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Engie a encore du pain sur la planche

En dépit des cessions d’actifs opérées ces dernières années, du retour de la croissance sur fond de déploiement sur des métiers d’avenir et du copieux dividende versé, le mastodonte français de l’énergie ne décolle pas en Bourse. La stratégie manque cruellement de lisibilité et d’efficacité. Notre analyse.

Engie Pixabay.com
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Va-t-on assister en 2020 à un « big bang » stratégique chez Engie ? C’est en tout cas ce qui transpire des dernières informations de presse. Citant plusieurs sources, le quotidien Les Echos révèle dans son édition de mercredi qu’Isabelle Kocher, la directrice générale du groupe aux commandes depuis trois ans et demi, est sur la sellette. L’arrivée à échéance de son mandat en mai prochain pourrait être mis à profit par le conseil d’administration pour revoir la stratégie de fond en comble, avec l’idée scinder le périmètre. Car le profil d’Engie ne convainc pas. Aujourd’hui, le géant de l’énergie déploie son activité dans trois branches sans réelles complémentarités, à savoir les infrastructures gazières (GRDF et GRTGaz), les services énergétiques aux entreprises et collectivités ainsi que la production d’énergies (ce qui comprend autant le gaz, que l’électricité verte ou le nucléaire). A ce mécano complexe s’ajoute la participation de 32% dans Suez. Bref, l’identité d’Engie pose question. On serait même tenté de classer le groupe dans la catégorie des conglomérats. Les investisseurs font sans doute le même constat si l’on en juge par la crispante stabilité du titre depuis 2016.

Le taux de distribution est compris entre 65 et 75%

Ce tableau assez mitigé ne doit pas pour autant occulter les progrès accomplis par Engie sous l’ère d’Isabelle Kocher. Sur la période 2016-2018, un vaste plan de transformation a été accompli. Celui-ci est passé par des cession d’actifs à hauteur de 15 milliards d’euros et par des investissements concomitants dans les métiers cibles. Le groupe s’est renforcé dans les services et dans l’éolien et le solaire. Résultat, Engie est devenu le deuxième producteur d’énergies renouvelables en Europe derrière l’allemand Enel. La firme française ambitionne d’ailleurs de porter sa capacité dans ce domaine à 9 GW en 2021, multiplié par trois par rapport à 2018. Globalement, les comptes ont eu tendance à reprendre de la hauteur ces dernières années avec un résultat net récurrent part du groupe escompté entre 2,5 et 2,7 milliards d’euros en 2019, en augmentation sur un an. De même, le bilan s’est allégé avec un endettement net revenu à 21 milliards d’euros à la fin de l’an dernier, à comparer à un passif de 27,7 milliards trois ans plus tôt. A fin 2019, le ratio dette financière nette sur Ebitda ne devrait pas dépasser les 2,5 hors acquisition de TAG, ce qui reflète la bonne santé du groupe.

Avec un Etat actionnaire qui dicte sa loi, la remontée de cash est une priorité. La politique de distribution se veut ainsi généreuse avec l’idée de verser entre 65 et 75% du résultat net récurrent. Les projections font état d’un dividende de 0,78 euro au titre des comptes 2019, soit trois centimes de plus que précédemment. Sur la base du cours actuel, le rendement offert par le dossier se rapprocherait des 5,5%, ce qui est loin d’être négligeable dans l’environnement actuel de taux bas. Ce seul argument suffit-il à se porter acquéreur de titres Engie ? Nous ne le pensons pas. Le nucléaire en Belgique continue d’obscurcir la visibilité. Sans compter que le poids de l’Etat français dans les processus de décision constitue un grand handicap.

Notre avis : malgré la métamorphose réalisée et la promesse de nouvelles initiatives stratégiques à terme, nous jugeons l’action Engie peu attractive. Restez à l’écart.

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Engie : encore un bon rendement l’an prochain

Le groupe énergétique relève ses objectifs financiers et sécurise son dividende pour l’année prochaine. La part des énergies renouvelables continue à monter en puissance dans son portefeuille et représente près de 20% du résultat opérationnel.

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Engie : un rendement de 10% !

Malgré d’importantes taxes exceptionnelles dans plusieurs pays européens, l’énergéticien a significativement amélioré ses résultats l’an dernier. Il a aussi accéléré son recentrage et s’est désendetté, ce qui lui permet d’augmenter son dividende de 64%.

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Engie : le contexte réglementaire en question

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Suez va faire monter les enchères

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