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Forvia trop prudent?

Le septième équipementier mondial, né à l’automne du rachat par Faurecia de l’allemand Hella, abaisse ses perspectives de rentabilité et de génération de trésorerie en tablant sur des hypothèses de production mondiale encore plus faible que le cabinet IHS qui fait référence dans le secteur. Faut-il y voir un excès de prudence?

Faurecia Pixabay.com
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C’était le grand écart hier en Bourse de Paris sur le titre Forvia. Celui-ci a d’abord gagné jusqu’à 7,59% en début de séance inscrivant un plus haut à 24,65 euros avant de terminer la journée en tête des plus fortes baisses de l’indice SBF120 avec une chute de plus de 10% de son cours de bourse, entraînant dans son sillage toutes les valeurs de l’automobile. Comment expliquer une telle volatilité? D’abord les investisseurs se sont montrés soulagés de l’annulation de l’augmentation de capital de l’ordre de 800 millions forcément très dilutive sur les cours actuels que le septième équipementier automobile mondial avait projeté de lancer pour financer une partie de l’acquisition de l’allemand Hella annoncée à la rentrée de septembre pour un montant de 5,4 milliards. Le groupe a négocié avec ses banques un assouplissement de ses ratios d’endettement net jusqu’en août 2023. Mais en échange de cette non-dilution des actionnaires actuels, ces derniers devront accepter de ne pas recevoir de dividende cette année et l’objectif de cessions d’actifs va être doublé à 1 milliard.

La capitalisation boursière réduite à 3,1 milliards

Là où les investisseurs ont fait grise mine concernent les perspectives du management de Forvia. L’équipementier est pourtant parvenu à tirer son épingle du jeu au premier trimestre avec une légère hausse de 1,1% de son chiffre d’affaires en comparable, soit 5,3 points de mieux que la production automobile mondiale, en recul de 4,2% sur la période. En intégrant Hella depuis le mois de février, la croissance des ventes (5,3 milliards) ressort à 32,9%. Mais le manque de visibilité sur le secteur triplement impacté par le reconfinement en Chine, le premier marché automobile au monde, par la persistance de la pénurie de semi-conducteurs et par les perturbations dans les chaînes d’approvisionnent occasionnées par la guerre en Ukraine, incite Forvia à retenir sur l’année un scénario très négatif. Encore plus pessimiste que les hypothèses nouvellement révisées en baisse mi-avril du cabinet IHS Markit qui fait pourtant référence dans l’industrie automobile. Celui-ci table désormais sur une production automobile mondiale de 77,3 millions de véhicules (contre 80,7 millions en début d’année et 73,4 millions). La direction de Forvia s’est calée sur une estimation de 74,2 millions. S’ajoute la problématique de l’hyperinflation des intrants et des salaires. Dès lors, les anticipations du marché pour cette année sont devenues beaucoup trop ambitieuses avec un chiffre d’affaires de 24 milliards et une marge opérationnelle courante de 6%. Le groupe a abaissé ses objectifs et vise désormais entre 23 et 24 milliards de revenus, une rentabilité comprise entre 4% et 5% et une génération de flux nets de trésorerie à l’équilibre. Difficile à ce stade de savoir si Forvia pêche par excès de prudence? Tout dépendra de la durée de la guerre en Ukraine et du reconfinement en Chine. En attendant, la valeur ne vaut plus en Bourse que 3,1 milliards (pour des fonds propres de 4,4 milliards estimés en fin d’année) et capitalise 6,3 et 3,6 fois les profits anticipés pour cette année et 2023.

Notre conseil : Achetez progressivement le titre à moins de 20 euros (code : FR0000121147) pour viser un objectif de cours de 30 euros

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Forvia : encore du travail pour réduire la dette

L’équipementier automobile (ex Faurecia) redresse ses marges sans avoir pour le moment réussi à répercuter la totalité de l’inflation aux clients constructeurs. Bien qu’en baisse, la dette est toujours excessive dans un contexte de remontée des taux d’intérêts.

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Forvia, faut-il participer à l’augmentation de capital?

Ce septième équipementier automobile, né du rachat en février de l'allemand Hella pour 5,4 milliards, lance entre les 9 et 17 juin une augmentation de capital de 705 millions à un prix attractif de 15,50 euros l'action. Beaucoup de mauvaises nouvelles paraissent intégrées dans la valorisation de Forvia.

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