Faurecia : le désendettement est en marche
L’équipementier automobile digère progressivement le rachat de Hella et commence à redresser ses marges. L’endettement devient moins préoccupant.
Le rebond de plus de 40% observé sur l’action Faurecia depuis le début de l’année est à la hauteur de sa chute spectaculaire pendant toute l’année dernière, alors qu’il y a tout juste un an, l’équipementier automobile prenait le contrôle au prix fort (5,4milliards d’euros) du groupe allemand Hella, quelques semaines avant l’éclatement de la guerre en Ukraine, pour devenir le septième acteur mondial de son secteur. Face à la flambée des prix de l’énergie et à la dégradation du bilan dans un contexte de remontée brutale des taux d’intérêts, les investisseurs avaient pris peur. Aujourd’hui, les craintes sont moins vives même si l’action perd encore plus de 40% de sa valeur sur un an. L’équipementier a en effet rassuré à l’occasion de la publication de ses résultats annuels, ressortis globalement conformes aux attentes, voir un peu meilleurs en ce qui concerne la génération de cash de 471 millions d’euros. A partir d’un chiffre d’affaires de 25,4 milliards d’euros en progression de plus de 63%, alimentée surtout par l’intégration de Hella sur 11 mois, le résultat d’exploitation a progressé de 29,4% pour atteindre 1,1 milliard d’euros. Comme prévu, la marge opérationnelle s’est dégradée (-1,1 point) à 4,4% du chiffre d’affaires en raison des perturbations rencontrées sur la chaîne d’approvisionnement et de la flambée des prix de l’énergie et des matières premières (surcoût global supérieur à 1 milliard d’euros), tandis que la répercussion de l’inflation aux clients correspondant à des ventes à marge nulle a également exercé un effet dilutif sur la rentabilité.
Mais la situation a commencé à se redresser au second semestre, avec une marge remontée à 5%, tandis que la dynamique commerciale s’est accélérée, notamment grâce à l’intégration de Hella. Sur l’ensemble de l’année dernière, les prises de commande ont atteint le niveau record de 31 milliards d’euros. Et surtout, elles ont été passées dans de bonnes conditions de rentabilité avec une marge moyenne supérieure à 7%. L’intégration de Hella semble donc se passer conformément aux plans. La direction a même revu à la hausse les synergies de coûts (300 millions d’euros d’amélioration au niveau de l’excédent brut d’exploitation au lieu de au moins 250 millions précédemment) tout comme les synergies commerciales (400 millions d’euros au lieu de 300 à 400 millions). Ce qui lui permet de viser dans un premier temps pour 2023 une marge opérationnelle comprise entre 5% et 6% malgré un chiffre d’affaires attendu globalement stable (entre 25,2 et 26,2 milliards d’euros) dans un contexte de production automobile mondiale également stable (82 millions de véhicules).
Une valorisation faible en apparence
La bonne nouvelle vient surtout du bilan puisque l’endettement net s’est déjà dégonflé à fin décembre (7,9 milliards d’euros soit 2,6 fois l’excédent brut d’exploitation contre un ratio de 3,1 fois six mois plus tôt) et grâce à la concrétisation du programme de cession d’actifs portant sur 1 milliard d’euros, récemment bouclé par la vente de la filiale SAS Cockpit Modules à la société Motherson pour une valeur d’entreprise de 540 millions d’euros, ce ratio devrait retomber entre 2 et 2,4 fois à la fin de cette année. L’endettement contracté à l’occasion du rachat de Hella devient donc moins problématique même s’il reste important (140% des fonds propre estimé à la fin de 2023) L’objectif est de le ramener à moins de 1,5 fois l’excédent brut d’exploitation à l’horizon 2025 dans le cadre du plan Power25 qui prévoit aussi le retour à une marge opérationnelle supérieure à 7%.
En bourse, le titre reste l’un des moins cher du secteur à seulement 5,5 fois les profits attendus par le consensus des analystes financiers pour 2024, mais si l’on tient compte de la dette, le ratio de valeur d’entreprise sur excédent brut d’exploitation (4 fois pour l’exercice 2024) reste supérieur à ceux d’autres acteurs majeurs comme Valeo et plastic Omnium (moins de 3,5 fois). La capacité de désendettement de Faurecia sera donc déterminante pour une poursuite de la revalorisation du dossier.
Notre conseil : Le dossier Faurecia gagne en qualité mais nous préférons Plastic Omnium et Valeo qui nous paraissent moins chers à un horizon court/moyen terme. Code Isin : FR0000121147.
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