LVMH : c’est grave ?
Comme prévu, la croissance du numéro un mondial du luxe ralentit par rapport à une base de comparaison extrêmement élevée. Après la baisse des cours, la valorisation du dossier revient dans sa moyenne historique.
Les marchés se doutaient que le numéro un mondial du luxe ne pourrait pas maintenir les niveaux de croissance élevés encore atteints au premier semestre, mais ils n’imaginaient pas un ralentissement aussi important. Le chiffre d’affaires à données comparables du troisième trimestre de LVMH n’a en effet progressé « que » de 9% contre 17% sur les deux trimestres précédents. L’atterrissage est particulièrement brutal pour le pôle vins et spiritueux (-14% au troisième trimestre après -8% au deuxième et +3% au premier), notamment sur le segment du cognac qui souffre d’un environnement économique plus complexe aux Etats-Unis, marqué par la normalisation de la demande post-covid et un niveau de stock encore élevé chez les revendeurs. Plus inattendu, le pôle mode et maroquinerie, emmené par Louis Vuitton et Christian Dior, a aussi nettement baissé de régime avec une croissance de 9% après +21% au deuxième trimestre et +18% au premier. Seule le pôle distribution sélective, porté par la reprise du trafic aérien, maintient la tendance du premier semestre avec une croissance de 26% au troisième trimestre. Si la demande chinoise ralentit, la consommation des produits de luxe en Europe semble aussi en berne, de sorte que l’affaiblissement de la dynamique du secteur du luxe devrait se poursuivre sur les prochains trimestres. De prime abord, les chiffres publiés par LVMH peuvent paraitre décevants, mais il n’était pas raisonnable d’imaginer que le groupe pourrait poursuivre sa croissance sur un rythme aussi effréné.
Des catalyseurs intacts à moyen terme
La dynamique devrait donc revenir à un rythme à un chiffre pour les prochaines années, mais à un niveau bien supérieur à celui de la croissance du PIB mondial au regard des tendances structurelles intactes qui portent le secteur à moyen et long terme (rajeunissement des consommateurs de produits de luxe, essor des classes moyennes et supérieures dans les pays émergents…). Le consensus des analystes financiers table encore sur une hausse de 15% des profits cette année grâce à un très bon premier semestre mais la progression devrait diminuer de moitié l’an prochain (+7,5%), sachant par ailleurs que le groupe doit composer avec des parités de taux de changes moins favorables. Sur ces bases, le multiple de capitalisation des résultats de LVMH retomberait autour de 20 fois l’an prochains, ce qui correspond à la moyenne des dix dernières années avant la crise sanitaire. Le titre qui a annulé tous ses gains depuis le début de l’année n’affiche donc plus aucune prime alors qu’il pourrait encore en justifier une, compte tenu de la capacité du groupe à maintenir une croissance supérieure à la plupart des autres secteurs d’activité et de sa forte génération de cash qui lui permet de disposer d’un bilan extrêmement robuste dans le contexte actuel de remontée des taux d’intérêt. La récente contre-performance boursière s’explique aussi en partie par la forte remontée des taux d’intérêt qui joue un rôle majeur dans l’actualisation des cash-flows utilisée pour la valorisation de toutes les valeurs de croissance comme LVMH. Lorsque les rendements obligataires commenceront à baisser, ce qui ne devrait plus tarder, le titre devrait logiquement en profiter.
Notre conseil : Nous restons positifs sur le dossier. Le titre pourrait rester sous pression à court terme en raison des révisions en baisse des estimations de profits de certains bureaux d’études qui étaient trop optimistes, mais les niveaux de valorisation redeviennent raisonnables dans une optique à moyen terme. Des renforcements sont envisageables sous 670 euros. Code Isin : FR0000121014.
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Le numéro un mondial du luxe poursuit son atterrissage après les deux années euphoriques de l’après-covid. La demande ne ralentit malheureusement pas qu’en Chine.
LVMH : un ralentissement logique
Le numéro un mondial du luxe continue de faire progresser ses activités malgré une base de comparaison exceptionnellement élevée et un contexte économique incertain. Le premier trimestre pourrait marquer un point bas dans la dynamique du groupe.
LVMH rassure les marchés
Le numéro un mondial du luxe a réussi à accélérer l’allure au dernier trimestre, prouvant la résilience de ses marques dans un contexte de normalisation de la consommation. Message reçu cinq sur cinq par les marchés. En une seule séance, la capitalisation boursière de LVMH a grossi de la taille d'un groupe comme Kering.
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