Eiffage gâte ses actionnaires
Contrairement à la réputation défensive des concessions, c’est le métier d’Eiffage qui a le plus souffert de la crise sanitaire. La visibilité s’améliore et le titre n’est pas cher. Avec en prime un dividende de 3 euros par action.
Le cinquième groupe européen de BTP et de concessions a dévoilé hier ses comptes annuels. Sans surprise, ils portent les stigmates de la crise mais pas là où on l’attendait. C’est en effet sur son métier le plus défensif des concessions (stade de Lille, APRR, Viaduc de Millau, aéroport de Toulouse) qu’Eiffage a le plus souffert en raison des restrictions de déplacement et de l’interdiction de spectateurs dans les enceintes sportives. Les revenus des concessions se sont ainsi contractés de 12,7% à 2,6 milliards et le manque à gagner lié à l’épidémie s’élève à 620 millions sur l’ensemble de l’exercice dont encore 190 millions au second semestre. A l’inverse, sur les métiers plus cycliques du BTP, la baisse de 9,5% du chiffre d’affaires à 13,7 milliards constatée l’an dernier s’est faite pour l’essentiel sur les six premiers mois et le premier confinement puisque le groupe a quasiment renoué avec des niveaux d’activité d’avant crise dès le second semestre (-1,4%). La perte de volume évalué à 1,4 milliard pour la partie travaux est imputable au premier semestre. Ce constat se retrouve au niveau du résultat opérationnel courant en repli de 37% à 1,3 milliard. Dans le détail, le pôle concession a subi le plus lourd manque à gagner (520 millions) tandis que celui de la branche travaux (265 millions) est plus modeste. Malgré cet environnement difficile, Eiffage est parvenu à maintenir quasiment sa génération de flux nets de trésorerie à 1,1 milliard (-167 millions) et a pu réduire de 300 millions son endettement net à 9,9 milliards.
Une hausse de 25% du dividende par rapport à celui versé au titre de 2018
De quoi envoyer un geste fort à ses actionnaires dont une bonne partie sont les salariés du groupe (17,8% du capital) en proposant à la prochaine assemblée générale un dividende de 3 euros par action en hausse de 25% par rapport au dernier coupon de 2,40 euros versé au titre de l’exercice 2018. Cet effort traduit la volonté du groupe de rattraper l’absence de distribution l’an dernier pour des raisons de bonne gouvernance vis à vis de la crise sanitaire. Il reflète également la confiance du groupe pour cette année en dépit d’un manque de visibilité sur les métiers de concessions lié au maintien des restrictions de déplacement. Pour autant, les activités de BTP renoueront avec une forte croissance dans le sillage d’un carnet de commandes record de 16,2 milliards (en hausse de 14%) et une progression des marges. Au final, le groupe table sur un redressement de ses profits sans pour autant retrouver les niveaux pré-covid de 2019.
A 12,8 et 10,7 fois les profits estimés pour cette année et 2022, le titre Eiffage n’est vraiment pas cher, comparé à son concurrent Vinci (PER de 19,9 et 15,3 fois), et offre un rendement attractif de 3,5%.
Notre conseil : achetez Eiffage vers 85 euros (code : FR0000130452) pour viser un objectif de cours de 100 euros.
Conseils sur Eiffage
Tous les conseilsEiffage un bon couple rendement-risque
Le groupe de BTP et de concessions voit comme prévu sa rentabilité obérée par la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance, mais il préserve sa capacité de distribution de dividendes et affiche une valorisation très modeste.
Eiffage, une décote injustifiée
En léger repli sur un an, le titre de cet acteur européen du BTP et des concessions décote par rapport à sa moyenne de long terme à moins de 10 fois ses profits estimés alors qu'il offre un rendement pérenne supérieur de 4%.
Eiffage, du rendement pas cher
Cet acteur européen des travaux et des concessions dispose d'un carnet de commandes record dans la construction et d'une forte récurrence de ses revenus dans les concessions. De quoi régulièrement augmenter son dividende et offrir à ses actionnaires un solide rendement de plus de 4%. Des perspectives valorisées à tout juste 9 fois.
Eiffage, de la visibilité et du rendement
Alors que son concurrent Vinci s'est déjà affranchi en Bourse de ses précédents records historiques, Eiffage en est encore éloigné, malgré des ratios de valorisation peu exigeants et décotés sur sa moyenne de long terme. Le groupe dispose pourtant d'une forte visibilité sur ses perspectives.