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Chargeurs, une décote justifiée?

Douche froide en Bourse pour le titre de ce leader mondial sur des marchés de niche à la suite de la publication de comptes semestriels dégradés en raison des difficultés de sa principale branche d’activité exposée au secteur de la construction. Le groupe table sur un rebond l’an prochain qui reste à confirmer.

Chargeurs Pixabay.com
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Plus forte baisse ce jour de la référence des petites capitalisations, le CAC Small 90, le titre Chargeurs revient à des planchers inégalés depuis mars 2020. En cause, la publication de comptes semestriels décevants de ce holding industriel présent sur des marchés de niche : les films de protection temporaire des surfaces, l’entoilage pour le secteur du luxe et la communication et l’aménagement intérieur des musées. Le résultat opérationnel des activités a quasiment été réduit de moitié (-44,5%) pour s’établir à 14,1 millions à partir d’un chiffre d’affaires en retrait de 11,5% à 398,7 millions, reflétant une érosion de 2,4 points de la marge ressortie à 4%. Deux raisons à cette contre-performance. D’abord l’extinction de l’activité de production de masques sanitaires de protection contre le covid montée de toute pièce pendant la pandémie et qui s’est avérée très rentable. Elle avait permis au groupe d’amortir les effets de la crise sanitaire. Abstraction faite ce pôle santé, le résultat opérationnel des activités aurait connu ce semestre une contraction moins forte de 36%. Deuxième explication à la déception des comptes de Chargeurs, son activité principale de production de films de protection temporaire des surfaces ne s’est pas redressée comme nous l’anticipions dans notre conseil du jour du 23 mai dans lequel nous recommandions l’action à l’achat à 14 euros. En raison d’une exposition importante (60% de ses facturations) à un marché de la construction en pleine crise, la branche a vu son chiffre d’affaires chuter de 23% sur les six premiers mois de l’année tandis que sa marge s’est effondrée de 5,6 points à 2,8%. Problème pour Chargeurs : ce pôle de films de protection temporaire de surfaces contribue pour la moitié à ses revenus et ses profits.

Un rendement proche de 6% pour patienter

De quoi occulter la bonne performance des autres métiers, notamment dans le luxe avec la légère amélioration de 0,4 point de la rentabilité opérationnelle des activités à 7,2% de la branche entoilage pour les secteurs de la mode malgré un chiffre d’affaires en léger retrait de 1% en comparable ou la très forte croissance organique de 48,5% des revenus de la division « communication et l’aménagement intérieur des musées » assortie d’un bond de 1,2% de la marge à 6,2%. Le groupe s’abstient de donner des perspectives pour l’ensemble de l’exercice se limitant à pronostiquer un redressement progressif du pôle de films de protection temporaire des surfaces pour lequel de nouveaux débouchés dans l’alimentaire ou le loisir sont envisagés en vue de réduire sa sensibilité au marché de la construction. Pour l’an prochain, le groupe se montre plus confiant en visant un chiffre d’affaires de plus de 800 millions et une marge brute d’exploitation de 9% à 10%. Selon le consensus, le résultat opérationnel est espéré cette année en repli à 31,8 millions avant de revenir dès l’an prochain au niveau de l’année dernière à 45,9 millions à partir d’un chiffre d’affaires quasi stable cette année et en hausse en 2024 à 808 millions. Quant au bénéfice net, il est anticipé en fort recul à 14,7 millions cette année avant un rebond à 25,1 millions l’an prochain (contre 22,1 millions en 2022). Ces hypothèses sont valorisées à 17 fois pour cette année (ce qui n’est pas forcément bon marché) et à 8,5 fois pour 2024 tandis que la capitalisation boursière est désormais inférieure de 13% aux 274 millions de fonds propres estimés en fin d’année pour le groupe. Sur la base du scénario de reprise pour l’an prochain, le titre Chargeurs n’est pas cher mais la dégradation de la conjoncture mondiale incite selon nous à la prudence. Il paraît dès lors prématuré de conseiller à nos abonnés de renforcer la position. Avec un actionnariat familial (la famille Fribourg détient 26,5% du capital), la société devrait veiller à conserver une politique de dividende attractive. En retenant l’hypothèse d’un dividende de 0,55 euro par action, le rendement ressortirait à 5,8%

Notre conseil : conservez Chargeurs (code : FR00000130692)

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Chargeurs, la fin du purgatoire?

Parallèlement au renforcement de la famille Fribourg au capital de ce holding industriel, le chiffre d'affaires du premier trimestre confirme le retour à la croissance, signe que le bas de cycle est passé. Le redressement sera toutefois progressif.

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Chargeurs, une porte de sortie bienvenue

Doublement pénalisé par l'extinction des revenus très rentables tirés des équipements de protection contre le covid et le net ralentissement de son métier principal de production de films de protection temporaire des surfaces, le titre de ce holding industriel est retombé sous le prix auquel son principal actionnaire et patron Mickaël Fribourg avait racheté les parts de Jérôme Seydoux et de Edouardo Malone en octobre 2015. Mickaël Fribourg en profite pour lancer une OPA à 12 euros sur son groupe sans intention de retirer le titre de la cote.

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Chargeurs pour miser sur la réduction de la décote

Bien géré, ce holding, contrôlé par la famille Fribourg, présent dans les secteurs du luxe et de la communication des musées, est parvenu l'an dernier à plutôt bien tirer son épingle du jeu, abstraction faite de la décroissance de ses activités sanitaires. Le groupe est confiant cette année. Une perspective imparfaitement prise en compte dans la valorisation du dossier.

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La décroissance de l'activité de masques de protection contre le covid et une base de comparaison exigeante dans les films de protection temporaire des surfaces pèsent sur la dynamique de ce holding familial. La décote du titre sur son ratio de long terme offre une opportunité de revenir sur le dossier.

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