Faut-il participer à l’augmentation de capital d’Alstom?
Cet équipementier ferroviaire d’envergure mondiale lance jeudi son appel au marché destiné à financer une partie de l’acquisition du canadien Bombardier.
Alstom ne pouvait pas espérer meilleures conditions de marché. C’est dans un climat d’euphorie boursière observé depuis une dizaine de jours avec l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis et l’annonce de l’efficacité élevée des vaccins de Pfizer et de Moderna que l’équipementier ferroviaire français s’apprête à solliciter les investisseurs pour environ 2 milliards d’euros. A partir du jeudi 19 novembre et jusqu’au 30 novembre, il lance en effet une augmentation de capital sur la base de 3 actions nouvelles proposées à un prix d’émission de 29,50 euros pour 10 actions existantes et la distribution d’un droit préférentiel de souscription d’une valeur théorique de 2,90 euros. Ce droit cote à partir d’aujourd’hui (17 novembre) jusqu’au 26 novembre.
Une excellente visibilité à moyen terme
Pour nos abonnés déjà actionnaires d’Alstom, l’opération est très intéressante puisqu’elle permet de renforcer les positions à un prix de 39,16 euros sur un dossier de qualité. Doté d’un carnet de commandes record de 40 milliards équivalent à 5 années de chiffre d’affaires, le groupe s’apprête à racheter la branche ferroviaire de Bombardier pour un montant pouvant aller jusqu’à 5,3 milliards et à devenir le numéro deux mondial derrière le chinois CRRC. Au-delà des synergies de rapprochement et de l’effet relutif sur la rentabilité, le nouvel ensemble ambitionne de devenir le leader mondial de la mobilité verte et intelligente avec notamment l’accélération dans la production de locomotives à hydrogène. A court terme, le groupe a subi du fait de la crise sanitaire des décalages dans la délivrance de son carnet de commandes et sa dynamique commerciale a marqué le pas. A partir d’une décroissance organique de 13% de son chiffre d’affaires à 3,52 milliards, son résultat d’exploitation ajusté s’est contracté de 18% à 263 millions, reflétant une érosion limitée de 0,2 point de sa marge à 7,5%. Le gain de nouveaux contrats a chuté de 42% à 2,65 milliards et le groupe a consommé 253 millions de trésorerie sur le semestre. Un rattrapage est espéré sur la seconde partie de l’exercice puisque pour l’ensemble de l’année fiscale, la marge d’exploitation ajustée est anticipée entre 7,7% et 8% d’un chiffre d’affaires de l’ordre de 7,6 à 7,9 milliards tandis que la génération de flux nets de trésorerie est attendue neutre à positive.
Avec Bombardier, le nouveaux groupe vise une rentabilité de 9% et prévoit de convertir 80% de son bénéfice net en flux nets de trésorerie. Signe de l’attractivité du dossier, Bouygues, son premier actionnaire avec encore 9% du capital, a décidé d’accompagner le groupe en souscrivant à concurrence de sa quote part à l’augmentation de capital.
Notre conseil : souscrivez à l’augmentation de capital d’Alstom (code : FR0010220475) pour viser un objectif de cours de 50 euros.
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