Abeo, le plus dur est passé?
Malgré un chiffre d’affaires et un carnet de commandes encore très dégradés au troisième trimestre, la montée en puissance des campagnes de vaccination laisse espérer un redémarrage des activités sportives en intérieur. Très décoté en Bourse, le groupe doit démontrer sa capacité à redresser sa rentabilité et assainir son bilan.
Le bout du tunnel est-il en vue pour l’action Abeo? Le marché y croit au regard du formidable rattrapage dont le titre profite depuis trois mois maintenant (+63%). Celui-ci a été alimenté par la mise sur le marché des premiers vaccins contre le covid qui laisse espérer, malgré la pénurie en Europe, un retour à une certaine normalité de la vie économique et sociale et à une reprise des activités sportives en intérieur (gymnastique, basket, hand-ball,….). A ce stade, il ne s’agit que d’anticipation de la part du marché. Car en réalité, cette reprise ne se matérialise pas encore dans les derniers chiffres communiqués par cette affaire familiale (contrôlée à 47,9% par le président fondateur, Olivier Estèves) spécialisée dans la fabrication et la distribution d’équipements de sport et de loisir et focalisée sur trois marchés : les vestiaires, le sport et l’escalade. Sur la période d’octobre à décembre, le volume des facturations s’est de nouveau contracté de 21,8% en comparable pour s’inscrire à 46,2 millions et ne marque pas de franche amélioration en séquentiel par rapport aux trois mois précédents (-20,1% à 49 millions). Dans le détail, la branche vestiaire s’est redressée (-7,4% après -24,8% au premier semestre) grâce à une reprise de la croissance en France et en Allemagne. Même constat pour le pôle sport avec un rebond des ventes dédiées à la gymnastique mais, en revanche, la situation ne s’arrange pas dans la division escalade en raison des difficultés des entrepreneurs à trouver les financements pour la construction de nouveaux complexes.
Le dossier manque encore de visibilité
La visibilité sur la fin de l’exercice 2020/2021 clos fin mars n’est pas non plus très bonne au regard de l’orientation toujours baissière des prises de commandes (-25% à 43 millions à fin décembre, après -22,5% à 46,3 millions à l’issue du deuxième trimestre). Les experts du bureau de recherche de Gilbert Dupont s’attendent encore au quatrième trimestre à un recul important de l’ordre de 20% du chiffre d’affaires. Sur l’ensemble de l’année fiscale, la décroissance atteindrait 26,1% en comparable à 174,1 millions. Rappelons que la direction n’a pas attendu pour prendre des mesures drastiques d’optimisation de la structure de coûts. Ce qui a permis sur le premier semestre d’absorber une bonne partie de la chute de 31,2% du chiffre d’affaires à 83,8 millions puisque la marge brute d’exploitation est parvenue à s’apprécier très légèrement de 0,2 point à 9,8%. Pour l’ensemble de l’année, l’objectif d’une rentabilité de 7% semble un peu ambitieux. Celle-ci devrait se situer plutôt autour de 6,5%. C’est à partir de l’an prochain qu’Abeo devrait inverser la tendance avec un quasi-doublement espéré de son résultat opérationnel courant à près de 10 millions et à un retour à un bénéfice net de 2,9 millions (contre une perte de 3,1 millions estimée pour cette année). Le deuxième défi à relever pour l’entreprise sera de désendetter son bilan avec un passif équivalent aux fonds propres qui ne lui laisse aucune marge de manoeuvre auprès des banques.
Notre conseil : restez à l’écart d’Abeo (code : FR0013185857).
Conseils sur Abeo
Tous les conseilsOlivier Estèves, président directeur général d’ABEO : « les Jeux Olympiques constituent l’une des plateformes marketing les plus efficaces »
A moins de deux mois de l'ouverture de l'événement planétaire des Jeux Olympiques de Paris pour lequel son groupe est partenaire et fournisseur d'équipements dans trois disciplines, le patron d'Abeo fait le point sur le dernier exercice et affiche sa confiance dans les perspectives pour cette année.
Abeo, une bonne résilience avant les JO de Paris
Ce fabricant et distributeur mondial d'équipements de loisir et de sport est parvenu sur son dernier exercice à stabiliser sa rentabilité malgré une forte pression aux Etats-Unis sur le créneau du sportainment liée à la concurrence chinoise. Les mesures de restructuration ont été prises pour redresser la branche et permettre une accélération des performances dès cette année.
Olivier Estèves, président directeur général d’ABEO : « Les JO de Paris 2024 représentent un facteur de notoriété et d’images pour nos marques »
Formidable tremplin que représentent les Jeux Olympiques de Paris 2024 pour ce fabricant et distributeur mondial d'équipements de sport et de loisir. Son président fondateur, Olivier Estèves, nous dresse un bilan des comptes du premier semestre, et nous fait part des ressorts de son groupe et de sa confiance.
Abeo, une sanction trop sévère?
Ce fabricant et distributeur mondial d'équipements de loisir et de sport est sous pression en Bourse en cette fin d'année malgré un premier semestre plutôt résilient. Mais c'est le bilan tendu qui inquiète. Le titre vaut les fonds propres de la société.