Pernod Ricard : vers un début d’exercice au ralenti
Après avoir publié des résultats annuels solides, le géant français des spiritueux s’attend à un démarrage plus modeste pour l’exercice 2023/2024, avec notamment un retrait de l’activité anticipé au premier trimestre aux Etats-Unis et en Chine.
La publication des comptes de l’exercice 2022/2023 clos le 30 juin dernier a laissé les investisseurs sur leur faim. La dynamique du géant français des spiritueux a pourtant accéléré au dernier trimestre avec une croissance organique des ventes de 19% qui permet une progression de 10% sur l’ensemble de l’année, mais elle a été marquée par la faiblesse des Etats-Unis, où le chiffre d’affaires sur douze mois est resté stable. L’essentiel de cette croissance vient des augmentations de prix (+8% en moyenne) destinées à compenser l’inflation des intrants tandis que les volumes ont connu une hausse modeste de 1%. Côté rentabilité, la croissance interne de 11% du résultat opérationnel courant a dépassé l’objectif de 10% que s’était fixée la direction, notamment grâce à l’optimisation de la stratégie de prix et aux efficacités opérationnelles, mais l’impact de changes a été plus négatif que prévu (70 millions d’euros lié à l’évolution défavorable de la livre turque et d’autre devises émergentes). Enfin au niveau du bilan, il faut noter une augmentation de 1,6 milliard d’euros de la dette nette qui monte à 10,2 milliards malgré une génération de cash positive de 1,6 milliard. Cela s’explique par les dernières acquisitions (Sovereign Brands, Codgo, Skrewball) mais aussi par une politique de retour aux actionnaires plus agressive avec notamment des rachats d’actions pour 750 millions d’euros qui complètent le dividende.
Hausse de 14% du dividende
A cet égard, la direction entend poursuivre cette stratégie en proposant une hausse de 14% du dividende à 4,70 euros au titre du dernier exercice (faisant ressortir un rendement de 2,5%), avec un nouveau programme de rachat d’action compris entre 500 et 800 millions d’euros. Cela n’a cependant pas suffi à satisfaire les marchés qui se sont montrés inquiets par les perspectives plus incertaines. Pernod Ricard s’attend en effet à un démarrage modeste du nouvel exercice, amplifié par une base de comparaison élevée. La situation va notamment rester difficile aux Etats-Unis au premier trimestre du fait de cette base élevée avant de s’améliorer par la suite. En Chine, où l’environnement économique se dégrade, les ventes sont également attendues en baisse au premier trimestre mais l’effet de base défavorable devrait s’atténuer à partir du deuxième trimestre. Faute d’une forte visibilité à court terme, la direction vise malgré tout une croissance du chiffre d’affaires diversifiée sur l’ensemble de l’année ainsi qu’une progression de la marge opérationnelle courante à données comparables, sachant que les effets devises devraient rester défavorables. La feuille de route fixée jusque l’exercice 2024/2025 est par ailleurs confirmée sur la base d’une croissance annuelle interne du chiffre d’affaires dans le haut de la fourchette comprise entre +4% et +7% avec une expansion de la marge opérationnelle courante de 0,50 à 0,60 point en deux ans. Le consensus des analystes financiers table pour sa part sur une progression de 10% du bénéfice l’an prochain à 2,49 milliards d’euros qui ferait ressortir un multiple de capitalisation de 19 fois, niveau raisonnable si on le compare à la moyenne des groupes de spiritueux cotés. Malgré une visibilité réduite à court terme et impactée par des effets de déstockage et de normalisation de la consommation, notamment dans le cognac, le groupe évolue sur un marché structurellement porteur. La volonté de maintenir un taux de distribution du dividende à environ 50% du résultat net courant et de faire progresser chaque année le dividende parallèlement à des rachats d’actions constituent par ailleurs des facteurs de soutien.
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