Eiffage, une décote injustifiée
En ligne avec les attentes, ce spécialiste européen du BTP et des concessions a dévoilé une solide performance semestrielle. Fort d’une marge de manoeuvre financière élevée, le groupe a déposé une offre pour le rachat d’Equans et n’exclut pas de renforcer sa participation de GetLink. Le titre n’est vraiment pas cher.
Alors que le marché parisien a renoué avec ses meilleurs niveaux depuis le mois de septembre 2000, le titre Eiffage reste encore en retrait par rapport à ses cours de 111 euros observés avant l’apparition de la crise sanitaire. Nous croyons toujours au rattrapage de cette très belle valeur spécialisée dans le BTP et les concessions. D’abord parce que l’action n’est pas chère avec des multiples de 13 et 10,8 fois les profits estimés pour cette année et pour 2022 inférieurs au ratio moyen de 14,7 fois observé sur la période 2009-2020. Ensuite parce que la performance des concessions autoroutières, qui composent l’essentiel du portefeuille du groupe, est en voie de normalisation. Les revenus du pôle se sont encore contractés de 2,4% au premier semestre mais le trafic d’APRR, la plus grosse concession autoroutière d’Eiffage, était en progression de 19,4% sur les six premiers mois de l’exercice et accusait fin juin un retard désormais limité (-17,1%) par rapport à la performance pré-pandémique. Parallèlement, le pôle travaux a dépassé sa dynamique d’avant crise, tiré par les plans de relance et les initiatives en matière de transition énergétique. Ainsi, le chiffre d’affaires de la branche travaux a augmenté de 27,6% au premier semestre.
Pas de levée d’argent frais nécessaire au rachat d’Equans
Au total, les facturations d’Eiffage de 8,7 milliards ont progressé de 25,8% sur un an et de 1,9% par rapport à la même période de 2019. Par contre et en raison de la rentabilité plus importante du pôle concession, la marge opérationnelle courante accuse toujours un retrait de 2 points sur son niveau pré-pandémique malgré son net redressement de 4 points sur un an à 7,8%. Fort d’un carnet de commandes record de 16,6 milliards dans la branche travaux représentant un an de chiffre d’affaires, le groupe dispose d’une excellente visibilité et se montre confiant sur le reste de l’année et à plus long terme. Grâce à un endettement net de 10 milliards parfaitement maitrisé et complètement adossé aux actifs en concession et sans recours sur Eiffage, le groupe n’exclut pas de se renforcer au tour de table de Getlink (ex-Eurotunnel) dont il détient une participation de 5% et a déposé une offre auprès d’Engie pour la reprise de sa filiale Equans spécialisée dans les services multi-techniques (génie climatique, installation électrique). A la différence de Spie, Eiffage n’aurait pas besoin de solliciter ses actionnaires en lançant une augmentation de capital massive.
Notre conseil : achetez Eiffage sous les 90 euros pour viser un objectif de cours de 111 euros (code : FR0000130452)
Conseils sur Eiffage
Tous les conseilsEiffage un bon couple rendement-risque
Le groupe de BTP et de concessions voit comme prévu sa rentabilité obérée par la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance, mais il préserve sa capacité de distribution de dividendes et affiche une valorisation très modeste.
Eiffage, une décote injustifiée
En léger repli sur un an, le titre de cet acteur européen du BTP et des concessions décote par rapport à sa moyenne de long terme à moins de 10 fois ses profits estimés alors qu'il offre un rendement pérenne supérieur de 4%.
Eiffage, du rendement pas cher
Cet acteur européen des travaux et des concessions dispose d'un carnet de commandes record dans la construction et d'une forte récurrence de ses revenus dans les concessions. De quoi régulièrement augmenter son dividende et offrir à ses actionnaires un solide rendement de plus de 4%. Des perspectives valorisées à tout juste 9 fois.
Eiffage, de la visibilité et du rendement
Alors que son concurrent Vinci s'est déjà affranchi en Bourse de ses précédents records historiques, Eiffage en est encore éloigné, malgré des ratios de valorisation peu exigeants et décotés sur sa moyenne de long terme. Le groupe dispose pourtant d'une forte visibilité sur ses perspectives.