Vivendi : objectif Lagardère !
Le conglomérat met les bouchées doubles pour vendre Editis et satisfaire la commission européenne en vue d’intégrer Lagardère et sa filiale Hachette.
Dernière ligne droite dans le processus de cession de l’éditeur Editis par Vivendi ! Alors que Vivendi privilégiait jusque très récemment un désengagement en deux temps de cet actif pour respecter les conditions imposées par la Commission européenne dans le cadre du rachat de Lagardère et de sa filiale concurrente Hachette, le groupe va finalement être contraint de le céder en une seule fois pour 100% du capital sous la pression de Bruxelles. Et c’est avec l’homme d’affaires Daniel Kretinsky qu’il vient d’entamer des négociations exclusives pour réaliser cette cession. Auparavant, Vivendi n’avait pas hésité à déprécier Editis dans ses comptes de l’exercice 2022 en provisionnant 300 millions d’euros sur le montant de l’écart d’acquisition au bilan, si bien qu’Editis voit sa valeur théorique tomber à 530 millions d’euros, alors que Vivendi en espérait 700 millions.
En accélérant le processus de vente d’Editis selon les conditions souhaitées par la Commission européenne, Vivendi se donne toutes les chances d’obtenir le feu vert pour le rachat de Hachette et de Lagardère dans son ensemble, ce qui lui apportera une autre corde à son arc, Lagardère étant très présent dans le travel retail (commerces sur les lieux de voyage), une activité qui se redresse significativement après avoir été impactée par la crise sanitaire. Les autres activités du groupe se sont plutôt bien comportées en 2022, notamment la filiale de publicité Havas, dont le chiffre d’affaires a bondi de 9,2% à données comparables et le résultat d’exploitation de 19,7%, tandis que Canal+ n’a pas démérité avec un résultat d’exploitation en hausse de 3,4% à données comparables malgré une quasi-stagnation de son chiffre d’affaires (l’international restant le principal moteur de la croissance de ce pôle).
Nouveau programme de rachat d’actions en perspective
Au final, le résultat opérationnel ajusté de vivendi a bondi de 35,6% pour atteindre 868 millions d’euros. La perte nette de 1 milliard d’euros n’est pas très représentative puisqu’elle résulte d’éléments exceptionnels liés à la déconsolidation de la filiale Telecom Italia entraînant une perte de 1,3 milliards d’euros ainsi qu’à la dépréciation de 300 millions d’euros d’Editis. Des opérations qui n’ont heureusement aucune incidence sur le cash-flow du groupe ni sur sa situation financière qui reste très solide (seulement 860 millions d’euros d’endettement net), alors que certains actifs non stratégiques ont une valeur importante. C’est le cas de la participation résiduelle de 10% dans le label de musique UMG qui vaut à elle seule 3,8 milliards d’euros. En retenant tous les actifs de vivendi à leur juste valeur, le dossier se traite en bourse avec une décote comprise entre 30% et 50% selon les hypothèses retenues. Un moyen de la supprimer consisterait pour le groupe Bolloré à prendre la totalité du capital de Vivendi alors qu’il détient déjà une participation de 29,6%.
Un tel scénario est d’autant plus probable que Vivendi va continuer de racheter ses propres actions pour les annuler (une nouvelle résolution visant le rachat de 10% du capital est prévue lors de la prochaine assemblée, de même qu’une résolution donnant la possibilité de procéder à une offre publique de rachat de ses propres actions (OPRA) dans la limite de 50% du capital. Bolloré franchirait alors mécaniquement le seuil des 30% du capital et serait amené à déposer une offre sur Vivendi.
Notre conseil : nous sommes positifs sur Vivendi à moins de 9,5 euros pour viser 12 euros à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0000127771.
Conseils sur Vivendi
Tous les conseilsVivendi, un modèle solide, de nombreux projets d’expansion
Le groupe présent dans les médias, la communication, l’édition et les jeux vidéo est sur tous les fronts : acquisition des droits du championnat de France de football jusqu’à la fin de la saison, cession de 10% de sa filiale dédiée à la musique (UMG), intérêt pour M6, bataille autour de Lagardère, … Il bénéfice également d’un modèle économique solide basé sur les abonnements.
Vivendi : des atouts défensifs face à la crise sanitaire
Fort d’un bilan extrêmement sain, le groupe de médias et de divertissement poursuit ses rachats d’actions tout en bichonnant ses actionnaires. Les perspectives florissantes de sa filiale musicale justifient à elles-seules la valorisation actuelle du dossier.
Notre conseil sur Bigben
L’enthousiasme provoqué par la publication des comptes du premier semestre de l’exercice 2018/2019 est retombé avec la baisse généralisée des marchés et Bigben a terminé l’année boursière 2018 sur un...
Vivendi : encore de bonnes surprises à attendre ?
Avec une croissance organique de 5,6% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, Vivendi a assez nettement dépassé les attentes des analystes financiers. La performance est surtout imputable à la...