Elior: jusqu’où la baisse?
Le groupe de restauration collective continue de susciter la défiance malgré le soutien industriel et financier apporté par son nouvel actionnaire de référence, le groupe Derichebourg. La dette constitue un sujet de préoccupation majeur.
Décidément, le parcours boursier du groupe Elior tourne au cauchemar. Déjà sanctionné à plusieurs reprises ces derniers mois après deux révisions en baisse des prévisions annuelles (la première en mai et la seconde le 25 juillet à l’occasion de la publication des chiffres d’activité sur neuf mois), le titre vient de subir une nouvelle violente glissade sans justification particulière cette fois. Depuis le début de l’année, la baisse atteint désormais plus de 40%. Si l’activité évolue plutôt correctement avec une croissance organique de 8,8% sur neuf mois permise à la fois par un effet volume de 2,4% et un effet prix de 5,2%, le redressement de la rentabilité s’annonce plus laborieux que prévu. En mai dernier, l’objectif annuel de marge opérationnelle courante avait été revu dans le bas de la fourchette de 1,5% à 2% et en juillet, cet objectif a été ramené à environ 1%. En cause, une inflation des intrants toujours élevée (notamment les produits alimentaires) même si la tendance est plutôt à la stabilisation et des coûts de démarrage temporaires plus importants que prévu sur un nombre limité de nouveau contrats de restauration collective en Italie et en France. Seule sujet de satisfaction, l’intégration des activités Multiservices apportées par Derichebourg se passe bien. Elle a déjà donné lieu à des réductions de coûts récurrentes de 24 millions d’euros par an, ce qui signifie que l’objectif de 30 millions de synergies annuelles à partir de 2026 pourrait être dépassé.
La dette représente 7 fois l’excédent brut d’exploitation
Au-delà de ces effets négatifs sur les marges, l’un des points faibles du dossier réside toujours dans la lourdeur du bilan puisque l’endettement net à fin mars atteignait 1,24 milliards d’euros soit presque deux fois les fonds propres (658 millions) et 7,1 fois l’excédent brut d’exploitation. Des ratios inquiétants dans un contexte de forte remontée des taux d’intérêt qui pourraient conduire à un nouveau renforcement des fonds propres si la remontée de cash-flow se révélait insuffisante. Nul doute que l’équipe du nouveau président, Daniel Derichebourg s’est déjà attelé à rétablir les grands équilibres financiers. Mais les investisseurs attendront de juger sur pièce l’état des progrès. En attendant, la valorisation du dossier peut paraitre excessivement basse puisque la capitalisation décote de 27% sur les fonds propres tandis que le cours ne capitalise que 10 fois les profits attendus par le consensus en 2024 (46 millions d’euros) et 5 fois ceux espérés pour 2025 (91 millions).
Notre conseil : malgré le risque lié au bilan, nous restons positifs sur le dossier dans la perspective d’un net redressement des marges à partir de l’an prochain. Des renforcements à titre spéculatif sont envisageables vers 1,80 euro. Code Isin : FR00119507.
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