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Marc Bidou, président directeur général de Bilendi : « Nous pouvons encore doubler de taille »

Cet acteur européen de la collecte de données destinées aux instituts de sondages et d’enquêtes vient de réaliser une opération de croissance externe structurante très intéressante et prometteuse. Son patron et l’un de ses premiers actionnaires, Marc Bidou, nous livre le potentiel de l’opération et les nouvelles perspectives de Bilendi.

Marc Bidou, président directeur général de Bilendi
Marc Bidou, président directeur général de Bilendi

Quelle est la finalité de l’acquisition structurante du concurrent allemand, Respondi ?

Marc Bidou : Bilendi a décidé de racheter la société Respondi pour plusieurs raisons : d’abord, renforcer les positions stratégiques de Bilendi sur les trois premiers marchés européens que sont l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France) et compléter nos panels, les équipes et le portefeuille client. Cela élargit fortement la qualité de nos offres pour nos clients. Ensuite, l’opération sera fortement créatrice de valeur pour les actionnaires, sans effet dilutif. Enfin, Bilendi va gagner 4 années de croissance organique.

L’opération vous permet d’atteindre dès cette année avec deux ans d’avance votre objectif de chiffre d’affaires de 50 millions espéré à l’horizon 2023. Réactualisez-vous vos ambitions ?

M. B : Quand nous réalisions 12 millions de chiffre d’affaires, nous avions défini un objectif de 25 millions que nous avons atteint, puis à nouveau un objectif de 50 millions en 2023 que nous atteignons avec 2 ans d’avance.

Nous avons encore un potentiel de progression très important en Europe car le marché est en croissance, et nous gagnons des parts de marché. Nous pouvons largement doubler de taille. Il est trop tôt pour vous donner de nouvelles perspectives à moyen terme. Nous prenons quelques temps afin de définir notre nouvelle feuille de route qui sera communiquée dans les prochains mois.

Comment faire pour amener la rentabilité de Respondi aux standards de Bilendi ?

M. B : Dès le début des discussions, nous avons voulu comprendre le différentiel de rentabilité entre nos deux sociétés, afin de savoir ce que nous pourrions faire. L’écart provient essentiellement de 3 éléments : une marge brute plus faible, Respondi ayant des plus petits panels dans un nombre de pays également réduits (4 à 5) l’obligeant à acheter des répondants à l’extérieur. Ce que Bilendi ne fait presque pas, disposant de très gros panels répartis dans 12 pays. Respondi n’a pas investi en technologies comme Bilendi, leur manière d’opérer est donc nettement moins automatisée, et leur productivité inférieure. Enfin, Respondi a des coûts fixes (comme Bilendi), mais amortis sur une base de business plus faible, comme Bilendi il y a 5 à 6 ans. La fusion devrait permettre d’arrêter un certain nombre de ces coûts doublons (loyers, prestataires externes, certains salons professionnels, …) et de redresser très rapidement la marge de Respondi.

Quel sera l’équilibre bilanciel du groupe après le financement de l’opération ?

M. B : L’acquisition a été financée par 12 millions d’emprunts bancaires et la trésorerie de Bilendi. Celle-ci s’élevait à fin juin de 11 millions et le groupe disposait également de 4,35 millions de dettes financières pour 24,7 millions de fonds propres. Nous gardons donc une structure bilantielle très saine.

Comment se présente la fin de l’année pour Bilendi ?

M. B : Sur les neuf premiers mois de l’années, la croissance du chiffre d’affaires est ressortie à 26%. Elle a bénéficié d’un effet de base favorable sur les premier et deuxième trimestres et d’une poursuite d’une forte dynamique sur les trois derniers mois. Nous sommes optimistes sur la fin de l’année, qui est toujours un trimestre important pour notre activité, même si la croissance sera inférieure à celle des neuf premiers mois.

Quelles sont les perspectives sur le marché des enquêtes et sondages ?

M. B : Notre métier fait partie d’une manière générale du marché stratégique de la prise de décision. Plus aucune décision n’est prise en effet par un gouvernement, une entreprise, un décisionnaire, sans la fonder sur des données chiffrées. C’est notre métier d’aller collecter ces données.

Dans un secteur en bouleversement, notamment pendant et après la crise Covid, où tous les repères sont modifiés, le besoin de données n’a jamais été aussi élevé.

Ce marché évolue également vers davantage de digitalisation, ce qui nous est très favorable dans la mesure ou Bilendi n’intervient que sur le digital. Tous ces éléments sont positifs pour notre marché, et constituent de puissants moteurs de croissance.

Quel regard portez-vous sur le parcours de votre titre en Bourse ?

M. B : Malgré une forte croissance de notre activité et de nos résultats depuis 3 ans, le titre était resté stable entre 2018 et 2020, ne reflétant pas la création de valeur réalisée. Le cours s’est bien comporté cette année, et a bénéficié d’un rattrapage de ces années passées. Nous sommes sur un métier en croissance, sur lequel nous gagnons des parts de marché. Nos multiples sont encore 4 à 5 fois inférieurs à ceux de sociétés comparables cotées à Londres ou à Stockholm.

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