Herige mérite mieux
Ce distributeur vendéen de matériaux de construction a légèrement déçu sur la rentabilité du dernier exercice et son bilan s’est dégradé en raison du financement des opérations de croissance externe. Pas de quoi justifier une décote en Bourse de près de 20% sur les fonds propres de la société.
Recommandé sur ce site le 3 février en « conseil du jour » à 33 euros, le titre Herige s’est bien comporté puisqu’il a dépassé l’objectif de cours fixé à 38 euros avant de faire l’objet de prises de bénéfices dans le sillage d’une publication mitigée des comptes annuels. A partir d’une très belle croissance de 11,4% du chiffre d’affaires (ressorti à 792,2 millions) alimentée par l’intégration d’acquisitions mais également par une dynamique interne robuste de 8,3% démontrant une forte capacité de revalorisation tarifaire, ce distributeur vendéen de matériaux de construction (négoce, béton, menuiserie industrielle) a dévoilé un résultat opérationnel courant inférieur aux attentes du bureau d’études de Portzamparc. Malgré tout en augmentation de 19,5%, il s’est élevé à 37,3 millions là où les experts de Portzamparc anticipaient un montant de 40,6 millions. La performance reflète un gain de 0,4 point de la rentabilité à 4,7% mais avec une forte variation d’un semestre sur l’autre puisque la marge s’est effritée sensiblement de 1,5 point sur la seconde partie de l’année pour atterrir à 3,9% (contre 5,4% au premier semestre). La faute à la persistante d’une inflation élevée notamment dans le transport du béton, à un effet volume moins positif lié à la dégradation du marché de la construction neuve dans le résidentiel et à un décalage entre la hausse des prix et les revalorisations tarifaires. Le phénomène s’est, semble-t-il, vérifié surtout dans la partie négoce.
Vers un désendettement du groupe
L’autre déconvenue de cette publication concerne la solidité du bilan. L’endettement net s’est creusé de 63,8 millions pour atteindre 144,3 millions et a légèrement dépassé les fonds propres de 140,2 millions. Mais que les investisseurs se rassurent, Herige a mis l’accent sur les acquisitions pour renforcer ses positions dans le béton et les menuiseries industrielles et profiter le moment venu du redémarrage du marché de la construction. Sans cet effort de croissance externe, la société aurait conservé un ratio d’endettement net très raisonnable de 59% sur les fonds propres (contre 65% en 2021). De nature conservateur, le groupe se montre prudent pour cette année face à un marché de la construction neuve pénalisé par la remontée des taux d’emprunt. Plus défensif, le segment de la rénovation devrait mieux résister et continuer de profiter des mesures d’aide à la transition énergétique des bâtiments. Le bureau d’études de Portzamparc vise pour cette année une nouvelle progression de 9,9% du chiffre d’affaires à 872 millions alimentée essentiellement par l’intégration des récentes acquisitions et un résultat opérationnel courant de 43,5 millions extériorisant une marge en progrès à 5%. La priorité sera donnée à la réduction de l’endettement net qui devrait revenir à un ratio de 77% de la situation nette. A 4 fois les profits estimés pour cette année, la valorisation du titre Herige est anormalement basse et la décote de 19,4% sur les fonds propres de la société le démontre. Pourtant, le rendement de 4,8% sur la base d’un dividende annoncé de 1,8 euro par action est attractif.
Notre conseil : conservez Herige pour viser un objectif de cours de 45 euros (code : FR0000066540).
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