Cette petite entreprise familiale (contrôlée de concert à 56% par les familles Pech, Calmels et Thrum) a-t-elle mangé son pain noir? Le rebond de 31% de son cours de bourse sur la semaine écoulée le laisse anticiper et il est certain que la perspective de l’arrivée de vaccins contre le covid redonnerait de la visibilité à ce fabricant d’équipements électroniques à destination des marchés des véhicules et des télécommunications. A l’instar de bon nombre d’industriels, Actia a été fortement affecté au deuxième trimestre par la période de confinement. Au point de voir ses comptes semestriels basculer en forte perte. Le résultat opérationnel et après impôt sont ainsi ressortis en déficit de respectivement 14,3 et 15,6 millions à partir d’un chiffre d’affaires en retrait de 23,5% à 202 millions. La sortie fin mai de la période de confinement a permis au groupe de se redresser au troisième trimestre grâce à la bonne performance de sa plus petite branche, les télécommunications (9% de son chiffre d’affaires). Profitant d’une base de comparaison favorable (-17% au troisième trimestre 2019), l’activité a renoué avec une forte croissance de 17,1% alimentée en France par les métiers du ferroviaire et de l’énergie. En raison de sa contribution limitée, le pôle des télécommunications n’a pas été en mesure de compenser complètement la décroissance certes plus modérée du chiffre d’affaires de la division automotive (91% des facturations). Encore en recul de 13% au troisième trimestre, les ventes marquent un redressement sensible par rapport au printemps (-35%) et malgré une base de comparaison exigeante (+16,3% un an auparavant sur la même période). C’est sur le segment des véhicules neufs que la tendance s’est le plus améliorée grâce à la vigueur de la reprise chez l’un des principaux clients, Volvo Car, et sur le créneau des poids lourds. En revanche, la situation est restée dégradée sur le marché de l’entretien en raison d’une demande toujours déprimée dans la gestion des flottes de cars et de camions et d’une baisse d’activité à l’export sur les systèmes de contrôle technique. Au final, le chiffre d’affaires d’Actia sur la période de juillet à septembre s’est inscrit en retrait plus limité de 11,1% à 104,4 millions. un bilan fragile Le redressement est appelé à se poursuivre en cette fin d’année malgré le reconfinement. Les experts du bureau de recherche de Portzamparc anticipent un recul de seulement 3,4% du chiffre d’affaires. Le groupe confirme ainsi ses objectifs visant sur l’ensemble de l’exercice une décroissance de 15% de ses facturations et un retour à la profitabilité opérationnelle au second semestre. Cela pourrait conduire, selon Portzamparc, a une perte opérationnelle de 10,5 millions sur l’année et une perte nette de 15 millions. Le positionnement porteur d’Actia sur la thématique de la conduite autonome, de la connectivité des véhicules et de la sécurité lui offre une forte visibilité sur le moyen terme. Dès l’an prochain, la société devrait être en mesure de renouer avec un bénéfice opérationnel de 10 millions et un profit net de 4 millions pour un chiffre d’affaires légèrement supérieur à 500 millions en augmentation de 14%. Reste que la situation financière déséquilibrée de la société constitue son point faible avec un endettement net attendu en fin d’année autour de 191 millions pour des fonds propres de 121 millions. Des discussions avec les banques créancières rendent la direction confiante pour trouver des solutions mais l’hypothèse d’une recapitalisation pourrait à terme se poser. Raison pour laquelle malgré une décote boursière importante de 56% sur les fonds propres de la société, il nous semble prématuré de conseiller le dossier à l’achat. Notre conseil : restez à l’écart d’Actia (code : FR0000076655).