OVHCloud, jusqu’où la baisse du titre?
Introduit avec succès à l’automne 2021, le titre de ce premier fournisseur européen de services cloud à destination des secteurs privé et public ne cesse de décevoir dans un environnement très concurrentiel dominé par les géants américains et français.
Grosse promesse de la fin de l’année 2021 après une entrée en Bourse remarquée le 15 octobre 2021 à un prix de 18,50 euros, OVHCloud, fondé en 1999 par Octave Klaba qui demeure son premier actionnaire à concurrence de 68,8% du tour de table, est loin d’avoir été à la hauteur des espoirs nourris. Le titre de ce fournisseur numéro un en Europe de services cloud développés autour de la souveraineté des données a perdu en bourse la moitié de sa valeur pour évoluer aujourd’hui à moins de 10 euros. Présent sur les 4 continents à travers un réseau de 33 data-centers très consommateurs d’électricité et chargés d’héberger 450.000 serveurs renfermant les données d’un portefeuille de 1,6 millions de clients provenant de tous les horizons (public, privé, petites et moyennes entreprises, multinationales), le groupe évolue sur le secteur stratégiquement très porteur de l’hébergement des données mais doit faire face à une forte concurrence. D’abord des géants américains (Microsoft, Amazon, Google) à la puissance financière sans limite et aussi de nos champions nationaux comme Thales ou Capgemini. Le départ surprise il y a bientôt un an du directeur financier, Yann Leca, n’a pas non plus été bien accueilli par la communauté financière et le groupe a été contraint mi-avril d’abaisser ses objectifs de l’exercice 2022/2023 clos fin août à l’issue des comptes du premier semestre. En cause, davantage d’attentisme de la part des clients dans leur décision d’investissement au regard d’un environnement économique plus dégradé et l’inflation des prix de l’énergie que le groupe ne parvient à répercuter qu’avec un certain décalage. En particulier, la flambée des prix spot de l’électricité en Allemagne s’est révélée un gros handicap au premier semestre. Hors Allemagne, le groupe a pris ses précautions en couvrant intégralement ses besoins énergétiques pour cette année. Pas d’inquiétude pour 2024 avec un taux de couverture de 90% sur l’ensemble du périmètre.
L’endettement net dépasse les fonds propres
En attendant, les objectifs de l’exercice ont été ramenés entre 13% et 14% (contre +14% à +16% initialement) pour la croissance organique du chiffre d’affaires et à au moins 36% de marge brute d’exploitation (contre 39% auparavant). Sans surprise, la dynamique du troisième trimestre s’est inscrite parfaitement en ligne avec cette nouvelle trajectoire. D’un montant 228 millions, les revenus ont progressé de 13,2% en comparable. En cumulé sur neuf mois, la croissance ressort à 13%, portant les facturations à 667 millions. Il faudra patienter jusqu’au 25 octobre pour prendre connaissance de la performance des comptes annuels. En première approche, le consensus vise un chiffre d’affaires de 897 millions (+13,9%) et un excédent brut d’exploitation de 319,3 millions (+3,8%). Pour 2024, ces deux agrégats sont espérés à 1,03 milliard (+15,3%) et à 389,1 millions (+21,9%). A l’horizon 2025, la société ambitionne une accélération de la croissance du chiffre d’affaires autour de 25% grâce au développement de nouvelles offres dédiées aux besoins de l’intelligence artificielle et de son réseau de data-centers (un a été installé au printemps en Inde). La marge brute d’exploitation est anticipée à 42% toujours en 2025. Très challenging, ces cibles sont pour l’instant confirmées par le management. Valorisé sur la base d’une valeur d’entreprise de 7,9 fois l’excédent brut d’exploitation estimé pour cette année et de 6,5 fois l’hypothèse pour 2024, le titre n’est pas très cher. Mais le groupe doit démontrer au marché sa capacité à respecter sa feuille de route et à conserver une structure financière solide dans un contexte de remontée des taux d’intérêt. Sur le sujet, l’endettement net attendu fin août de 671,8 millions devrait dépasser allègrement le montant des fonds propres de 442,9 millions. Encore trop d’incertitudes sur le dossier pour envisager de revenir à l’achat sur le dossier.
Notre conseil : restez à l’écart du titre OVHCloud (code : FR0014005HJ9)
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