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Forvia : encore du travail pour réduire la dette

L’équipementier automobile (ex Faurecia) redresse ses marges sans avoir pour le moment réussi à répercuter la totalité de l’inflation aux clients constructeurs. Bien qu’en baisse, la dette est toujours excessive dans un contexte de remontée des taux d’intérêts.

Faurecia Pixabay.com
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Depuis la publication des comptes du premier semestre, le 27 juillet dernier, l’action Forvia a perdu de sa superbe en rendant près de 15%. Il est vrai qu’elle avait auparavant effectué un rebond de plus de 50% depuis le début de l’année. La direction a pourtant relevé à cette occasion ses anticipations pour le marché automobile mondial (86 millions d’unités vendues et non plus 82 millions) ainsi que ses prévisions en tablant désormais sur un chiffre d’affaires annuel compris entre 26,5 et 27,5 millions d’euros au lieu de 25,2 à 26,2 millions) avec une marge opérationnelle comprise entre 5,2% et 6,2% (au lieu de 5% à 6%), mais les investisseurs semblent vouloir temporiser et attendre de nouveaux signaux positifs avant d’aller plus loin. Les résultats du premier semestre ont été plutôt satisfaisants avec une amélioration de 1,5 point de la marge opérationnelle qui remonte à 5% du chiffre d’affaires, lui-même en croissance organique de 18,6% à 13,6 milliards d’euros. C’est bien plus que la production automobile mondiale, en hausse de 11,2% grâce à une demande soutenue et à l’amélioration des approvisionnements en semi-conducteurs. Pour autant, l’équipementier n’est pas encore parvenu à répercuter tous ses surcoûts à ses clients. Seuls 87% de ces surcoûts avaient été répercutés en fin d’année dernière alors que la base de coûts continue d’augmenter avec les salaires, l’énergie et dans une moindre mesure les matières premières. Faurecia a refusé les propositions de réajustement de ses clients qui auraient pu améliorer le résultat opérationnel d’une trentaine de millions d’euros et a préféré poursuivre ses négociations pour obtenir la totalité.

La réduction de la dette reste la priorité absolue

Les investisseurs ont pu également être un peu déçu par la lenteur du désendettement sur le premier semestre (-124 millions d’euros contre -4,92 milliards un an plus tôt) qui fait que la dette nette, dont le montant avait gonflé avec le rachat de la société allemande Hella, reste à un niveau très élevé à 8 milliards d’euros soit 181% du montant des fonds propres et 2,5 fois l’excédent brut d’exploitation. Un ratio qui devrait toutefois s’améliorer d’ici la fin de l’année avec la cession en cours de trois actifs pour 1 milliards d’euros, mais il n’empêche que la dette restera encore anormalement élevée (même sur la base d’un levier de 2 à 2,2 fois l’excédent brut d’exploitation attendu fin 2023), surtout en période de forte remontée des taux d’intérêts. Raison pour laquelle la direction en fait une priorité absolue. Parmi les bonnes nouvelles, on notera la bonne intégration des activités de Hella avec des synergies de coûts qui devraient dépasser à la fin de cette année l’objectif initial de 120 millions d’euros en attendant d’atteindre l’objectif de 300 millions à l’horizon 2025. Par ailleurs, Forvia a conclu un accord avec son client pour arrêtant les activités de production déficitaires du Jeep Grand Wagoneer au Michigan.

Le consensus des analystes financiers table pour cette année sur un bénéfice de 416 millions d’euros, capitalisé un peu moins de 10 fois, avec une prévision de 701 millions pour 2024 qui ferait retomber le multiple à 5,8 fois, un niveau inférieur à ceux de Plastic Omnium et Valeo, tous deux à 7,8 fois les profits pour 2024, mais ces deux groupes sont beaucoup moins endettés.

Notre conseil : le dossier a été déjà largement sollicité depuis le début de l’année et il faudra de bonnes nouvelles sur la dette pour envisager une poursuite du rallye. Mieux vaut attendre un repli sous 18 euros pour se positionner. Code Isin : FR0000121147.

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