Faurecia : des objectifs ambitieux à confirmer
L’équipementier automobile espère augmenter d’un tiers son chiffre d’affaires en quatre ans tout en améliorant sa rentabilité. Les investisseurs seront surtout attentifs à l’évolution de la dette qui a fortement augmenté avec le rachat de la société allemande Hella.
Après avoir boudé la présentation du plan de développement à quatre ans de l’équipementier automobile, les investisseurs sont revenus sur un sentiment un peu plus favorable, même si l’action perd encore près de 60% de sa valeur depuis le début de l’année. Les objectifs fixés à l’horizon 2025 dans le cadre du plan Power 25 ne manquent pas de consistance puisqu’il s’agit de hisser le chiffre d’affaires du groupe à environ 30 milliards d’euros (contre 22 milliards en 2021 sur un même périmètre), tandis que la marge opérationnelle doit dépasser 7% des ventes contre 4,9% l’an dernier. Mais c’est surtout sur l’évolution de sa dette que le groupe sera jugé. Car pour mettre la main sur 81% du capital de la société allemande Hella pour 5,4 milliards d’euros en février dernier, Faurecia a dû casser sa tirelire. Outre une augmentation de capital de 750 millions d’euros, le financement porte essentiellement sur de la dette. Son montant global atteignait 8,39 milliards d’euros à la fin du premier semestre, soit 3,1 fois l’excédent brut d’exploitation ajusté et 1,75 fois les fonds propres hors intérêt minoritaires. Le groupe est certes devenu le 7ème équipementier mondial, mais il est aussi l’un des plus endettés de son secteur, ce qui peut susciter des craintes dans un contexte de ralentissement économique et de remontée des taux d’intérêt. D’où la priorité d’améliorer le taux de conversion des liquidités de 1% du chiffre d’affaires en 2021 à 4% en 2025. Parallèlement, un programme de cession d’actifs portant sur 1 milliard d’euros a été engagé dont un petit tiers déjà réalisé grâce à la vente d’une co-entreprise à Plastic Omnium pour 290 millions d’euros. L’idée est de ramener le ratio d’endettement sur excédent brut d’exploitation à moins de 1,5 fois en 2025.
Des objectifs 2022 révisés à la hausse
Pour y parvenir, Faurecia peut aussi compter sur la mise en œuvre des synergies nées du rapprochement avec Hella et qui doivent porter à terme sur 250 millions d’euros par an. Elles doivent participer à la réduction de 300 points de base des coûts fixes en pourcentage du chiffre d’affaires entre 2022 et 2025. L’amélioration perceptible sur la chaîne d’approvisionnement sera aussi bien venue, tout comme la réouverture totale de l’économie chinoise après de longs mois de perturbations liées à la stratégie zero covid du gouvernement local. Le groupe devra malgré tout encore conjuguer avec une inflation et des prix de l’énergie élevés, ainsi qu’avec une incertitude de taille sur la demande finale, sachant que les objectifs fixés à l’horizon 2025 prennent pour hypothèse une production automobile mondiale de 88 millions de véhicules, proche du niveau de 89 millions atteint en 2019 avant la pandémie (contre 77 millions attendus cette année). La tendance à court terme est plutôt encourageante puisque les ventes du troisième trimestre 2022 ont rebondi de 92,4% dont 30,9% de façon purement organique (hors intégration de Hella). De quoi amener la direction à réviser en hausse ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice. Elle table désormais sur un chiffre d’affaires compris entre 24,5 et 25,5 milliards d’euros (au lieu de 23 à 24 milliards), avec une marge opérationnelle toujours comprise entre 4% et 5%.
En bourse, l’action Faurecia peut sembler bien payée avec un multiple de capitalisation de 23 fois les profits attendus cette année, surtout pour une société très endettée. Mais si Faurecia atteint le consensus des analystes financiers en 2023 avec un bénéfice de près de 460 millions d’euros, le multiple retomberait à 6 fois et même moins de 4 fois en 2024. Tout dépendra de la capacité du groupe à exécuter son plan de marche.
Notre conseil : la question de la dette peut crisper certains investisseurs à court terme et entretenir la volatilité sur le titre, mais les perspectives à moyen terme paraissent prometteuses. Le dossier reste réservé aux investisseurs aimant le risque. Code Isin : FR0000121147.
Conseils sur Faurecia
Tous les conseilsFaurecia : en grande forme
L’équipementier automobile surperforme nettement la production automobile mondiale en ce début d’année et rassure sur sa capacité à se désendetter après le rachat coûteux de la société Hella.
Faurecia : le désendettement est en marche
L’équipementier automobile digère progressivement le rachat de Hella et commence à redresser ses marges. L’endettement devient moins préoccupant.
Faurecia : les investisseurs restent prudents
L’équipementier est victime de la défiance des investisseurs en raison des difficultés du marché automobile et d’un endettement élevé depuis le rachat de l’allemand Hella en début d’année. La valorisation devient attractive mais le momentum reste incertain.
Forvia, un nouveau départ
En intégrant depuis le début du mois sa nouvelle filiale allemande, Hella, Faurecia se rebaptise Forvia et devient le septième équipementier automobile mondial avec de grandes ambitions à la clé.