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Renault : nouveau départ avec Nissan

Le rééquilibrage de l’alliance entre les deux constructeurs va permettre à Renault de récupérer 4,5 milliards d’euros de la vente d’une partie de ses titres Nissan pour investir dans l’électrification de ses voitures.

Une page vient de se tourner avec la conclusion d’un accord destiné à redéfinir l’alliance entre Renault et son partenaire Nissan. Depuis qu’il avait volé au secours de Nissan en mars 1999, Renault en était devenu le principal actionnaire avec une participation portée à 44,4% en mars 2022 qui n’avait depuis plus bougé, tandis que Nissan avait pris 15% de Renault. Afin de resserrer les liens entre les deux constructeurs à la suite nombreuses péripéties et au départ rocambolesque de Carlos Ghosn, l’ancien patron de Renault, il a été décidé de rééquilibrer les participations. Renault a donc ramené sa participation dans Nissan à 15% et a transféré les 28,4% restants à une fiducie qui aura pour mission de céder les titres au fil de l’eau pour le compte du groupe français qui conserve tous ses droits économiques (dividendes et produits de cession des actions) alors que les droits de vote des titres dans la fiducie seront exercés de manière neutre. Au terme du processus, Renault devrait ainsi récupérer un matelas de 4,5 milliards d’euros de liquidités sur la base de la valeur actuelle de Nissan en bourse. Une bouffée d’oxygène bien venue au moment où Renault doit investir massivement dans l’électrification de sa gamme. Le groupe va ainsi se scinder en deux avec d’un côté la division Horse qui intégrera les activités dédiées aux motorisations innovantes bas carbone thermiques et hybrides (cette filiale comptera le chinois Geely dans son tour de table ainsi que probablement le saoudien Aramco). De l’autre côté, la filiale Ampere regroupera les activités liées aux motorisations électriques et qui aura Nissan parmi ses actionnaires. Renault espère ainsi mieux valoriser ses activités avec le risque toutefois de se transformer en un holding, ce qui inclue la possibilité d’une décote. Tout dépend donc de la valorisation qui sera retenue pour les deux filiales et notamment Ampere qui devrait être introduite en bourse l’an prochain. Renault en espère une valorisation de 8 à 10 milliards d’euros ce qui semble optimiste pour un bon nombre d’observateurs.

Une valorisation à la casse

En attendant, Renault continue de redresser la tête. Le chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année a rebondi de 21,1% à 37,4 milliards d’euros grâce à des hausse de prix (encore +7,5% au troisième trimestre avec la sortie des nouveaux modèles) et une reprise des volumes permise par l’amélioration des chaînes d’approvisionnement. La direction a confirmé les objectifs annuels visant une marge opérationnelle comprise entre 7% et 8% (encore loin de Stellantis qui caracole à 14%) avec une marge au deuxième semestre au moins égale à celle du premier (7,4%) et un cash-flow libre d’au moins 2,5 milliards d’euros. Reste à savoir jusqu’où Renault peut poursuivre l’amélioration de sa rentabilité alors que la conjoncture se dégrade et que la concurrence s’intensifie, y compris dans l’électrique, notamment de la part des constructeurs chinois. Un risque qui semble toutefois pris en compte dans la très faible valorisation du dossier puisque le titre capitalise moins de 3 fois les profits attendus cette année alors que les 28,4% de Nissan détenus par la fiducie couvre à elle seule 44% de la capitalisation boursière.

Notre conseil : nous sommes plutôt neutres sur Renault (code Isin : FR0000131906) et préférons Stellantis (code Isin : NL00150001Q9).

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