Nicolas Gardies, directeur général de Fountaine Pajot : « nous anticipons une nouvelle année de croissance »
Innovant et avant-gardiste en matière de décarbonation, ce plaisancier positionné sur les catamarans et les monocoques dispose d’une excellente visibilité grâce à des carnets de commandes remplis. Son patron, Nicolas Gardies, nous livre les clés de cette réussite.
Quel regard portez-vous sur les comptes du premier semestre de Fountaine Pajot ?
Nicolas Gardies : Nous réalisons un bon premier semestre, à fin février 2023, le Groupe Fountaine Pajot affiche une croissance de 23% de son chiffre d’affaires à 111,4 millions, notamment portée par les derniers lancements tant sur le segment du catamaran que celui du monocoque. Cette croissance permet de réaliser un résultat d’exploitation de 12,5 millions en progression de 19,1% sur le semestre. Par ailleurs notre structure financière ressort renforcée ce qui nous permet d’anticiper sereinement l’avenir.
La production du groupe reste-elle pénalisée par des problèmes d’approvisionnement ou de recrutement de main d’œuvre qualifiée ?
N. G : L’approvisionnement en matières premières reste un sujet sur certains postes même si cela a tendance à se résorber. Notre métier d’assembleur nous oblige à faire preuve d’adaptation en permanence. Du côté de la main d’œuvre, c’est un sujet qui nous occupe constamment, notre besoin pour toute l’année est d’environ 150 personnes supplémentaires. Pour cela nous nous appuyons sur différentes solutions comme l’intérim ou des cycles de formation avec Pole Emploi.
L’inflation demeure-t-elle encore un handicap ? Dans quelle mesure parvenez-vous à la répercuter à vos clients ?
N. G : Le pincement sur la marge brute est en partie compensé par la vente de bateaux mieux margés car plus grands et par la répercussion progressive des hausses de nos approvisionnements. Néanmoins, même si nous ne sommes pas une entreprise énergivore, les coûts de l’énergie de nos fournisseurs peuvent être importants et sont progressivement répercutés, d’où un effet inflationniste qui persiste encore sur le semestre. L’un dans l’autre et grâce à l’amélioration de notre mix produits, nous tablons sur une balance inflationniste positive sur l’exercice en cours et le suivant.
Quelle est la sensibilité de vos clients (loueurs et particuliers) au ralentissement de la conjoncture ?
N. G : A ce stade, elle est faible sur notre activité immédiate, nos carnets de commandes sont très bien orientés. Par ailleurs, notre offre éco-navigation vient répondre aux préoccupations des propriétaires. Les sociétés de charter, après avoir été fortement pénalisées par la crise sanitaire, renouvellent fortement leurs flottes.
Quelle est l’ambition de la montée au capital du distributeur américain, Atlantic Cruising Yatchs ?
N. G : Nous souhaitons renforcer notre présence aux États-Unis et prendre une participation au sein de notre distributeur américain depuis près de 30 ans fait sens. Cet investissement devrait nous permettre d’élargir le marché américain pour les marques du Groupe et de consolider nos ventes.
Pouvez-vous faire un point sur la forte dynamique du groupe en matière de lancement de nouveaux modèles et quelle est leur contribution à la croissance du chiffre d’affaires ?
N. G : La croissance de nos ventes reste portée par 3 facteurs importants : la qualité de nos bateaux, l’étendue de la gamme offerte et l’innovation. Dans le cadre du plan Odyssea 2024, nous avons l’ambition de créer 13 nouveaux bateaux sur 4 ans. Le renouvellement de la gamme nous permet de consolider nos parts de marché tant sur le catamaran que sur le monocoque. Sur le semestre, l’activité a notamment été portée par les nouveautés De plus, le Groupe lancera à l’été 2023 le New 80, nouveau bateau amiral de la flotte Fountaine Pajot et le D41, chez Dufour, qui sera présenté sur l’ensemble des salons nautiques en septembre 2023.
Le groupe semble ambitieux dans la décarbonation de ses futurs bateaux. Quelle est votre stratégie en la matière ?
N. G : Nous sommes pionnier sur ce thème qui constitue un axe majeur de notre plan stratégique Odysséa 2024. Il faut savoir que 80% des émissions carbone d’un multicoque sont liées à son utilisation : propulsion mais également vie à bord. Fountaine Pajot entend progressivement supprimer ces 80% d’émissions et compenser les 20% restant, le tout à horizon 2030. L’Aura 51 dans sa version Smart Electric constitue le premier résultat de cette démarche : un seul moteur thermique (le groupe électrogène) remplace les 3 habituels grâce à l’utilisation de l’énergie solaire, éolienne et hydrolienne. Moins bruyante, cette solution améliore la qualité de vie à bord. Une dizaine de prototypes seront réalisés sur l’exercice en cours, et une industrialisation est prévue à l’automne 2023 avec des ventes significatives attendues à partir de 2024. Du côté des monocoques, nous nous apprêtons à lancer le premier Dufour équipé de la solution hybride électrique.
De quel carnet de commandes dispose le groupe à la fin du premier semestre ?
N. G : Nous ne donnons pas le niveau de notre carnet parce que le plus important est notre capacité à délivrer, mais le niveau d’acompte client à plus de 120M€ reste un très bon indicateur de la confiance de nos clients.
Délivrez-vous des perspectives sur l’année ? A plus long terme ?
N. G : Sur l’exercice en cours nous sommes confiants car notre carnet de commandes est très bien orienté, ainsi nous anticipons une nouvelle année de croissance supérieure à celle de 2021/22.
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