Clasquin : un atterrissage bien maîtrisé
Le spécialiste de la logistique overseas parvient à amortir la chute des taux de fret par une bonne dynamique commerciale et des acquisitions judicieuses. L’absence de dette au bilan lui permet de rester actif en matière de croissance externe et de gagner des parts de marché.
De prime abord, l’excellent parcours boursier de l’action Clasquin, en progression de plus de 40% depuis le début de l’année pourrait paraître incongru au vu de la chute des résultats publiés par le spécialiste du freight forwarding et de la logistique overseas (solutions de transport et de dédouanement de marchandises pour le compte de clients dans le monde entier) pour le premier semestre 2023. A partir d’une marge commerciale brute en repli de 6,1%, l’excédent brut d’exploitation et le résultat opérationnel courant ont en effet plongé de respectivement 43,2% et de 49,1%. Mais à y regarder de plus près, ces chiffres sont bien meilleurs que ce que l’on pouvait anticiper au début de l’année alors que le groupe fait face à une base de comparaison anormalement élevée. L’explosion du commerce mondial intervenue après la pandémie a duré jusqu’à la fin du premier semestre 2022. Mais depuis, les taux de fret ont largement reflué, ce qui explique la baisse des marges unitaires du groupe dans le maritime (-15,7%) et l’aérien (-29,2%) sur les six premiers mois de cette année. Dans ce contexte, Clasquin a plutôt mieux résisté que ses concurrents avec un taux de résultat sur marge commerciale de 16,3% certes en repli de près de 10 points sur un an mais en hausse de presque 6 points par rapport à la période avant pandémie. Notons que le repli de la marge commerciale a été assez limité grâce aux dernières acquisitions, notamment Timar, un groupe marocain spécialisé dans la conception des solutions innovantes dans les domaines du transport international, de la logistique et du transit de marchandises. CVL et Exaciel étaient également venus compléter le périmètre un peu plus tôt à l’été 2022. Clasquin a aussi conquis de nouveaux clients, en particulier des grands comptes à travers la nouvelle plateforme collaborative digitale LIVE.
Montée en puissance du Road Brokerage
Bien que la direction s’attende à ce que la situation macro-économique pèse sur la consommation en fin d’année, la dynamique commerciale devrait rester soutenue. Le deuxième semestre devrait aussi se traduire par une baisse de rentabilité moindre qu’en première partie de l’année, même si les marges unitaires continuent de se normaliser. Entre le premier trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2023, l’excédent brut d’exploitation et le résultat opérationnel courant ont déjà plus que doublé. Le bureau d’étude Portzamparc table ainsi sur une érosion annuelle de seulement 2 % de la marge brute et sur une baisse de 25% de l’excédent brut d’exploitation qui ferait atterrir le bénéfice autour de 13 millions d’euros, une prévision capitalisée environ 15 fois, ce qui n’est pas excessif au regard de l’agité de la société et de ses gains de parts de marché. Clasquin dispose en outre d’un bilan très solide caractérisé par une position de trésorerie nette de 3 millions d’euros hors prise en compte des charges locatives et peut donc poursuivre ses acquisitions. Le développement de l’activité Road Brokerage (transport par route + bateau) reste notamment un vecteur de croissance important, en particulier sur l’axe Europe-Maghreb qui pourrait représenter à terme plus de 20% des opérations de Claquin contre 12% actuellement.
Notre conseil : ceux qui avaient suivi notre conseil d’achat à 60 euros du 14 avril dernier peuvent prendre quelques bénéfices. Les autres attendront un repli vers 75 euros pour acheter. Code Isin : FR0004152882.
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