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Suez, où en est-on?

Face à une direction de Suez complètement opposée à la moindre négociation, Veolia va se tourner vers la justice et les actionnaires de son concurrent pour faire sauter le verrou et déposer au plus vite son OPA à 18 euros.

Suez Pïxabay.com
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On ne pourra pas reprocher à Antoine Frérot, le patron de Veolia de ne pas avoir fait preuve de patience et d’efforts de diplomatie pour tenter de négocier avec la direction de son concurrent, Suez, dont le leader mondial des services à l’environnement est devenu le premier actionnaire depuis le rachat de 29,9% de la participation d’Engie à un prix de 18 euros par action. Mais le management de Suez campe sur sa position depuis le début des approches de Veolia et reste hermétique à l’ouverture de la moindre négociation. Raison pour laquelle les équipes de Veolia ont choisi de passer à la vitesse supérieure en adressant à son concurrent une OPA en bonne et due forme sur le reste du capital au même prix de 18 euros à la condition que la direction de Suez renonce à la pilule empoisonnée mise en place en logeant le pôle eaux de France dans une fondation de droit néerlandais pour faire obstacle au projet de Veolia. Il existe peu de chances pour que le management de Suez s’exécute et Veolia prévoit donc de saisir dans les prochaines semaines le tribunal de commerce de Nanterre en vue de faire annuler la pilule anti-OPA. Avec, selon des sources internes, de grandes chances d’y parvenir mais Suez risque de faire traîner la procédure en faisant appel.

Renverser le conseil d’administration de Suez lors de la prochaine assemblée générale

Raison pour laquelle, parallèlement, Antoine Frérot a choisi également de s’adresser directement aux actionnaires de Suez en leur demandant de faire pression sur la direction pour la faire plier. Très mécontent de l’attitude négative du management de Suez, le fonds activiste CIAM, qui possède 0,5% du capital, a menacé de fédérer les 5% du tour de table nécessaire à la convocation d’une assemblée générale extraordinaire. Mais là aussi avec une probabilité d’y parvenir assez incertaine puisque le tribunal de commerce vers lequel se tournera la direction de Suez ne lui accordera pas forcément ce droit comme on l’a vu dans l’affaire Lagardère. Dès lors, Veolia et les autres actionnaires de Suez n’auront plus qu’à patienter jusqu’au printemps prochain et la tenue de la traditionnelle assemblée générale de Suez pour renverser le conseil et faire sauter la fondation de droit néerlandais. Mais cela nécessite à très court terme que le tribunal judiciaire de Paris saisi le 9 octobre par les syndicats de Suez revienne sur sa décision de suspendre les effets de l’acquisition de la participation d’Engie par Veolia. L’appel des deux groupes est examiné ce jour avec une décision rendue d’ici une quinzaine de jours.

un effet relutif sur le bénéfice net par action d’au moins 10% dès la deuxième année

Veolia est prêt quoi qu’il lui en coûte à mener son OPA sur Suez à son terme et le financement de l’opération d’un montant global de 11,3 milliards est d’ores et déjà programmé. Reste à boucler 3 à 4 milliards dont près de la moitié (2,5 milliards) est couverte depuis l’émission d’une dette hybride réalisée au mois d’octobre. Des cessions et une modeste augmentation de capital n’excédant pas 20% des fonds propres seront nécessaires. En tous les cas, la direction de Veolia prévoit un effet positif sur le bénéfice net par action du nouvel ensemble de plus de 10% la deuxième année d’intégration des deux groupes et de 40% la troisième année grâce en partie à l’extériorisation de 500 millions de synergies par an.

Notre conseil : Nous renouvelons dans la version papier de la lettre la limite de vente placée sur Suez (code : FR0010613471) à 16,50 euros. Nous restons convaincus que le lancement de l’OPA prendra du temps et ne souhaitons pas immobiliser des liquidités sur le dossier. Sur Veolia (code : FR0000124141), il convient de ne pas se précipiter à l’achat.

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La direction de Suez doit capituler

Comme convenu, Veolia a remis à Engie ce matin une offre de rachat de sa participation à 18 euros valable jusqu'à ce soir assortie de toutes les conditions de protection de l'emploi pour les salariés de Suez et de représentativité de l'équipe de direction au sein des instances du nouvel ensemble. La direction de Suez n'a plus de raisons valables de s'opposer à l'opération qui n'interviendra au pire que dans six mois si elle est amicale.

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Suez va faire monter les enchères

Suez n'a pas tardé à réagir à l'OPA proposée par Veolia à un prix de 15,50 euros en adressant une fin de non recevoir. Les regards se tournent désormais vers l'actionnaire de référence, Engie, qui pourrait jouer les rôles d'arbitre pour exiger de nouvelles garanties sur le plan social et un relèvement du prix de l'OPA. A moins que Suez lui présente un chevalier blanc.

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Un gain de 23% sur Suez en huit mois avec un Bonus Cappé

Présent en Chine à hauteur de 7% de son chiffre d'affaires, le numéro deux mondial des services à l'environnement pourrait connaître un exercice délicat. Mais sa stratégie de recentrage sur ses métiers les plus porteurs et les plus rentables n'est pas remise en cause et devrait accélérer son désendettement et offrir de la visibilité sur les perspectives à moyen terme. Un bonus cappé permet de miser sur le dossier sans trop de risque.

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