Faurecia : les investisseurs restent prudents
L’équipementier est victime de la défiance des investisseurs en raison des difficultés du marché automobile et d’un endettement élevé depuis le rachat de l’allemand Hella en début d’année. La valorisation devient attractive mais le momentum reste incertain.
Forvia aura passé un été difficile en bourse. L’action de l’équipementier automobile issu de la récente fusion entre le français Faurecia et l’allemand Hella chute en effet près de 15% sur une semaine, creusant sa perte à environ 60% depuis le début de l’année. Si tout le secteur est à la peine, la sanction est toutefois beaucoup plus lourde que pour des groupes comme Plastic Omnium ou Valeo dont les titres baissent de respectivement 18% et 29% depuis le début de l’année. Comme tous ses concurrents, Forvia souffre des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement du secteur automobile liées aux pénuries de semi-conducteurs et à la guerre en Ukraine. La production automobile mondiale s’est ainsi érodée de 0,6% au cours du premier semestre, tandis que dans le même temps, les prix des composants et des matières premières se sont mis à flamber. Même si Forvia a nettement surperformé la production mondiale, les comptes du premier semestre ont logiquement accusé le coup, bien que non comparables à ceux de 2021 en raison de la consolidation de Hella à partir du 1er février dernier. Si le chiffre d’affaires a bondi de 49% principalement grâce au changement de périmètre, la marge opérationnelle courante du nouvel ensemble a fondu à 3,7% (contre 6,6% pour Faurecia seul un an plus tôt), alors même que l’intégration d’Hella a eu un effet positif puisque cette entité a contribué à 30% au résultat opérationnel du groupe pour seulement 24% des ventes.
La deuxième raison de la sous performance du titre en bourse peut s’expliquer par une structure de bilan assez déséquilibrée. L’acquisition de 81% du capital d’Hella représente en effet un investissement de 5,4 milliards d’euros financé par une augmentation de capital de 705 millions d’euros (sur la base de 15,5 euros pour les actions nouvelles) et un recours massif à l’endettement. A fin juin, la dette nette s’élevait ainsi à 8,39 milliards d’euros contre 3,3 milliards un an plus tôt. Elle reste certes contenue à 3,1 fois l’excédent brut d’exploitation, mais représente tout de même 1,75 fois les fonds propres hors intérêts minoritaires (1,28 fois avec les minoritaires). Tout l’enjeu va maintenant consister à réduire cette dette avec la génération de cash-flow et des cessions d’actifs envisagées pour 1 milliard d’euros. Le calendrier du désendettement dépend donc des prochains résultats et de l’évolution du marché automobile qui offre encore peu de visibilité. Si les pénuries de semi-conducteurs devraient s’atténuer progressivement, le risque d’une dégradation de la conjoncture et d’une baisse des dépenses des ménages est à redouter.
250 millions d’euros de synergies avec Hella à l’horizon 2025
A la fin du mois de juillet, la direction avait confirmé ses objectifs annuels visant un chiffre d’affaires compris entre 23 et 24 milliards d’euros et une marge opérationnelle située entre 4% et 5%, avec un cash-flow tout juste à l’équilibre en raison de la constitution de stocks de précaution pour environ 100 millions d’euros. La rentabilité devrait en effet s’améliorer progressivement avec le plein effet des clauses d’indexation des prix des matières premières dans les contrats avec les clients constructeurs, mais aussi la mise en œuvre des synergies avec Hella qui doivent représenter 250 millions d’euros à l’horizon 2025. Ce sont toutefois les volumes qui resteront déterminants pour la constitution des marges.
En bourse, l’action Faurecia capitalise un peu plus de 11 fois les profits attendus cette année, tandis que la valeur d’entreprise représente 4,7 fois les estimations d’excédent brut d’exploitation. Ces ratios sont comparables voir très légèrement supérieurs à ceux d’un concurrent comme Plastic Omnium, ce qui signifie que la récente baisse n’est pas totalement injustifiée.
Notre conseil : la prudence sur le secteur doit rester de mise. Toutefois les investisseurs les plus téméraires peuvent profiter des niveaux de cours très bas pour commencer à constituer une ligne. Code Isin : FR0000121147.
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