Getlink, les mauvaises nouvelles dans les cours?
Avec la deuxième vague épidémique et les nouvelles restrictions de déplacements transmanche, le concessionnaire a été contraint d’abandonner pour la seconde fois ses objectifs de l’exercice. Une mauvaise nouvelle visiblement déjà anticipée au regard du rebond du titre en Bourse.
Deuxième plus forte hausse de l’indice SBF120 au cours de la séance d’hier, le titre Getlink semble entrevoir le bout du tunnel. En recul de 20% depuis le début de l’année, l’action du concessionnaire transmanche cumule les handicaps. Entre l’incertitude sur le scénario de sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne (négocié ou sans accord) et les conséquences de la crise sanitaire sur les déplacements outre-manche, l’ex-Eurotunnel manque de visibilité. Ce n’est pas tant les tergiversations du gouvernement de Boris Johnson et des autorités européennes qui pèsent sur l’action mais bien l’épidémie. Depuis 2016 et la décision des britanniques de sortir de l’union européenne, Getlink a investi pour se préparer au divorce entre le vieux continent et nos voisins outre-manche quel que soit la forme que cette séparation doit prendre. Le groupe se montre ainsi confiant dans la gestion du Brexit. C’est davantage la deuxième vague épidémique qui obscurcit les perspectives. Déjà au premier semestre, le résultat brut d’exploitation a été divisé par deux à 123 millions à partir d’un chiffre d’affaires en retrait de 29% à 311 millions, pénalisé par la chute du trafic de l’Eurostar pendant la période de confinement au deuxième trimestre. Le groupe était parvenu malgré tout à conserver une génération de flux de trésorerie d’activité positive de 11 millions lui permettant de disposer d’un volume de disponibilité de 511 millions.
Avec la levée du confinement et la normalisation de l’activité économique et touristique pendant les mois d’été, Getlink a vu la dégradation de son chiffre d’affaires sensiblement ralentir. En recul de 17%, celui-ci est ressorti à 252,1 millions à cause d’une fréquentation encore faible de l’Eurostar. A l’inverse, l’activité de fret de la filiale Europorte, en légère hausse de 3%, et des navettes transmanche, avec un recul limité de 2%, a permis d’absorber une tendance toujours déprimée sur l’Eurostar.
L’objectif d’excédent brut d’exploitation pour cette année abandonné
Et avec peu de chances à court terme d’amélioration puisque l’arrivée de la deuxième vague épidémique a contraint les autorités britanniques à introduire de nouvelles mesures de restrictions des déplacements transmanche dès la mi-août. Dans ces conditions, le groupe a jugé préférable d’abandonner, pour la seconde fois cette année, son objectif de l’exercice visant un excédent brut d’exploitation de 350 millions. La bonne nouvelle, en revanche, est que la société a pu accroître encore de 85 millions sa trésorerie disponible qui s’élevait à fin septembre à 596 millions.
A ce stade, le consensus de marché table pour cette année sur une contraction de 38% de l’excédent brut d’exploitation à partir d’un chiffre d’affaires en retrait de 23% à 840 millions avec un rebond de 42% du premier indicateur dès l’an prochain à 495 millions facilité par une reprise de 22% des revenus. A 22 fois la valeur d’entreprise sur l’excédent brut d’exploitation estimé pour 2021, le titre Getlink n’est pas spécialement bon marché au regard d’un ratio historique de 18,2 fois observé sur la période 2009-2019. Ce n’est qu’à partir de 2022 que le groupe devrait retrouver ses performances d’avant crise et des niveaux de valorisation plus raisonnables de 17,7 fois l’excédent brut d’exploitation. Pour autant, la dimension spéculative du dossier avec la présence du holding italien de la famille Benetton, Atlantia (15,49%), le fonds activiste TCI Fund Management (12,54%) et Eiffage (avec 5,04% du capital) constitue un solide motif de soutien. Le groupe français de BTP et de concessions n’a, par exemple, pas caché son intention de monter au tour de table de la concession transmanche, après y être entré fin 2018 sur la base d’un cours moyen de 11 euros. Par ailleurs, l’arrivée prochaine d’un vaccin contre le coronavirus suffirait à redonner du potentiel au titre. Aussi recommandons-nous à nos abonnés déjà en position sur la valeur de la conserver bien précieusement. Les autres profiteront d’un reflux du cours de bourse vers 11,60 euros s’intéresse du dossier.
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