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Questions / Réponses
LA FRANÇAISE DE L'ENERGIE

Je suis actuellement acheteur depuis février sur la française de l’énergie ( entrée à 45€ ) sauf que le titre n’a arrêté de perdre en valeur pour s’établir à 34€. Devrait liquidité mais position pour éviter une perte trop conséquente ?

282 vuesLA FRANÇAISE DE L'ENERGIE
Frédéric Bériot -

Nous avons conseillé de renforcer ou d’acheter la valeur à 30 euros dans le conseil du jour du 28 mars…. Le voici….

Française de l’Energie sousvalorisée

A la suite de la publication de comptes semestriels décevants en raison de l’indisponibilité pendant une longue période du réseau de transport de gaz GRTgaz, le titre de ce producteur d’énergie à empreinte carbone négative chute lourdement en bourse. Ses perspectives à l’horizon 2026 ne sont pas remises en cause. Face à la sous valorisation du dossier, le groupe lance un programme de rachat d’actions.

Rien ne va plus pour le titre de Française de l’Energie! Très volatile, le titre de ce petit producteur régional d’énergies à empreinte carbone négative a grimpé en début d’année jusqu’à 53,60 euros le 16 janvier dans la foulée de l’octroi le 20 novembre par l’Etat français de la concession dite « Blue Lorraine » située en Lorraine qui va permettre au groupe d’exploiter en sous-sol un gisement très prometteur d’hydrogène décarboné. Depuis mi-janvier, l’action ne cesse de chuter et revient à des niveaux de février 2022 avant que l’invasion de l’Ukraine ne fasse flamber la valeur avec l’envolée des prix du gaz et de l’électricité. La désaffection récente dont souffre le titre paraît excessive. Un signe ne trompe pas : le conseil d’administration et la direction de Française de l’Energie ont décidé de lancer un programme de rachat d’actions, considérant que « les activités valent significativement plus que la capitalisation boursière actuelle ». Pour autant, les conditions de ce plan n’ont pas été révélées mais devraient en tout état de cause faciliter un rattrapage du titre. Sa brutale consolidation provient de la publication fin janvier et la semaine dernière d’un chiffre d’affaires et de résultats décevants au premier semestre. La principale raison tient à l’indisponibilité pendant une bonne partie du semestre du réseau de transport de gaz GRTgaz qui n’a pas permis à la Française de l’Energie de vendre sa production de gaz dans les volumes souhaités. En conséquence, le chiffre d’affaires lié à la production de gaz a quasiment été réduit de moitié à 4 millions (contre 7,6 millions un an auparavant) sans que les revenus issus de la production d’électricité de 13 millions, qui ont profité d’une hausse de 13% des volumes vendus, soient suffisants pour compenser le manque à gagner dans le gaz. Le groupe a d’ailleurs lancé une procédure à l’égard de GRTgaz pour réclamer une réparation du préjudice. Car celui-ci a laissé des traces dans le compte d’exploitation du premier semestre. Malgré une stabilité des coûts d’exploitation et une hausse des charges de personnel liée au recrutement de collaborateurs visant à accompagner le développement de la société, l’excédent brut d’exploitation s’est contracté de 31,2% à 10,8 millions et le bénéfice net s’est effondré de 39,5% à 6,3 millions.

Les ambitions à horizon 2026 sont confirmées

A noter tout de même qu’en dépit d’une forte détérioration de la performance, le groupe dégage des niveaux de rentabilité exceptionnelle (62% de marge brute d’exploitation et 36% après impôt) dont bon nombre d’entreprises se satisferaient aisément. Il est également parvenu à générer des flux nets de trésorerie de 3 millions lui permettant de conserver une situation financière saine et robuste avec un endettement net limité à 28% des fonds propres. Pour cette année, le groupe ne s’engage pas sur des prévisions. La mise en service de nouveaux sites de cogénérations devrait alimenter la production d’électricité au second semestre. Il est également prévu que la nouvelle unité de production de Bio-GNL et de Bio-Co2 située à Stavanger en Norvège contribue dès l’an prochain à la génération de flux nets de trésorerie de la société. A ce stade, le consensus recueilli par Factset anticipe sur l’exercice 2023/2024 clos fin juin un chiffre d’affaires globalement stable à 40,1 millions (contre 39,2 millions un an plus tôt) et un excédent brut d’exploitation en léger retrait à 23,9 millions (contre 26,7 millions l’exercice précédent). Quant au bénéfice, il devrait être du même ordre de grandeur que l’an dernier à 11,9 millions. Pour l’année prochaine, la poursuite de la montée en puissance de la société devrait lui permettre de générer 46 millions de revenus et 26,1 millions d’excédent brut d’exploitation tandis que le résultat net pourrait atteindre 13,5 millions. Ces hypothèses pour cette année et 2025 sont valorisées à 14,4 et 12,6 fois, ce qui n’est vraiment pas cher pour une entreprise en pleine structuration et présente sur la thématique porteuse de l’énergie décarboné. Rappelons que le groupe vise à l’horizon 2026 un chiffre d’affaires de 100 millions et un excédent brut d’exploitation d’au moins 50 millions. Le marché se veut plus prudent avec des estimations à 67 et 42 millions. Ce qui n’enlève rien au potentiel du dossier.

Notre conseil : achetez Francaise de l’Energie à 30 euros pour viser un objectif de cours de 54 euros (code : FR0013030152)