Edenred, l’insolent parcours
Cette plateforme digitale de services et de paiement destinés aux acteurs du monde du travail ne s’est jamais aussi bien portée, profitant de l’inflation, de la hausse des taux et des prix du pétrole. Loin d’être donné, le titre dispose d’une excellente visibilité.
Edenred n’appartient pas au secteur de l’énergie ou des matières premières mais l’action parvient tout de même à s’insérer à la sixième place des plus fortes hausses de l’indice SBF 120 depuis le début de l’année avec un gain de 26% juste derrière les valeurs d’armement comme Thales et Dassault Aviation ou du compartiment des ressources naturelles (GTT, CGG, Eramet). L’action Edenred a même inscrit en plein mois d’août, le 19, un nouveau record historique à 52,76 euros. Dotée d’un portefeuille de 900.000 entreprises clientes présentes dans 45 pays, essentiellement en Europe et en Amérique Latine, cette ancienne filiale d’Accor spécialisée dans les avantages aux salariés (tickets restaurant, chèques cadeaux) dans les solutions de mobilité avec les cartes de péage et les cartes carburants et les paiements inter-entreprises fédèrent 50 millions d’utilisateurs grâce à une plateforme digitale très performante permettant la dématérialisation de ses offres. Contrairement à la plupart des sociétés, Edenred s’accommode très bien de l’environnement actuel marqué par une forte inflation, des prix de l’énergie élevés et de la remontée des taux d’intérêt. D’abord parce que la valeur faciale des tickets restaurant est indexée en France sur la trajectoire des prix et que sur un marché du travail tendu, les entreprises n’hésitent pas à augmenter l’avantage du ticket repas en vue de fidéliser les équipes et défendre le pouvoir d’achat de leurs salariés. La remontée des taux d’intérêt offre à Edenred l’opportunité de placer dans de meilleures conditions les liquidités versées par les entreprises clientes pour l’émission des tickets restaurant et autres avantages. L’effet est loin d’être neutre. Les revenus financiers ont augmenté de 10 millions sur le seul premier semestre pour s’élever à 31 millions. Enfin, sur les cartes carburants, le groupe perçoit une commission sur les pleins d’essence et est donc indirectement exposé à la hausse des cours du baril.
Une marge de manoeuvre de 1,5 à 2 milliards pour des acquisitions
L’ensemble de ces catalyseurs ont pleinement joué au premier semestre. L’excédent brut d’exploitation a ainsi progressé de 22% pour atteindre un record à 365 millions à partir d’un chiffre d’affaires opérationnel (c’est à dire hors revenus financiers) en croissance organique de 17,3% à 891 millions. Le plus rassurant est que cette dynamique a encore accéléré au deuxième trimestre (+19,2% à 465 millions). Grâce à la plateforme digitale source de rentabilité, la marge brute d’exploitation s’est appréciée de 1,3 point pour s’établir au niveau remarquable de 39,6%. Confiant sur la fin de l’année, le groupe vise sur l’exercice un excédent brut d’exploitation compris entre 770 et 820 millions et estime pouvoir mobiliser entre 1,5 et 2 milliards pour saisir des opportunités de croissance externe et renforcer son leadership sur un marché encore très atomisé des services et paiements destinés au monde du travail. Des atouts aujourd’hui valorisés à 30,8 et 27,2 fois les profits estimés pour cette année et 2023. Le titre est loin d’être donné dans le contexte actuel de dégonflement des multiples des valeurs de croissance et au regard d’un ratio moyen de 27,1 fois observé sur longue période (2010-2021). Nos abonnés déjà en position conserveront leurs titres. Les autres attendront un reflux sensible du cours de bourse pour entrer sur le dossier.
Notre conseil : conservez Edenred (code : FR0010908533).
Conseils sur Edenred
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L’inventeur du ticket restaurant a perdu de sa superbe en bourse après plusieurs affaires judiciaires qui ne remettent pourtant pas en cause son modèle économique ni sa capacité à dégager beaucoup de cash pour les actionnaires.
Edenred injustement pénalisé par des risques exogènes
L'assemblée générale des actionnaires de ce leader mondial des services de paiement au monde du travail a permis aux dirigeants de rassurer sur les conséquences d'une réforme en France des tickets restaurants et des démêles avec la justice italienne. Le titre est revenu à des ratios de valorisation très raisonnables au regard de la forte visibilité sur les perspectives de croissance.
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Le dirigeant de ce spécialiste des services d'avantages aux salariés nous explique comment Edenred entend bénéficier du potentiel de croissance de ses marchés ainsi que des synergies liées aux dernières opérations de croissance externe.
Edenred, une valeur sûre
Le titre de ce leader mondial des services de paiement au monde du travail est victime depuis quelques jours d'arbitrage en faveur de son concurrent, Pluxee, l'ancienne filiale de Sodexo toujours juste cotée en Bourse. Une opportunité pour revenir à l'achat sur Edenred qui dispose d'une excellente visibilité sur ses perspectives.