A la suite de l’envolée soudaine de 207% du cours de bourse de Prismaflex en fin de semaine dernière lors de la séance du 5 mars, passé de 7,24 à 20,30 euros dans un volume d’échanges très fourni de 343.052 titres correspondant à près de 29% du capital, ce petit fabricant de panneaux d’affichage et imprimeur numérique grand format a tenu à calmer fièvre acheteuse et à apporter quelques précisions sur le catalyseur à l’origine de la flambée de l’action : le partenariat signé avec le concurrent de JCDecaux, l’américain Clear Channel International. D’abord que ce partenariat pour la fourniture de panneaux LED en Europe (sauf en Grande-Bretagne) et en Amérique Latine n’est pas nouveau et remonte au début de l’année 2020. Que pour l’instant, Prismaflex a livré des panneaux au Brésil, en Italie et en Belgique pour un volume de 6 millions d’euros déjà intégré au chiffre d’affaires des neuf premiers mois à fin décembre et qu’il ne devrait pas influencer la tendance de l’exercice 2020/2021 clos fin mars.

Une société en perte avant la crise sanitaire

Quelle est-elle? A la fin du premier semestre, le groupe accusait une perte opérationnelle de 1,11 million et de 1,36 million après impôt qui résultait pour moitié des effets négatifs de la crise sur les clients (entreprises de communication plus frileuses à investir dans des panneaux) et pour l’autre par le déficit de la filiale américaine, Anthem Displays, déconsolidée en fin d’année dernière à la suite d’une opération de recapitalisation. Encore en décroissance de 24,7% à 11,15 millions à taux de change constants, le chiffre d’affaires de Prismaflex au troisième trimestre n’a pas marqué de franche amélioration de la situation. Dans le détail, l’activité « print », en recul de 20,2%, est restée pénalisée par l’absence de visibilité des secteurs de l’événementiel et de la distribution malgré une bonne résistance de la décoration d’intérieure. Dans le pôle du hardware (les panneaux LED), dont les facturations sont en baisse de 33,9%, l’attentisme des clients prédomine sur une base de comparaison défavorable. Avec un carnet de commandes relativement peu étoffé de 5,4 millions fin décembre, le groupe se montrait extrêmement réservé sur la fin de son exercice fiscal dont le chiffre d’affaires sera annoncé le 11 mai. En attendant, il prépare la sortie crise en répondant à plusieurs appels d’offres. Difficile de faire des projections fiables sur un dossier qui était déjà déficitaire avant la crise sanitaire. En tous les cas, la flambée du titre en fin de semaine dernière nous paraît très excessive.

Notre conseil : restez à l’écart de l’action Prismaflex International (code : FR0004044600).