Vicat, faut-il revenir sur le titre?
Le titre de ce cimentier décote de plus de 50% par rapport à ses multiples de long terme et par rapport à ses fonds propres comptables. Très dépendante des prix de l’énergie, cette affaire familiale a averti à l’automne sur ses comptes du dernier exercice. Les perspectives manquent de visibilité.
Le titre Vicat est une des rares actions à avoir enfoncé ses planchers de la crise sanitaire. C’était à l’automne, le 12 octobre dernier, quand ce cimentier, contrôlé à 60% par la famille Merceron-Vicat, avait devancé la publication de son chiffre d’affaires du troisième trimestre pour avertir que son objectif initial de croissance de l’excédent brut d’exploitation visé pour l’ensemble du dernier exercice ne serait pas atteint. La faute à la flambée des prix du gaz et de l’électricité dont l’industrie cimentière est fortement consommatrice. Avec 48% de son chiffre d’affaires en Europe, le groupe a donc été pleinement pénalisé par cette poussée inflationniste. La très nette détente des prix depuis constitue à cet égard une excellente nouvelle pour le cimentier à ceci près que les marchés de la construction en Europe et aux Etats-Unis montrent des signes évidents de ralentissement, deux zones contribuant à 69% aux revenus du groupe déjà confronté outre-Atlantique à une montée en puissance plus lente qu’anticipée l’an dernier d’une nouvelle ligne de production sur l’usine d’Alabama.
Une décote de 57% sur les fonds propres du cimentier
La publication le 14 février prochain des comptes du dernier exercice sera surveillée avec attention pour guetter d’éventuels enseignements du message de la direction sur les perspectives. De nature toujours très prudente, celle-ci s’était montrée mi-octobre assez pessimiste en évoquant le retour de l’excédent brut d’exploitation à un niveau au moins égal à celui de 2020 (557 millions) pourtant marqué par la crise sanitaire. Le consensus de marché recueilli par Factset l’espère à 578 millions en retrait de 6,6% par rapport à l’exercice 2021 à partir d’un chiffre d’affaires appelé à progresser de 14,1% à 3,56 milliards. Le problème est que cet indicateur clé de l’excédent brut d’exploitation devrait encore baisser cette année à 555 millions avant de légèrement se redresser à 583 millions en 2024. Coté résultat net, il est anticipé en recul de 17,1% sur le dernier exercice à 169 millions puis encore en baisse de 13% cette année à 147 millions avant de renouer en 2024 avec la performance de l’an dernier. Des perspectives guère attractives. On comprend dès lors la défiance dont Vicat fait l’objet en bourse malgré une valorisation à la casse puisque le titre décote de 57% par rapport aux fonds propres de la société et par rapport à son multiple des profits de long terme (de 15,5 fois sur la période 2010-2021) avec des ratios de 6,2 et 7,4 fois pour l’an dernier et cette année. Reste que graphiquement, le titre dispose du potentiel pour renouer avec le seuil des 27 euros pour peu que le marché continue de bien de tenir. Miser sur le mouvement paraît toutefois risqué et hasardeux.
Notre conseil : restez à l’écart du titre Vicat (code : FR0000031775)
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