Nexans, un titre injustement sous pression
Porté par les besoins d’électrification dans le monde, ce câblier a dépassé les attentes de rentabilité au premier semestre et a relevé ses objectifs de l’exercice. Le titre n’est pas cher mais la perspective d’un désengagement de l’actionnaire de référence, le chilien Invexans, bride le cours de bourse.
Intégré le 5 avril à notre sélection du « coin du spéculateur » à un prix de 81 euros voisin du cours de 80 euros auquel l’actionnaire de référence de ce câblier, le chilien Invexans, a reclassé sur le marché une partie de sa participation (9,6% sur un total de 29,5%), Nexans est mal récompensé en Bourse. Le titre reperd un peu plus de 4% sur le dernier mois alors que ce fabricant de câbles, présent dans 42 pays et soutenu par les besoins immenses d’électrification de la planète, a fait partie des satisfactions de la saison des publications semestrielles. A partir d’un chiffre d’affaires un peu faible en retrait de 0,6% (à métaux, change et périmètre constants) à 3,32 milliards (contre 3,46 milliards anticipés par le marché) en raison de facteurs non récurrents (arrêt de l’activité ombilicaux et retard dans la montée en puissance de l’usine américaine de Charleston) ayant pénalisés la branche de production d’énergie et de transmission (interconnexion entre les continents, alimentation des plateformes éoliennes), le groupe est parvenu à dégager un excédent brut d’exploitation record au premier semestre. D’un montant de 354 millions, il a largement dépassé les attentes (306 millions) et reflète un gain de 1,6 point de la marge ressortie à 10,7%. Autre satisfaction, la génération de flux nets de trésorerie a quasiment triplé pour s’établir 281 millions, là où le marché l’espérait à 138 millions.
Un carnet de commandes record de 5,2 milliards dans la production d’énergie
Alors que les investisseurs s’attendaient en début d’année à un exercice 2023 de transition pour Nexans après deux années post-covid de surperformance, le groupe relève ses objectifs. Il vise désormais un excédent brut d’exploitation de l’ordre de 610 à 650 millions (contre 570 à 630 millions) et une génération de flux nets de trésorerie compris entre 220 et 330 millions (contre 150 à 250 millions). Des hypothèses auxquelles visiblement le marché ne croit pas puisque le consensus se veut plus prudent en tablant sur un excédent brut d’exploitation de seulement 597 millions et une génération de liquidités de 151 millions. Rappelons que Nexans est engagé dans un recentrage de sa stratégie sur les métiers de l’électrification (production et transmission, renouvellement des réseaux électriques existants et l’équipement des bâtiments) et souhaite sortir des activités industrielles (électrification des véhicules et télécoms). La visibilité est excellente sur le segment de la production et la transmission d’énergie (interconnexion et alimentation des plateformes éoliennes). Le carnet de commandes n’a jamais été aussi garni. A fin juin, il représentait 5,2 milliards sans intégrer le contrat de EuroAsia Interconnector d’un montant de 1,4 milliard. Ce câble permettant d’échanger jusqu’à 1000 mégawatts entre la Grèce, Chypre et Israël sera le plus long et le plus profond jamais installé. Valorisé à 12,6 et 12,2 fois les profits estimés pour cette année et 2024, le titre Nexans décote largement par rapport à un ratio de long terme de 23,8 fois observé sur la période 2010-2022. La faute sans doute à la volonté de l’actionnaire chilien Invexans de sortir du capital du câblier. Il convient de s’armer de patience sur ce dossier de qualité
Notre conseil : conservez Nexans (code : FR0000044448) pour viser un objectif de cours de 95 euros
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