Herige, toujours une décote excessive
Grâce à son positionnement sur le marché porteur de la rénovation encouragé par les pouvoirs publics dans le cadre de la politique de la transition énergétique et de décarbonation des bâtiments, le groupe a bien démarré l’année. Les marges devraient restées sous pression et une attention particulière est attachée au désendettement du bilan. Des risques largement intégrés dans la forte décote du titre.
Les prises de bénéfices, dont fait l’objet le titre Herige sur les trois derniers mois (-9%), ont réduit son avance depuis le début de l’année. Les investisseurs sont restés sur leur faim après la publication d’un dernier exercice globalement satisfaisant reflétant un gain de 0,3 point de la marge d’exploitation ressortie à 4,7% mais qui masquait un second semestre plus difficile au cours duquel la rentabilité a souffert de l’inflation (en recul de 1,5 point à 3,9%). Par ailleurs, le bilan s’est également dégradé avec un endettement net représentant fin décembre 103% du montant des fonds propres à la suite du financement de trois acquisitions, deux (MGT et Poralu) dans l’activité de menuiserie industrielle et une (Audoin et Fils) dans l’industrie du béton. Leur intégration a soutenu le premier trimestre d’Herige. D’un montant de 227,1 millions, le chiffre d’affaires a progressé de 17,2% dont 6,2% de dynamique interne. Dans le détail, les activités de menuiserie industrielle (+14,3%), et dans une moindre mesure du béton (+5,6%), demeurent soutenues par un marché de la rénovation toujours bien orienté malgré la remontée des taux d’emprunts et des ménages plus frileux face à l’érosion de leur pouvoir d’achat. Mais, les mesures gouvernementales de décarbonation et de transition énergétique des bâtiments constitue un puissant catalyseur au moment où le marché du logement neuf s’effondre. A noter également un marché des travaux publics robuste, ce qui maintient également l’activité dans le négoce de matériaux.
La rentabilité encore sous pression avant une amélioration en 2024
A ce stade, il est trop tôt que pour que le groupe s’engage sur une trajectoire pour cette année. Il faudra sans doute patienter jusqu’au 25 juillet et la publication du chiffre d’affaires du premier semestre pour avoir une vision plus précise. La préservation de la rentabilité et la consolidation du bilan constituent les deux principaux objectifs. Le consensus recueilli par Facstet table sur une légère progression de 4% du résultat d’exploitation d’Herige cette année à 37 millions à partir d’un chiffre d’affaires en hausse de 6% à 799,4 millions. Le bénéfice net devrait s’apprécier de près de 8% à 22,3 millions et l’endettement net pourrait être ramené autour de 100 millions. Pour 2024, le groupe devrait retrouver du levier pour améliorer ses marges avec une accélération de la croissance du résultat d’exploitation à 44 millions (+18,9%) pour des revenus de 876 millions (+9,6%). Le profit net est espéré à 27,7 millions. Ces hypothèses sont valorisées à seulement 4,7 et 3,7 fois alors qu’en moyenne, le ratio ressort à 12,9 fois sur la période 2010-2022. Autre signe du caractère bon marché d’Herige : sa capitalisation boursière est inférieure de 28,7% aux fonds propres.
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