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Hugues Morin, directeur général de Clasquin : « Nous visons 7% à 10% de croissance par an sur le long terme »

Ce petit acteur de dimension mondiale spécialisé dans les prestations de transport et de logistique tire remarquablement bien son épingle du jeu dans un domaine des flux commerciaux encore très perturbé. Son patron opérationnel, Hugues Morin, nous livre les secrets de cette réussite et sa confiance dans les perspectives à moyen terme de Clasquin.

Quel regard portez-vous sur le premier semestre de Clasquin ?

Hugues Morin : Notre première partie d’exercice s’est révélée très positive avec une poursuite d’une dynamique remarquable à la fois du nombre opérations traitées en hausse de 7,4% à 154.435 transactions et de notre marge commerciale brute en progression de 38,5% à 71,8 millions. La performance est d’autant plus satisfaisante qu’elle fait suite à un exercice 2021 record au cours duquel la marge commerciale brute s’était déjà appréciée de 60% et à une année 2020 résiliente malgré la crise sanitaire avec un maintien de notre profitabilité. Mais au-delà de la trajectoire de nos résultats sur le semestre, Clasquin a continué de déployer sa stratégie de conquête avec la mise en place depuis septembre 2021 d’une équipe d’une quinzaine de personnes dédiée au « global account » (équipe commerciale, solution design, customer excellence pour servir des clients globaux) et le développement en Afrique avec l’acquisition à Dakar de 51% de la société CVL International. Également l’entrée au tour de table (90%) d’Exaciel A.M.C Logistique spécialisée dans l’humanitaire, les produits dangereux et l’aéronautique répond à notre ambition de trouver de nouveaux relais de croissance sur les segments de niche prometteurs.

Observez-vous une plus grande fluidité des flux de transport ?

H. M : La situation se détend progressivement mais demeure encore perturbée. Les congestions dans les ports mondiaux restent fortes, en particulier aux Etats-Unis sur la cote est et au sud, faute de main d’œuvre suffisante dans le secteur logistique ( chargement ou déchargement de conteneurs en entrepôt, personnel portuaire, conducteurs…). Même observation à un degré moindre au nord de l’Europe à Rotterdam aux Pays-Bas ou dans certains ports allemands. La Chine a été confrontée à des perturbations en raison des mesures de confinement. Mais au-delà d’une saturation des ports maritimes, la congestion des flux tient également à un taux d’utilisation des entrepôts logistiques très élevé ; en effet, par crainte de rupture d’approvisionnement, les clients ont eu tendance à surstocker. Enfin, le transport routier fait face à une insuffisance de matériel pour répondre à la demande. Donc la situation reste compliquée.

Comment appréhendez-vous le ralentissement de la croissance mondiale ?

H. M : Il est déjà bien engagé puisque le nombre de conteneurs transportés dans le monde est en baisse depuis septembre 2021. La tendance devrait encore se poursuivre dans les 2-3 prochains trimestres avant un redémarrage du commerce mondial.

Dans ce contexte, Clasquin continue à gagner des parts de marché puisque le nombre de conteneurs gérés par le groupe au cours du premier semestre est en hausse de +2%. Nos flux depuis l’Asie vers l’Europe, qui représentent 47% de l’activité de Clasquin sont stables en dépit de la baisse de consommation observée sur le vieux continent ces derniers mois. Notre dynamique reste positive sur les flux l’Asie / l’Amérique du Nord (9% des volumes de notre activité) même si le mois de juillet a marqué un coup d’arrêt. Sur des marchés plus étroits comme l’Afrique du Nord (10% des volumes traités par Clasquin) ou l’Afrique Subsaharien, la reprise post-covid a mis du temps à se matérialiser et nous poursuivons notre croissance. Notre stratégie de diversification géographique mise en place depuis plusieurs années avec nos développements en Amérique du Nord et au Maghreb mais aussi en Europe renforce la solidité du Groupe.

Comment expliquez-vous l’augmentation sensible de la marge commerciale brute au deuxième trimestre malgré un nombre d’opérations plus limité dans l’aérien et le maritime ?

H. M : Notre performance repose sur plusieurs leviers. D’abord, une croissance de 7,1% du nombre d’opérations traitées en intégrant les opérations air, mer, rail, douane et road brokerage. Ensuite, la dynamique d’acquisition de nouveaux clients a contribué pour un quart à la progression de notre marge commerciale brute. L’effet périmètre avec la création de Clasquin Belgique en 2021 a joué à plein sur le semestre. Nos activités de niche comme les foires et les expositions, l’art, les projets (transport de matériels non conteneurisables) ont fortement rebondi. Enfin, dans un contexte de fortes congestions des chaines logistiques, les frets sont restés à des niveaux élevés tout au long du semestre.

