Soyons clair. Dans le cadre des nettoyages de portefeuilles de la lettre de la bourse en fin d’année dernière, nous avions soldé en lourdes pertes (-77,5%) la position sur Figeac Aero le 24 décembre à un cours de 4,28 euros. Celui-ci vaut aujourd’hui 5,89 euros et affiche un rattrapage de 35% depuis le début de l’année. Nous n’avions pas anticipé un redressement aussi rapide de l’industrie de l’aviation commerciale pour laquelle cet équipementier produit des pièces de structure en alliages légers et en métaux durs, des pièces de moteurs, et des trains d’atterrissage. De ce point de vue, les annonces de montée en cadence de la production d’Airbus qui entend dépasser dès le deuxième trimestre 2023 le rythme des sorties d’usines d’avant crise en 2019 pour le A320 sont très encourageantes et confirment que le point bas a bien été atteint. L’argument qui nous avait aussi incité en fin d’année dernière à nous débarrasser du titre Figeac Aero concerne la santé financière fragile de l’équipementier. Avec un endettement net estimé à la fin du dernier exercice 2020/2021 clos fin mars à 348 millions pour des fonds propres de seulement 98,8 millions, l’entreprise n’échappera pas à une recapitalisation. L’entrée d’un fonds d’investissement à son tour de table toujours contrôlé à 70% par le président-fondateur, Jean-Claude Maillard et sa famille, ou une augmentation de capital plus large ouverte au public sont des hypothèses envisageables mais qui seront forcément dilutives dans un premier temps. L’opération devrait intervenir selon nous assez rapidement peut-être au moment de l’annonce le 7 juillet des comptes annuels. Le groupe voudra en effet profiter de la bonne tenue des marchés actions et de la perspective de redressement de ses résultats.

Retour à une marge brute d’exploitation à deux chiffres cette année

Sur le dernier exercice 2020/2021 clos fin mars et compte tenu des circonstances de la crise du covid et des difficultés du constructeur américain Boeing (arrêt de la production du 737 Max et décalage de la certification du 777X) pour lequel le groupe travaille, Figeac Aero s’en est plutôt bien sorti. Son chiffre d’affaires a été réduit de moitié en comparable (-53% à 201,2 millions) mais avec des signes de reprise encourageants observés dès le second semestre (+13,1% par rapport aux six premiers mois) et avec une hausse de 16,1% des facturations du métier principal, l’aérostructure qui contribue pour plus de 85% à l’activité. En amont de la publication le 7 juillet des comptes annuels, le groupe a donné des premières tendances rassurantes. Grâce aux efforts de rationalisation des sites de production, de réduction des frais de personnel et autres charges d’exploitation dont le groupe attend un effet en année pleine de 30 millions d’économies à partir du second semestre de l’exercice 2021/2022, la société a d’ores et déjà renoué sur la seconde partie du dernier exercice avec un excédent brut d’exploitation positif. De quoi même absorber les 7 millions de pertes des six premiers mois. Deuxième élément rassurant, la consommation de la trésorerie aurait également fortement ralenti au second semestre. Pour cette année, les objectifs visent un chiffre d’affaires compris entre 250 et 270 millions assorti d’un retour à une marge brute d’exploitation de plus de 10% et une génération positive des flux nets de trésorerie. A 17,9 et 12,1 fois la valeur d’entreprise sur l’excédent brut d’exploitation estimé pour cette année et 2022, le titre n’est pas donné mais son potentiel doit s’apprécier au regard du redémarrage du cycle de l’aviation commerciale. Pour autant, il nous semble prématuré de revenir à l’achat sur l’action tant que les conditions de l’augmentation de capital ne seront pas connues.

Notre conseil : restez à l’écart de Figeac Aero (code : FR0011665280).