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La Bourse de Paris cède à la panique

La faillite de trois banques régionales américaines plonge les marchés dans un climat de défiance et de suspicion à l’égard des actifs risqués malgré les mesures prises par les autorités américaines pour tenter de ramener le calme. Il convient de rester extrême prudent et de ne pas hésiter à alléger les positions largement bénéficiaires pour reconstituer les réserves de liquidité en vue de profiter le moment venu de rachat à bon compte.

CAC 40 - Pixabay.com
CAC 40 – Pixabay.com

A moins de 7000 points, l’indice CAC 40 perd quasiment 500 points depuis son récent record historique de 7401,15 points inscrit le 6 mars, soit un repli de 6,7% qui n’a rien d’illogique au regard du formidable rebond de 30% observé sans pause depuis les planchers de 5600 points atteints à la fin du mois de septembre. Un rattrapage motivé par la décrue des prix de l’énergie en Europe au fur et à mesure de l’éloignement des craintes de coupure cet hiver de gaz et d’électricité, par le ralentissement amorcé de l’inflation aux Etats-Unis et le sentiment que l’effort de normalisation des banquiers centraux avait été en grande partie réalisé. Se sont ajoutés l’abandon en Chine de la politique zéro covid et les perspectives de redémarrage de la deuxième puissance mondiale en soutien au ralentissement de la conjoncture en zone euro et aux Etats-Unis et une saison de publications des résultats des entreprises meilleure que prévu.

Des banques régionales américaines à Crédit Suisse en Europe

Changement de décor depuis la fin de la semaine dernière avec la faillite de trois banques régionales américaines (Silvergate, SVB et Signature Bank) exposées à la tech non rentable et aux cryptomonnaies en chute libre depuis le scandale de la plateforme FTX en septembre dernier. En raison de leur taille non systémique, ces établissements ne faisaient pas l’objet d’une surveillance des risques aussi poussée que les grandes banques et elles ont fait preuve de graves erreurs de gestion en plaçant les dépôts de leurs clients sur des obligations d’Etat peu risquées mais sans couvrir leurs positions qu’il a fallu revendre en perte à cause de la brutale remontée des taux d’intérêt en vue de répondre au retrait de liquidité des déposants. Avec encore en mémoire le douloureux souvenir de la faillite de la banque Lehman en septembre 2008, les autorités américaines (Trésor, la Fed et la Federal Deposit Insurance Corporation) sont immédiatement intervenues pour garantir les dépôts des clients et mettre en place un guichet de liquidités permettant aux établissements les plus fragiles de se refinancer et faire face au retrait des clients sans panique. On pensait l’incident circonscrit avec un rebond de 1,86% de l’indice CAC 40 hier mais voilà qu’une banque autrement plus importante située cette fois-ci en Europe, Crédit Suisse, est rattrapée par de graves dysfonctionnement internes.

Un problème de confiance dans le système financier

Il n’en faut pas davantage pour raviver le spectre d’une contagion au reste du secteur bancaire et par un effet domino d’une crainte de récession en Europe et aux Etats-Unis avec un accès au crédit plus difficile des agents économiques et une perte de confiance des établissements financiers entre eux. Alors certes, les investisseurs les plus optimistes verront dans ce nouveau contexte de forte aversion aux risques avec un indice de volatilité, le fameux indice de la peur, monté à 27% aux Etats-Unis (contre 19% une semaine auparavant), la probabilité pour que les banques centrales arrêtent plus tôt (peut-être dès maintenant) la normalisation de leur politique monétaire au pas de charge pour combattre l’inflation. Mais la suspicion des banques entre elles et une moindre circulation de la liquidité peut conduire à l’auto-réalisation des scénarios les plus noirs. Raison pour laquelle aucune valeur à ce jour n’échappe à la panique en Bourse de Paris à l’exception de Bolloré recherché à la suite de l’annonce d’une offre de rachat de 10% de son capital, des titres réputés défensifs comme Orange ou Sanofi et de l’action Neoen sans doute soutenue en période d’augmentation de capital. A l’inverse, les banques (Société Générale, BNP-Paribas, Crédit Agricole) et les valeurs financières au sens large (Axa, Scor et Coface) vont l’objet des plus lourds dégagements avec le secteur de l’automobile (Faurecia, Valeo, Plastic Omnium, Renault, Stellantis) et les groupes de matières premières (Eramet, ArcelorMittal) ou évoluant dans l’univers de énergies fossiles (Vallourec, CGG, TotalEnergies, GTT). L’industrie n’est pas non plus épargnée (Rexel, Schneider, Saint-Gobain).

Ne pas hésiter à alléger les positions gagnantes pour reconstituer le matelas de liquidité

Graphiquement, en cassant un support à 6951 points, l’indice CAC 40 devrait se diriger vers un prochain objectif situé à 6761 points correspondant à une correction d’un peu moins de 9% par rapport au récent record. Nous conseillons à nos abonnés de ne pas hésiter à alléger les positions largement gagnantes en vue de reconstituer un volant de liquidités (30% des portefeuilles) pour le moment venu saisir les opportunités de rachat à bon compte. Les valeurs de croissance peu ou pas endettées comme Dassault Systèmes, Edenred, Capgemini, la FDJ (recommandée dans la prochaine lettre) sont à privilégier dans un contexte où le rendement des emprunts d’Etat est appelé à baisser. Egalement les sociétés d’armement comme Thales et Dassault Aviation devraient continuer de tirer leur épingle du jeu dans un environnement géopolitique toujours instable et tendu. Enfin, le luxe au sens large (LVMH, L’Oréal, Interparfums, Pernod Ricard ou Remy Cointreau) offre de sérieuses garanties en raison de la qualité des bilans, de la capacité à imposer les prix et de la stratégie de marques ultra-premium. Attention toutefois à court terme, le secteur n’est pas à l’abri de quelques prises de profit après avoir été le moteur de la hausse du marché depuis la fin du mois de septembre.

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