Existe-t-il une certaine fidélisation de votre portefeuille de clients ?

H. M : Depuis trois ans, la crise sanitaire a fortement perturbé l’industrie du transport et de la logistique ; les clients sont plus exigeants. Dans cet environnement, Clasquin a fait de gros investissements humains (opérations, expertises, équipes de ventes…), technologiques (solutions digitales type LIVE, LIVE GREEN, LIVE PO…), métier (offres charters, logistiques, achat de conteneurs…) et d’organisation (control tower, équipe global accounts, équipe customer excellence) afin de renforcer notre valeur ajoutée et la relation clients, de gagner en agilité et en réactivité.

 Quels sont les atouts de Clasquin pour conquérir de nouveaux clients ?

H. M : Nous avons un positionnement stratégique unique : nous sommes à la fois une société de taille intermédiaire agile et réactive mais aussi une vraie multinationale avec 65 bureaux dans le monde dotée d’une forte culture entrepreneuriale et de conquête. Plus de 12% de notre capital est détenu par nos salariés qui sont engagés dans notre projet d’entreprise de forte croissance. Enfin, nos clients peuvent s’appuyer sur les 2 piliers de l’entreprise : NOS HOMMES et notre TECHNOLOGIE.

Quelles sont les niches de marché sur lesquelles le groupe s’est développé au cours de ces dernières années ?

H. M : Il y a cinq ans, Clasquin était absent de ces marchés de niche. Ils représentent aujourd’hui plus de 10% de notre activité. Cette montée en puissance s’est faite par le développement de nos compétences en interne et par des acquisitions. Nous sommes ainsi présents sur le marché de l’art en France où nous ambitionnons de croître avec nos clients et par acquisition ainsi qu’au Canada. Dans les foires et expositions, le groupe est très actif en France au travers de Clasquin Fairs & Events mais aussi au Canada ; nous prévoyons d’étendre cette activité aux USA au second semestre 2022. Dans le PROJECT CARGO (équipements non conteneurisables), nous opérons en Allemagne, au Chili, en France et au Sénégal (secteur de la mine, construction, énergie) et investirons en l’Espagne en 2022 ; enfin, nous sommes présents dans le secteur « GOVERNMENT & SECURITY (Defense, fiduciaire) qui constitue un nouveau relais de croissance pour le groupe et nous travaillons sur des contrats gouvernementaux en France par exemple.

Ambitionnez-vous d’élargir encore votre expertise ? Sur quel segment ?

H. M : L’acquisition de 90% du capital d’Exaciel A.M.C Logistique le prouve. Exaciel est un leader du secteur de l’humanitaire en France et dispose d’expertises dans la gestion de produits dangereux et de pièces aéronautiques (AOG).

Et sur un plan géographique, considérez-vous votre couverture optimale ?

H. M : Avec 65 bureaux répartis aux quatre coins du globe, Clasquin dispose d’un réseau suffisant pour répondre aux divers segments de marchés que nous adressons les PME, les sociétés internationales et les global accounts.

Notre projet vise à nous renforcer dans les années à venir en Afrique du Nord (Maghreb), en Turquie et en Afrique subsaharienne (Cote d’Ivoire, Niger, Bénin, Cameroun…). En Europe, nous souhaitons nous installer aux Pays-Bas, en Suisse, en Angleterre, Pologne, Roumanie autant de pays actifs dans le commerce mondial.

Quelles sont vos perspectives pour cette année ? A plus long terme ?

H. M : Pour cette année, nous visons une marge commerciale brute supérieure à celle de 2021. A moins d’une récession brutale et généralisée à l’ensemble des grandes zones géographiques, un scénario peu probable selon nous. A plus long terme, l’ambition est de continuer de croître organiquement : conquête de clients, élargissement de notre offre, renforcement de nos expertises et par ouvertures de nouveaux bureaux. Nous ambitionnons de continuer à croître 2 fois plus vite que le marché sur le long terme.

Cette croissance organique sera complétée d’opérations de croissance externe nous permettant de viser une croissance de long terme de l’ordre de 7% à 10% par an dans les années à venir.

Rappelez-nous votre politique en matière de distribution de dividende ?

H. M : Notre politique est de verser un dividende de 30% de notre résultat net part du groupe au minimum tout en conservant une marge de manœuvre financière confortable pour réaliser des acquisitions et financer le développement à long terme de Clasquin.

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