Parmi les valeurs liées à la collecte et au traitement des déchets, Pizzorno Environnement est le plus petit de la classe. La société varoise tente de se faire une place au milieu de mastodontes. Elle se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins : des réflexions stratégiques ont été engagées pour profiter de l’accélération des préoccupations environnementales chez les industriels et les collectivités locales, ses clients. Le groupe se dit prêt à saisir des opportunités pour accélérer son développement. Depuis plusieurs années, Pizzorno a investi dans des nouvelles technologies et dans des filières de traitement toujours plus vertes. Plusieurs exemples. Son site de Pierrefeu-du-Var permet de valoriser les mâchefers pour produire un matériau recyclable, et qualitatif utilisé dans le bâtiment et les travaux publics. Son unité de valorisation énergétique de Toulon produit de la chaleur et de l’électricité à partir des déchets collectés, et alimente plusieurs logements et établissements publics de la ville. Un vaste plan de verdissement de sa flotte de bennes à ordures a été mis en place, une partie de ses véhicules fonctionnant déjà au gaz naturel (GNV) ou à l’électrique. Un élément qui lui procure un avantage concurrentiel dans le cadre de certains appels d’offre. Cette volonté de grandir survient alors que le groupe est désormais en ordre de marche sur le plan opérationnel et financier. Il a procédé à une rationalisation drastique de ses contrats pour se recentrer sur les services et les actifs les plus rentables.

Fort rebond des résultats attendu cette année

De fait, alors que ses résultats semestriels portent les traces de la crise sanitaire, bien qu’ils démontrent aussi une certaine résistance, ses objectifs pour 2021 apparaissent ambitieux. Sur la base d’un chiffre d’affaires de 94,5 millions d’euros, en repli de 14%, l’excédent brut d’exploitation s’est élevé sur les six premiers mois de 2020 à 8,3 millions, contre 10,6 millions un an plus tôt, en raison de plusieurs éléments ponctuels et des effets liés à la crise sanitaire. Sur la période, le groupe varois a accusé une perte nette de 2,6 millions. Sur l’ensemble de l’exercice, le groupe table sur un chiffre d’affaires légèrement supérieur à 200 millions et sur un résultat brut d’exploitation de 22 millions. En revanche, il vise pour l’exercice en cours un excédent brut d’exploitation compris entre 30 et 35 millions d’euros à partir d’un montant de facturations compris entre 200 et 205 millions. Ce rebond des résultats pourrait se poursuivre en 2022 avec la mise en œuvre de nombreux projets de développement. Et ce, d’autant plus que le carnet de commandes s’élevait au 30 juin 2020 à 615 millions d’euros. Or le titre, en capitalisant respectivement 9,6 et 9 fois les bénéfices estimés pour 2021 et 2022 (8,4 et 9 millions), n’intègre pas l’amélioration attendue des perspectives. Certes, la taille du groupe et la faible liquidité du titre, en comparaison de celles de ses concurrents, joue en défaveur de la valeur, mais sa faible valorisation et son ambition de grandir constituent des arguments pour tenter le pari.  

Notre conseil : Acheter Groupe Pizzorno Environnement à 19,60 euros avec un objectif de cours de 26 euros à moyen terme. Attention à la faible liquidité du titre. Code Isin : FR0010214064.