Rémy Cointreau, des fondamentaux toujours excellents
Le groupe de spiritueux profite à la fois de son fort pricing power et de la hausse du dollar pour renforcer les efforts de communication sur ses marques. Sa valorisation élevée se justifie par la qualité des fondamentaux.
Difficile de faire la fine bouche à la vue des performances affichées par Rémy Cointreau au premier semestre de son exercice 2022-2023 (période avril à septembre). Le chiffre d’affaires avait déjà été publié il y a quelques semaines et s’inscrivait en progression significative de 34% à 967,1 millions d’euros, avec une croissance organique de 21%, portée tant par la division cognac (trois quarts des ventes) que par les autres marques de liqueurs et spiritueux du groupe (Cointreau, Metaxa, Mount Gay, Bruichladdich…). La bonne nouvelle est que cette tendance favorable s’est accentuée au niveau de la rentabilité puisque la marge opérationnelle s’est améliorée de 3,6 points pour atteindre le niveau exceptionnellement élevé de 36,8%. La hausse du dollar a certes joué un rôle positif, mais même à devises constantes, l’amélioration a été de 1,7 point. C’est le cognac qui tire cette performance avec un gain de 6,5 points de sa marge opérationnelle (+4,4% à devises comparables). Au-delà d’un effet mix-prix positif de 16% qui traduit un fort pricing power, le pôle a aussi bénéficié du report de certaines dépenses de marketing et de communication en Chine en raison de la situation sanitaire. De son côté, le pôle spiritueux a vu sa marge se dégrader significativement en passant de 23,1% à 14,9% en un an, mais uniquement en raison d’un accroissement, comme prévu, des dépenses marketing et communication en vue de préparer la croissance future. Le pôle semble par ailleurs avoir été davantage impacté par l’inflation des coûts de production que le cognac.
30% de marge opérationnelle en 2030
Ces résultats brillants n’ont cependant pas été suffisants pour satisfaire les investisseurs car la direction a indiqué s’attendre à une normalisation des tendances de consommation au second semestre, après deux années de croissance exceptionnelle, tout en restant supérieures à la tendance qui prévalait en 2019/2020. Par conséquent, la marge opérationnelle pourrait refluer en fin d’année par rapport au premier semestre, là aussi tout en se maintenant à un niveau historiquement élevé. Cette précision peu avoir son importance dans la mesure où la valorisation élevée de l’action Rémy Cointreau n’autorise pas le moindre faux pas. Le cours capitalise en effet près de 30 fois les profits attendus sur l’exercice en cours. Cette prime parait cependant justifiée au regard des nombreux atouts de la société et de ses qualités fondamentales. Rémy Cointreau présente en effet un positionnement très haut de gamme dans le cognac qui lui permet d’imposer ses prix, notamment pour compenser les effets inflationnistes sur les coûts. Les barrières à l’entrée sur le segment cognac sont en outre importantes. Même si la demande se normalise, elle reste portée par des tendances structurelles fortes comme la mixologie (mélange des spiritueux avec d’autres boissons) sur des marchés très porteurs comme les Etats-Unis et la Chine. A court terme, la force du dollar face à l’euro représente aussi un avantage pour le groupe.
Avec ce positionnement, Rémy Cointreau peut encore prétendre améliorer sa rentabilité. L’objectif consiste à hisser la marge opérationnelle à 33% du chiffre d’affaires en 2030 contre 25,5% sur l’exercice 2021-2022. Une ambition qui parait réaliste.
Notre conseil : nous restons positifs sur ce dossier de qualité avec une zone d’achat autour de 155 euros pour viser 190 euros à un horizon 18 mois. Code ISIN : FR0000130395.
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