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Vincent Bastide, président directeur général de Bastide Le Medical Confort : « La priorité est donnée à l’amélioration du free cash flow »

Comme bon nombre de petites capitalisations, cette affaire familiale de santé spécialisée dans les équipements et les prestations de soins à domicile fait l’objet d’une forte défiance des investisseurs. Le groupe affiche pourtant une formidable régularité de ses performances financières. Son patron Vincent Bastide nous fait part de sa confiance dans les perspectives.

Quel regard portez-vous sur l’activité du groupe au troisième trimestre ?

Vincent Bastide : La performance du troisième trimestre est excellente avec une croissance de 13%. La croissance organique ressort à 9% en nette accélération par rapport aux trimestres précédents. Si le Maintien à Domicile demeure impacté par le dégonflement de ventes d’équipements de protection individuelle, les prestations de soins à domicile restent extrêmement dynamiques et génèrent des taux de croissance à deux chiffres.

Percevez-vous la fin de la base de comparaison défavorable liée à la vente des équipements de protection contre le covid ?

V. B : L’effet de base défavorable lié aux ventes d’EPI s’amenuise trimestre après trimestre mais impacte encore défavorablement l’activité « Maintien à Domicile » pour -4,4%.

Le groupe ne semble pas pénalisé par l’inflation au regard de la progression de 0,2 point de sa rentabilité opérationnelle courante au premier semestre. Qu’en est-il ?

V. B : Comme dans tous les secteurs, le Groupe est impacté par l’inflation et notamment par la hausse du coût de l’énergie dont l’impact a été significatif. Néanmoins, la part grandissante de l’international et des prestations de soins à domicile à plus grande technicité permettent d’absorber ces surcoûts et de faire progresser notre rentabilité opérationnelle.

Comment gérez-vous le risque de baisse de la prise en charge des actes de soin à domicile par les organismes de santé ?

V. B : Nous sommes depuis très longtemps confrontés à des baisses tarifaires et nous avons démontré notre capacité à les absorber en jouant sur nos volumes d’achat et sur notre productivité. Actuellement le contexte inflationniste fait qu’il n’y a pas de baisse tarifaire annoncée à court terme

Existe-t-il des segments de soin sur lesquels le groupe envisage de se développer ?

V. B : Notre stratégie est de rester focalisé sur le développement des activités à plus forte technicité et plus rentables en France et à l’international dont les barrières d’entrée sont plus élevées, tels que l’assistance respiratoire ou la nutrition perfusion.

Quel est l’objectif d’étendre votre champ d’action à d’autres pays européens ?

V. B : Ces dernières années, nous avons fait de nombreuses acquisitions, même au-delà des frontières européennes notamment au Canada, nous permettant de nous développer à l’étranger et d’asseoir notre position dans des segments à forte récurrence. Même si le

désendettement est aujourd’hui une des priorités du Groupe, nous continuons d’étudier, de manière très sélective, des opportunités de croissance externe sur les principaux pays européens.

La remontée des taux d’intérêt ne fragilise-t-elle pas votre stratégie de développement par acquisitions ?

V. B : Dans un environnement économique plus tendu, nous travaillons sur le renforcement de notre flexibilité financière grâce à l’amélioration, déjà visible au 1er semestre, de notre free cash-flow opérationnel. Nous dégagerons ainsi de nouvelles ressources financières destinées au désendettement mais aussi à la poursuite de manière sélective de la croissance externe sans alourdir la structure financière.

Une augmentation de capital est-elle envisageable ?

V. B : Notre endettement peut paraître élevé mais il faut rappeler qu’il est en grande partie adossé à notre activité locative de matériels et à des activités récurrentes, donc à des actifs tangibles. Nous avons toujours respecté nos ratios financiers et opérons un pilotage strict de la maturité de notre dette avec nos partenaires bancaires. Il n’est pas prévu pour le moment d’augmentation d’autant que le cours de l’action est bas.

Fournisseur de dispositifs médicaux pour les maisons de retraite, le groupe a-t-il pâti du scandale autour d’Orpea ?

V. B : Le cours de bourse a souffert des affaires qui ont secoué le monde des maisons de retraite. Cependant, Bastide intervient seulement en tant que fournisseur de dispositifs médicaux indispensables à la vie quotidienne et aux soins des résidents des établissements, dans le cadre d’une relation client-fournisseur classique avec les établissements.

Nous regrettons les amalgames qui ont pu avoir lieu en rappelant que notre activité reste résiliente sur ce segment et qu’aucun de nos clients ne représente plus de 5% de notre chiffre d’affaires

Quelles sont vos perspectives pour l’exercice 2022/2023 ? A plus long terme ?

V. B : Compte tenu d’un troisième trimestre très dynamique, nous sommes confiants dans la réalisation des objectifs annoncés pour 2022-2023, à savoir un chiffre d’affaires autour de 510 millions d’euros et une marge opérationnelle courante supérieure à 8,3%.

Le Groupe entend poursuivre l’amélioration du free-cash flow, afin d’amorcer le désendettement et de dégager des ressources financières pour la croissance externes.

Comment appréciez-vous le parcours boursier de l’action ?

V. B : Sur le long-terme, l’action a largement surperformé ses indices. Le cours a récemment souffert, de manière injustifiée, des affaires ayant touché le secteur des maisons de retraite, et d’un contexte de taux plus tendu. Il faut retrouver la confiance des actionnaires en délivrant des résultats conformes à ce qui a été annoncé initialement. Le Groupe est dans

une bonne position avec une excellente dynamique de son activité, une bonne maîtrise de sa rentabilité et une amélioration à venir de sa flexibilité financière

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Bastide pixabay.com

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