Nexans, quel potentiel?
Cet acteur mondial du câble profite de l’accélération de l’électrification avec le besoin des pays européens de réduire leur dépendance aux énergies fossiles. Sa stratégie de recentrage sur les métiers de l’électrification les plus porteurs et les plus rentables est également appréciée. Malgré des ratios de valorisation perfectibles, la configuration baissière des marchés incite à la prudence.
Avec une hausse de 8% depuis le début de l’année, le titre Nexans échappe à la sinistrose sur les marchés d’actions et se classe à la 15ème place des plus fortes progressions de l’indice SBF120. La guerre en Ukraine a malheureusement servi de catalyseurs pour Nexans avec le besoin des états membres de la zone euro de réduire leur dépendance énergétique à la Russie en devenant producteurs d’énergies propres. L’électrification déjà portée par la croissance de la population et le besoin de renouvellement des réseaux existants constitue une alternative aux énergies fossiles. Un phénomène anticipé par Nexans qui dès le début 2021 a présenté un plan stratégique dont l’objectif est de faire de l’entreprise un acteur mondial de l’électrification unique et intégré sur toute la chaîne de valeur de la production de l’énergie (avec la fourniture de câbles haute de tension et des services) jusqu’à la consommation d’électricité en passant par la transmission (entre pays) et la distribution (les réseaux). Le potentiel est considérable pour les métiers de l’électrification. Ils représentent 65% du marché du câble et devraient croître en moyenne de 4,3% par an sur la prochaine décennie. Pour accompagner son essor, Nexans a investi dans de nouvelles capacités de production dans son usine américaine de Charlestone spécialisée dans le câble sous-marin haute tension et dispose d’un deuxième navire câblier, Aurora, pour l’installation de câbles sur les fermes éoliennes. Parallèlement, le recentrage sur l’électrification visant à améliorer le profil de croissance rentable du groupe passe par la cession d’activités électriques non stratégiques dans l’industrie (dont l’automobile) et les télécoms. L’idée à l’horizon 2024 est de réaliser un chiffre d’affaires comparable à celui de 2021 de l’ordre de 6 à 7 milliards sur les métiers stratégiques de la production d’énergie et transmission (haute tension et projets), de la distribution (renouvellement des vieux réseaux sur les territoires) et de l’usage (bâtiment) mais avec un niveau de marge brute d’exploitation comprise entre 10% et 12% (contre 7,6% l’an dernier).
Les objectifs pour cette année relevés
Les comptes du premier semestre ont validé la pertinence de cette stratégie avec l’extériorisation d’un excédent brut record en hausse de 38,4% à 308 millions et d’un bénéfice net également historique de 199 millions (contre 81 millions un an plus tôt). Et ce, à partir d’un chiffre d’affaires en progression de 9,3% à 3,4 milliards dont une dynamique interne de 5,1% tirée par le pôle d’électrification (+16,2% contre +7,8% pour les activités non stratégiques). La performance traduit un gain de 2 points de la rentabilité brute d’exploitation ressortie à 9,1%. Disposant d’une forte visibilité avec une augmentation de 51% du carnet de commandes de la branche de production d’énergie et transmission évalué à 2,2 milliards, le groupe n’a pas hésité à relever ses ambitions pour l’ensemble de son exercice. Il vise désormais entre 560 et 590 millions d’excédent brut d’exploitation (contre 500 à 540 millions initialement) et une génération de flux de trésorerie de 200 à 250 millions (contre 150 à 200 millions). La solidité de sa structure financière avec, selon les anticipations du consensus Factset, un endettement net de 226 millions en fin d’année pour des fonds propres de 1,67 milliard donne au groupe une marge de manoeuvre importante pour saisir des opportunités de croissance externe sur ses marchés stratégiques (production d’énergie et transmission, distribution et usage). En attendant, ces perspectives sont valorisées à 16,2 et 16,1 fois les profits estimés pour cette année et 2023. Par rapport à un ratio moyen sur longue période de 24,5 fois, le titre n’est vraiment pas cher. Mais il convient dans l’environnement boursier très chahuté de rester extrêmement prudent face aux risques de dégagement des investisseurs sur des valeurs jusque là épargnées par les prises de bénéfices.
Notre conseil : attendre un reflux du titre Nexans avant de l’acheter (code : FR0000044448).
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