Julien Toumieux, président directeur général de Hunyvers : « Le groupe est confiant dans l’atteinte de ses objectifs moyen terme »
Coté en Bourse depuis le 1er mars 2022 à un prix de 12 euros, cet expert spécialisé dans la distribution et la location de camping-car et de bateaux de plaisance réalise un parcours plutôt honorable dans un environnement peu favorable aux petites capitalisations. A l’occasion de la publication du chiffre d’affaires annuel, son patron, Julien Toumieux, fait le point sur la montée en puissance de la société et les engagements financiers pris il y a un an et demi.
Présentez-nous Hunyvers ? Etes-vous client ou concurrent de Trigano sur le segment des camping-cars ? Quelle est la part des revenus provenant de la location de véhicules ?
Julien Toumieux : Hunyvers exercice trois activités principales. Un métier de concessionnaire de
ventes et de locations de camping-cars et de caravanes, avec tous les services associés (services ateliers, magasins, et services). Une autre branche de concessions de bateaux ayant le même business et les mêmes synergies que l’activité camping-car. Et une activité digitale au travers de son application Caramaps, facilitateur de voyage en camping-car à travers l’Europe.
Hunyvers est un client de Trigano sur le segment camping-car. Nos concessions ne sont pas sur les mêmes zones de chalandise et entretenons d’excellentes relations avec Trigano. La part de nos revenus sur la location de véhicules est très marginale.
Vous venez de publier votre chiffre d’affaires annuel. Comment l’appréciez-vous ?
J. T : Nous sommes très satisfaits de l’exercice 2022/2023 pour de multiples raisons : D’abord, parvenir à stabiliser le chiffre d’affaires en comparable constituait un véritable challenge en début d’exercice, compte tenu de la forte dynamique des années précédentes et donc d’une base de comparaison exigeante. Ensuite, nos revenus de 112,4 millions ont progressé de 16,1% grâce à notre savoir-faire en matière de croissance externe : l’intégration en année pleine de deux nouvelles sociétés (Martin Caravanes, Ypo Camp Sublet), l’acquisition de 2 nouvelles cibles (Caravanes Cassegrain, Marine Plaisance Service) et le rachat en cours de Groupe LBC Nautic sur le bassin de La Baule.
Le groupe se diversifie dans la plaisance. Quelle est la finalité ?
J. T : Nous sommes rentrés sur le marché du nautisme en septembre 2020, à titre « d’observation », considérant les importantes synergies potentielles existantes entre les deux activités du camping-car et de la plaisance. Les métiers sont les identiques et le business modèle est le même. Nous considérons avoir une certaine expertise métier qui sera un atout majeur dans le nautisme. Nous sommes convaincus de l’énorme potentiel.
Souffrez-vous de l’inflation ?
J. T : Non. Hunyvers ne souffre pas de l’inflation. Les prix des camping-cars ou des bateaux ont certes augmenté mais les produits de substitution ont connu une évolution similaire. Très attachés à leurs vacances, les français continuent de chercher des moyens de s’évader et de profiter de leur temps libre, que ce soit sur la route ou sur l’eau. Nos camping-cars et nos bateaux demeurent des options attrayantes pour eux. La demande reste d’ailleurs soutenue.
La remontée des taux d’intérêt ne fragilise-t-elle pas une partie de votre clientèle désireuse d’acquérir un véhicule de loisir ou un bateau ?
J. T : Oui bien sûr. Mais certains clients désireux de s’acheter au départ une résidence secondaire se tournent vers le camping-car aussi. Avec un pouvoir d’achat plus important. Par ailleurs, la remontée des taux d’intérêt entraîne une hausse du maché de l’occasion.
Le groupe n’est-il pas un peu ambition sur sa feuille de route à horizon 2025 visant un chiffre d’affaires supérieur à 170 millions assorti d’une marge d’exploitation de 6,5% ? Quels sont les leviers pour y parvenir ?
J. T : Nous n’avons pas modifié nos engagements présentés au moment de notre introduction en Bourse et restons confiants dans notre capacité à les tenir. Les trois sociétés récemment acquises (l’une sera finalisée fin octobre) apporteront un chiffre d’affaires additionnel de 25 millions à ajouter à celui de 112,4 millions réalisé l’an dernier. Et d’autres dossiers sont à l’étude. En termes de rentabilité, nous nous sommes donnés deux ans pour redresser une filiale située à Lyon. A mi-parcours, les résultats obtenus sont encourageants.
Votre structure financière solide avec un endettement net limité à 2,7 millions pour des fonds propres de 23,5 millions sera-t-elle suffisante pour accompagner le développement de Hunyvers ?
J. T : Nous avions levé à l’introduction suffisamment de fonds pour mener à bien notre projet 2025. Nous avions reçu un excellent accueil des investisseurs et avions fait le choix d’une dilution plus importante au profit de la clause d’extension.
Répliquer votre stratégie à l’international représente-t-il un objectif ?
J. T : Pas à court terme au risque de nous mettre en difficulté sur un plan opérationnel. Notre plan stratégique à horizon 2025 est suffisamment dense pour ne pas se disperser. Ceci dit, notre activité digitale au travers de Caramaps s’adresse au marché européen.
Quelle est votre visibilité sur les comptes de cette année et sur le prochain exercice ?
J. T : L’exercice 2023/204 ne fait que commencer et il est donc un peu prématuré de se prononcer. Mai, sauf un facteur exogène susceptible de perturber notre marché, Hunyvers est en bonne voie pour poursuivre son développement. Notre marché reste véritablement porteur avec de nombreux puissants catalyseurs à la clé comme l’accroissement du nombre de retraités, la génération X, la démocratisation de l’usage du camping-car et la sensibilité à l’empreinte carbone etc…
La mise en place d’une politique de rémunération de l’actionnaire est-elle envisageable ou la priorité reste-t-elle focalisée sur la montée en puissance du groupe ?
J. T : L’objectif vise à respecter nos engagements annoncés au moment de l’introduction en Bourse. Nous verrons ensuite ce qu’il sera possible de faire.