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Gauthier Louette, président-directeur général de SPIE : « Vers un retour à une performance voisine de celle de 2019″‘

Le redressement des comptes au second semestre 2020 de ce leader européen des prestations de services multi-techniques et le message de confiance dans les perspectives pour cette année nous ont incité à donner la parole à son président Gauthier Louette.

Gauthier Louette, président directeur général de Spie
Gauthier Louette, président directeur général de Spie

Comment appréciez-vous les comptes annuels de SPIE ?

Gauthier Louette : 2020 a de toute évidence été une année particulière dont on se serait bien passé. Mais elle a permis de tester la résilience de notre modèle d’entreprise et démontré l’utilité de nos services pour nos clients. La contraction organique de notre chiffre d’affaires s’est limitée à 5% et notre marge opérationnelle courante est restée à un très bon niveau au-dessus de 5%, en retrait de seulement 0,9 point. La forte génération de flux nets de trésorerie témoigne de la qualité de notre portefeuille de clients et a facilité l’accélération de notre désendettement bien au-delà de l’objectif de 3 fois l’excédent brut d’exploitation puisque nous avons terminé l’année avec un ratio de 2,4 fois. La performance reflète le bon équilibre géographique du groupe avec une position forte en Allemagne où l’activité a été peu affectée par la crise sanitaire en raison de l’absence de période de confinement. La mobilisation remarquable de nos équipes a constitué un atout indéniable et je les en remercie chaleureusement.

Quels sont les métiers et les zones géographiques qui ont su le mieux tirer leur épingle du jeu ?

G. L : Par nature d’activité, ce sont les métiers en extérieur qui ont très vite repris après la levée du premier confinement en France. Typiquement, la pose de la fibre optique pour nos clients opérateurs télécom s’est vite révélée une priorité en vue de répondre à la montée en puissance du télétravail dans toutes les entreprises. A l’inverse, les services pour le secteur tertiaire ont pris davantage de temps avant de redémarrer. Sur un plan géographique, je vous le disais, l’Allemagne et les Pays-Bas n’ont pas été mis sous cloche.  L’activité est restée satisfaisante, en particulier sur les métiers de la transmission et distribution outre-Rhin. Globalement, la reprise a été très forte au second semestre avec un retour à moins 1,3% du chiffre d’affaires pré-crise et à une marge quasi équivalente à celle d’un an auparavant.

Dans quelles mesures le Groupe profite-t-il de la transition énergétique ?

G. L : Cela fait des années que SPIE offre des solutions pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique. La part « verte » de notre chiffre d’affaires est passée de 35% en 2019 à 41% en 2020. La moitié de ce volume provient des métiers de l’efficacité énergétique, 17% de la transmission et de la distribution d’énergie et le reste de la mobilité propre et de la production d’énergie (installation de panneaux solaires). Notre chiffre d’affaires sur ce segment très porteur de la transmission et distribution a, par exemple, augmenté de 6% en Allemagne et nous sommes également leader aux Pays-Bas. Un gros effort d’investissement est observé chez nos clients pour l’acheminement de l’électricité des champs d’éolien offshore en Belgique. Aux Pays-Bas, TenneT, l’équivalent néerlandais de RTE, vient d’annoncer un doublement de ses investissements dans les infrastructures éoliennes. En France, par exemple, nous réalisons à Fécamp un chantier de raccordement d’éoliennes offshore.

L’entreprise fonctionne en besoin en fonds de roulement structurellement négatif. Expliquez-nous ?

G. L : Effectivement, c’est l’un des atouts de SPIE. Nous sommes très attentifs à l’encaissement de nos factures au fur et à mesure de l’avancée des chantiers de nos clients et cette discipline nous a permis de ne constater aucun défaut de paiement en 2020. Nous avons également veillé à la santé financière de nos fournisseurs dans un environnement économique très critique l’an dernier.

L’accélération du désendettement a dépassé les attentes. Allez-vous vous montrer plus ambitieux en matière de croissance externe ? Dans quel domaine ?

G. L : Les acquisitions de petite et moyenne taille font historiquement partie de notre stratégie. 140 acquisitions ont été réalisées depuis 2006 et il est vrai que l’année 2020 s’est logiquement révélée plus calme, avec seulement deux entreprises rachetées (contre 10 en temps normal). En moyenne, la croissance externe génère chaque année un chiffre d’affaires additionnel de 200 millions d’euros. Nous souhaiterions en faire davantage mais les négociations prennent souvent beaucoup de temps. L’objectif a toujours été d’enrichir les expertises de SPIE. Des positions fortes ont ainsi été bâties en Allemagne mais nous sommes encore peu présents sur les segments de l’industrie et des systèmes d’information. Nous restons donc à l’affût pour nous renforcer dans ces domaines.

Le Groupe n’a-t-il pas un temps envisagé de vendre ses activités en Grande-Bretagne ?

G. L : Le Royaume-Uni est un marché très fragmenté qui gagnerait à être consolidé. Nous ne souhaitons pas endosser ce rôle. Un gros travail de restructuration et de rationalisation de nos offres a été mené et nous en avons récolté les premiers fruits l’an dernier malgré la crise.

Quelles sont vos perspectives pour cette année ? Vous paraissez confiant.

G. L : Sauf dégradation majeure de la crise sanitaire et dans la mesure où les sites de nos clients restent ouverts, SPIE s’attend à revenir à des niveaux de performances voisins de 2019 à la fois en volume et en rentabilité. La transition énergétique constitue un formidable catalyseur pour le groupe même si des secteurs comme l’aéronautique vont encore souffrir.

Le Groupe se montre volontaire en matière de réduction de son empreinte carbone. Quels sont les moyens d’actions mis en œuvre ?

G. L : Un gros travail porte sur notre parc automobile avec l’objectif de basculer 35% de notre flotte sur les véhicules électriques à horizon 2025 et sur l’amélioration de la transition énergétique de nos bâtiments même si l’impact est plus modeste. C’est surtout pour nos clients que nos offres apportent une source d’économies importantes. Dans le domaine public, nos solutions pour gérer l’éclairage sur la voie publique permettent de réduire la facture des collectivités locales de 50% à 60%. Dans le tertiaire, 20% à 30% des dépenses d’électricité peuvent être économisées grâce à des outils de régulation, de détection de présence ou l’installation de pompes à chaleur. Enfin, dans l’industrie, des systèmes de récupération de la chaleur ou de cogénération produisent des résultats très positifs.

SPIE développe une culture d’actionnariat-salariés forte. En quoi consiste-t-elle ?

G. L : Avec 6,11% du capital, les salariés de SPIE constituent aujourd’hui le deuxième actionnaire de l’entreprise. C’est une tradition chez SPIE dont nous sommes très fiers. Chaque année, un plan d’actionnariat-salariés est proposé aux collaborateurs avec la décote maximale de 30% permise par la loi PACTE.  SPIE figure parmi les 10 premières entreprises de l’indice SBF120 ayant une politique actionnariale forte. L’ambition est d’associer nos salariés à la performance du Groupe. J’y suis très attaché.

Pouvez-vous nous rappeler les grands principes de votre politique de dividende ?

G. L : Le Groupe reverse chaque année 40% de son résultat net ajusté à ses actionnaires. L’an dernier a constitué une exception en raison de la crise sanitaire et le versement du dividende avait été suspendu. Cette année, nous proposons un coupon de 0,44 euro par action au titre de l’exercice 2020 et un acompte de 0,13 euro sera payé en septembre. Au total, le groupe versera 0,57 euro par action à ses actionnaires en 2021, ce qui correspond au montant perçu en 2019.  

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