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Michelin : un nouveau pas hors du pneu

Bibendum renforce son pôle matériaux haute technologie avec l’acquisition de Flex Composite Group pour 700 millions d’euros. L’opération aura un effet positif sur les marges et le bénéfice par action du groupe.

Michelin Pixabay.com
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Voir Michelin réaliser une acquisition en dehors de son métier historique du pneumatique ne constitue pas une surprise depuis que le groupe a annoncé en 2021 son ambition de réaliser jusqu’à 30% de son chiffre d’affaires sur de nouvelles activités à l’horizon 2030. Déjà présent dans les services aux flottes, les matériaux haute performance et les tapis roulants industriels, Bibendum a cette fois-ci jeté son dévolu sur la société Flex Composite Group qui est un leader européen des tissus et films de haute technologie avec des applications dans des marchés très techniques tels que la marine, les supercars et les véhicules électriques, le sport ou la construction. L’affaire a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 202 millions d’euros et est très rentable puisqu’elle génère une marge d’excédent brut d’exploitation comprise entre 25% et 30%. Elle connait aussi une dynamique soutenue avec une croissance organique de ses ventes de 11% en moyenne. Raison pour laquelle Michelin propose un prix élevé de 700 millions d’euros pour s’en emparer. Avec cette opération, le géant français du pneu fait progresser la taille de son pôle matériaux de haute technologie de 20% et renforce son profil de croissance et de rentabilité dans la mesure où l’intégration de Flex Composite Group aura un effet positif immédiat sur sa marge opérationnelle, ainsi que sur la génération de trésorerie et le bénéfice par action. Sans compter les synergies attendues, y compris en matière d’innovation dans une large gamme de produits et applications. Le financement de l’opération ne devrait pas poser de problème au groupe ni dégrader sa structure financière alors que son endettement net de 4,3 milliards d’euros à la fin de l’année dernière ne représentait que 25,2% des fonds propres.

Baisse en vue des prix de l’énergie et des matières premières

A très court terme, le marché du pneu reste difficile dans un environnement économique moins favorable. Le groupe avait confirmé en avril dernier la perspective d’une évolution de ses volumes comprise entre -4% et 0% pour cette année ainsi que l’objectif d’un résultat opérationnel des secteurs supérieur à 3,2 milliards d’euros (3,39 milliards en 2022) et un cash-flow libre supérieur à 1,6 milliard. Sur les trois premiers mois de l’année, les volumes avaient chuté de 6,6% et le groupe avait trouvé son salut dans les activités hors pneu, en croissance de 15% et dans les hausses de prix des pneus ainsi que dans leur montée en gamme, ce qui avait permis une hausse de 7,4% des facturations. Le consensus des analystes financiers table pour cette année sur un bénéfice de 2,12 milliards d’euros, en progression de 6% et capitalisé 9,2 fois sur la base des cours actuels. Alors que l’augmentation globale des coûts (énergie, matières premières et logistique) liée à l’inflation et aux pénuries avait atteint un niveau record de 2,7 milliards d’euros l’an dernier, Bibendum peut espérer une détente sur l’ensemble de ces paramètres cette année. A moyen terme, l’objectif de croissance annuelle moyenne de 5% du chiffre d’affaires passera sans doute par de nouvelles acquisitions sur des segments plus dynamique que les marchés de l’automobile et du pneu aujourd’hui, à l’image de Flex Composite Group.

Notre conseil : le dossier présente une valorisation raisonnable et la stratégie de diversification en dehors du pneu parait pertinente. Nous restons positifs sur le dossier avec des achats possibles dans la zone des 26 euros pour viser 32 euros à un horizon de 18 mois.

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