Carrefour : un bon élève dans la distribution
Le distributeur résiste bien à la baisse des volumes grâce au dynamisme de ses marque propres et préserve ses marges en réduisant ses coûts. La génération de cash permet de distribuer un bon dividende et de racheter des actions.
Alors que son concurrent Casino s’enfonce dans une grave crise financière, carrefour fait plutôt figure de bon élève dans le secteur de la distribution malgré un environnement difficile marqué par la baisse des volumes liée à l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. Sa stratégie consistant dans ce contexte à privilégier ses marques propres plutôt que celles des grands groupes agroalimentaires, ainsi que le développement du e-commerce porte ses fruits. Les produits de la marque Carrefour ont ainsi représenté plus de 35% du chiffre d’affaires alimentaire au premier semestre, tandis que le volume d’affaires du e-commerce a bondi de 20%. En conséquence, le groupe regagne des parts de marché en France où son chiffre d’affaires a progressé de 7,2% à données comparables sur le premier semestre, porté il est vrai par un effet inflationniste conséquent. L’amélioration du résultat opérationnel courant en France est encore plus notable (+39% à 270 millions d’euros) grâce à la bonne mise en œuvre du programme de réduction de coûts (490 millions d’euros d’économies réalisées à l’échelle du groupe sur le semestre, en conformité avec l’objectif annuel de 1 milliard). Dans les autres pays d’Europe, Carrefour résiste plutôt bien également avec un résultat globalement stable, tandis que la rentabilité en Amérique du Sud s’est dégradée malgré une progression de 21% du chiffre d’affaires à données comparables. En cause, un fort ralentissement de l’inflation alimentaire au Brésil qui freine le chiffre d’affaires et des volumes en baisse avec la pression du pouvoir d’achat. Carrefour a surtout finalisé la conversion des magasins de l’enseigne Grupo Big (désormais sous les enseignes Carrefour, Atacadao et Sam’s Club). Les coûts d’intégration liés à cette conversion se sont élevés à 65 millions d’euros, tandis que la baisse de performance des magasins nouvellement convertis (logique au début du changement d’enseigne) a eu un impact négatif de 85 millions. D’où une chute de 31% du résultat opérationnel courant de la zone Amérique Latine au premier semestre.
Au final, le résultat opérationnel courant de l’ensemble du groupe se replie de 9,6% à 700 millions d’euros après un impact de change négatif de 58 millions d’euros. Et si la marge opérationnelle courante s’érode de 0,33 point à 1,7% du chiffre d’affaires, elle progresserait à 2,1% sans les coûts de conversion des magasins Grupo Big qui ne seront évidemment pas récurrents. Au contraire, cette réorganisation au Brésil doit permettre de générer 2 milliards de reals (380 millions d’euros) de synergies à l’horizon 2025. Compte tenu de la conversion des magasins Grupo Big achevée avec six mois d’avance sur le calendrier et de la poursuite des réductions de coûts (encore 500 millions d’euros au deuxième semestre), la direction de carrefour peut rester sereine malgré un contexte de consommation difficile. Elle a confirmé les objectifs annuels visant une croissance de l’excédent brut d’exploitation, du résultat opérationnel et du cash-flow libre net. Carrefour est en effet aussi un bon élève en matière de disciple financière avec une génération de cash-flow libre net de 1,5 milliard d’euros sur les douze derniers mois, ce qui lui permet d’envisager une augmentation régulière de son dividende (le dernier coupon de 0,56 euro versé au titre de 2022 procure un rendement légèrement supérieur à 3%), ainsi que des rachats d’actions destinés à améliorer le bénéfice par action. La moitié du programme de rachat d’action de 800 millions d’euros annoncé en février dernier a déjà été effectuée. A moins de 11 fois les profits attendu cette année et de 9 fois ceux espérés pour 2024 (attendus en forte hausse compte tenu de la non récurrence des coûts exceptionnels au Brésil), le dossier n’est pas très cher, mais cette valorisation doit être mise en relation avec la forte concurrence qui règne dans le secteur.
Notre conseil : malgré les atouts du groupe et compte tenu de la bonne performance du titre (+15% depuis le début de l’année), nous préférons attendre un repli vers 16,50 euros pour préconiser quelques achats. Code Isin : FR0000120172.
Conseils sur Carrefour
Tous les conseilsCarrefour : la rumeur fait pschitt !
Les rumeurs évoquant les réflexions menées par le distributeur pour maximiser sa valorisation ne sont pas parvenues à réveiller le titre, toujours malmené sur un secteur très concurrentiel.
Carrefour : oui mais…
Le distributeur n’a pas démérité en 2023 et a confirmé sa capacité à générer du cash dont une bonne partie est retournée aux actionnaires. Le secteur de la distribution reste malgré freiné par la concurrence et la baisse du pouvoir d’achat des ménages.
Carrefour : la bourse applaudit
Dans un environnement pourtant peu favorable, le distributeur parvient à gagner des parts de marché et à générer du cash pour le plus grand bonheur de ses actionnaires.
Carrefour veut améliorer son dividende de 5% par an
Le plan stratégique du distributeur à l’horizon 2026 fait la part belle à la marque propre du groupe, au discount et au e-commerce. Il doit contribuer à une amélioration du cash-flow et du retour aux actionnaires.