Schneider Electric opportuniste en période de crise
Après avoir mieux résisté que prévu au premier semestre, ce leader mondial des solutions numériques pour la gestion de l’énergie et des automatismes prépare l’avenir. Il soutient sa filiale britannique, Aveva, dans le rachat d’un fabricant californien de logiciels de données industrielles. Une opération judicieuse et bien accueillie par le marché.
C’est à la capacité des sociétés de se tourner vers l’avenir en période de crise que l’on reconnait la qualité des dossiers. Grâce à un bilan très sain avec un endettement net limité à moins de 20% de ses fonds propres et une forte génération de flux nets de trésorerie espérée par le consensus de marché pour cette année à 2,7 milliards, Schneider Electric continue de pousser ses pions et à déployer une stratégie axée sur les logiciels et les services destinés à la gestion de l’énergie et des automatismes. Sa filiale britannique, Aveva, contrôlée à 60%, va racheter l’éditeur californien de logiciels de données industrielles, OSIsoft. L’opération est loin d’être négligeable puisque son montant atteint 5 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) pour une cible ayant réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de seulement 488,5 millions de dollars et un résultat opérationnel ajusté de 152.2 millions. C’est cher payé mais OSIsoft est à la fois très rentable (31,1%) et offre une forte trajectoire de croissance avec en moyenne chaque année sur la période 2016-2019 une hausse de 9,7% de son activité et de 18,5% de son bénéfice opérationnel ajusté.
L’action au plus haut historique
Sans rentrer dans les détails du meccano financier de l’opération, Schneider Electric va contribuer à concurrence de 2,1 milliards de dollars à l’augmentation de capital de 3,5 milliards que lancera sa filiale Aveva. Le groupe français évalue l’effet positif de cette acquisition à 0,3 point sur sa marge opérationnelle ajustée. Il suspend du coup son programme de rachat d’actions pour donner la priorité au déploiement de sa stratégie en vue de sortir renforcé de la crise. Meilleur que prévu, le premier semestre a validé la pertinence du modèle de Schneider Electric qui répond parfaitement la thématique du développement durable de plus en plus prisée des investisseurs. Un signe ne trompe pas : l’action Schneider Electric évolue à ses records historiques. Alors que le consensus de marché anticipait sur la première partie de l’exercice un recul d’un peu moins de 14% du volume de facturations, la décroissance organique s’est limitée à 10,5% (dont 14,2% au deuxième trimestre). Le groupe est parvenu à défendre ses prix malgré la chute des volumes et la reprise en Chine au deuxième trimestre et en Europe à partir du mois de juin s’est révélée encourageante. Grâce à une bonne maîtrise de la structure de coûts, l’érosion de la rentabilité opérationnelle ajustée a pu être limitée à 1,3 point pour ressortir à 13,6% et le groupe a généré 965 millions d’euros de flux nets de trésorerie.
Très prudent sur le second semestre en raison des craintes d’une deuxième vague de contaminations, le management délivre malgré tout des objectifs sur l’exercice et vise une marge opérationnelle ajustée de l’ordre de 14,5% à 15% (contre 15,6% en 2019) à partir d’un retrait de 7% à 10% de ses ventes à périmètre et changes constants. A 26,9 et 21,3 fois les profits estimés pour cette année et 2021, le titre est cher mais la prime nous semble justifiée par la qualité du dossier. Déjà présente au portefeuille d’actions françaises de la lettre de la bourse, l’action sera précieusement conservée.
Notre conseil : conservez Schneider Electric (code : FR0000121972) pour viser un objectif de cours de 120 euros.
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