Abeo, quelles perspectives
Ce fabricant et distributeur d’équipements de sport et de loisir n’a pas profité du rebond des marchés et reste très décoté en Bourse.
Encore en recul de 56% depuis le début de l’année, le titre Abeo n’a pas profité du formidable rebond du marché parisien entamé début novembre puisque son cours de bourse demeure stable sur un mois. Déjà fragilisé depuis plusieurs semestres maintenant par un problème de croissance de son chiffre d’affaires et de rentabilité, cette affaire familiale (contrôlée à 47,9% du capital par son fondateur, Olivier Estèves) subit un lourd tribut à la crise sanitaire avec la fermeture des salles de sport, des gymnases et l’annulation des compétitions sportives. En raison de son exercice décalé (avril à mars), le groupe a été pénalisé dès le premier trimestre par les mesures de confinement avant de profiter d’une reprise de 41% de son chiffre d’affaires en séquentiel. Mais sur un an glissant, la contraction de l’activité de 20,1% à 49 millions demeure encore conséquente au deuxième trimestre et ressort à 31% sur l’ensemble de la première partie de l’exercice (83,8 millions). Par zone géographique, la situation aux Etats-Unis s’est révélée compliquée en raison de l’attentisme des décideurs face à la crise sanitaire et aux incertitudes du scrutin présidentiel aujourd’hui levées.
Un bilan tendu
Même si la direction observe peu d’annulations de commandes liées à la crise, le carnet de nouveaux projets était en recul de 31% à fin septembre à 83,1 millions et offre une visibilité de six mois sur l’activité. Pour autant, le reconfinement, même moins sévère, avec le maintien des écoles ouvertes, constitue un nouveau coup dur pour Abeo. Assez logiquement, le groupe se montre incapable d’avancer la moindre perspective. Il faudra encore patienter jusqu’au 9 décembre et la publication des comptes du premier semestre pour mesurer les effets de la crise sur les résultats. Un gros travail de variabilité de la structure de coûts a été mis en oeuvre pour adapter la société à la réalité de la crise sanitaire. A ce stade, le consensus de marché recueilli par Factset table 4 millions de résultat opérationnel courant (contre 9,3 millions sur le dernier exercice) à partir d’un chiffre d’affaires en repli de près de 23% à 182 millions tandis que le résultat net est anticipé tout juste à l’équilibre. Pour 2021/2022, l’effet de ciseau (rebond de 8% de l’activité et baisse des coûts) devrait jouer à plein en supposant un règlement de la crise sanitaire et une normalisation de la conjoncture. Le résultat opérationnel devrait pouvoir plus que doubler à 10,2 millions et le bénéfice net atteindre 5,3 millions.
L’hypothèse est modestement valorisée à 10,5 fois tandis que la capitalisation boursière est inférieure de 43% aux fonds propres de la société. Mais attention, les bases du redressement des comptes demeurent encore très incertaines et reposent, comme pour bon nombre de groupes, sur l’arrivée et l’efficacité de vaccins. Par ailleurs, l’équilibre bilantiel d’Abeo est fragile avec un endettement net de 88,8 millions quasiment équivalent aux fonds propres (96,9 millions). Il paraît donc prématuré de s’aventurer sur le dossier.
Notre conseil : restez à l’écart d’Abeo (code : FR0013185857).
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