024 avec une capacité initiale de 30000 tonnes de minerai, susceptible de doubler rapidement pour atteindre à terme 75000 tonnes. Au final et même en tenant compte d’un environnement économique mondial encore poussif en 2024, le groupe devrait renouer avec la croissance de son chiffre d’affaires et de ses résultats l’an prochain. Notamment avec un nouveau bond de la production de nickel à Weda Bay où les volumes ont encore été contraints l’an dernier par l’engorgement des services locaux de délivrance des permis. Un bond de 50% des profits à plus de 300 millions d’euros n’est d’ailleurs pas à exclure si l’on en juge le consensus regroupé par Factset.
Notre conseil : le risque géopolitique liée au changement de pouvoir au Gabon semble désormais réduit. Nous repassons donc à une opinion positive sur le dossier mais autour de 60 euros pour tenir compte de la forte volatilité du cours de bourse. Code Isin : FR0000131757.