Poujoulat : le déstockage se fait sentir
Le fabricant de conduits de cheminées et de cheminées industrielles, qui est aussi le leader français des biocombustibles souffre d’un effet de base élevé et d’un mouvement de déstockage le contraignant à revoir en baisse ses prévisions pour l’exercice en cours. Le potentiel à moyen terme reste intact.
L’environnement se durcit pour le groupe Poujoulat. Après un exercice 2022/2023 particulièrement faste, marqué par des pénuries ayant conduit les clients à acheter par anticipation, l’heure est à la normalisation et au dégonflement des stocks dans un environnement peu favorable au marché de la construction, principalement du fait de la hausse des taux d’intérêt. Dans ces conditions, l’activité du fabricant de conduits de cheminées et de cheminées industrielle a stagné au cours du deuxième trimestre de l’exercice 2023/2024 après un premier trimestre encore en croissance, si bien que le chiffre d’affaires semestriel augmente légèrement de 4,2% à 175,3 millions d’euros. C’est la branche conduits de cheminées industrielle et conduits de cheminée qui souffre le pus du phénomène de déstockage avec un repli de 17,8% plus que compensé par la bonne dynamique de l’activité de diversification dans le bois-énergie (bûches, granulés, allume feu…3), en hausse de plus de 50%. Problème, la branche bois-énergie va connaitre un gros ralentissement sur le deuxième semestre, d’une part en raison de conditions climatiques douces jusque début décembre et d’autre part à cause de baisses de prix significatives (-30% à -40%) par rapport au niveau anormalement élevé de l’an dernier. Raison pour laquelle, même si l’activité de conduits de cheminées et de cheminées industrielles devrait s’améliorer en deuxième partie d’exercice (avec une activité dédiée à la rénovation énergétique toujours dynamique qui devrait amortir le ralentissement de la construction), la direction a préféré revoir en baisse l’objectif de chiffre d’affaires annuel entre 390 et 395 millions d’euros contre 430 millions d’euros auparavant. Dans ces conditions, l’objectif initial de stabilité des résultats parait également compromis même si Poujoulat n’est pas revenu dessus à ce stade.
Des acquisitions possibles dans les deux activités
Le consensus des analystes financiers table sur un bénéfice de 24 millions d’euros pour l’exercice, une hypothèse qui semble assez optimiste. De son côté la société de bourse Portzamparc paraît plus réaliste avec une anticipation située à 18,5 millions d’euros, capitalisée 8,4 fois sur la base des cours actuels. Le retour à des niveaux de stocks plus bas dans le domaine des cheminées permet d’anticiper une accélération à partir de l’exercice 2024/2025 sur fond de transition énergétique qui va conduire les industriels à « verdir » leurs process de production avec des matériaux neufs et innovants participant à la décarbonation. Le bois énergie devrait par ailleurs continuer de susciter l’intérêt des consommateurs dans un contexte de prix de l’électricité élevés et parfois volatiles. A cet égard, la direction n’exclue pas des acquisitions sur une industrie du bois très fragmentée. Pour répondre à la demande, le groupe n’exclue pas une cotation du pôle bois en vue d’obtenir des financements nécessaires à son développement même si pour le moment la situation financière reste acceptable avec un endettement net de 69 millions d’euros limité à 55% des fonds propres à la fin du dernier exercice. De même, des opportunités d’acquisition pourraient apparaitre dans le secteur des conduits de cheminées et des cheminées industrielles face aux difficultés de certains acteurs. Sur la base de l’hypothèse de bénéfice de 20,1 millions d’euros retenue par la société de bourse Portzamparc pour l’exercice 2024/2025, le multiple de capitalisation retomberait à moins de 8 fois.
Notre conseil : La révision à la baisse de l’objectif de chiffre d’affaires pour cette année et la faible visibilité sur l’activité à court terme paraissent intégrés dans la faible valorisation du dossier. On pourra profiter d’un repli vers 18,50 euros pour acheter ou renforce en visant 25 euros à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0000066441.
Conseils sur Poujoulat
Tous les conseilsPoujoulat manque de visibilité
Ce leader européen de la fabrication de conduits de cheminée et numéro un français des biocombustibles a été pénalisé sur son dernier exercice par une base de comparaison exigeante et par les difficultés du marché immobilier. Un rebond du chiffre d'affaires est espéré cette année. Peu cher avec une capitalisation boursière inférieure aux fonds propres de la société, le titre manque de catalyseurs.
Poujoulat : pour miser sur le thème de l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables
Après un exercice 2022/2023 particulièrement brillant dopé par les prix très élevés des granulés de bois, le groupe entend consolider ses résultats à un niveau élevé sur l’exercice en cours malgré le ralentissement du marché de la construction neuve qui ne représente plus qu’une faible part de ses débouchés. La rénovation constitue au contraire un gisement de croissance majeur pour l’avenir.
Poujoulat : la dynamique reste soutenue
Le leader européen des conduits de cheminée et des cheminées industrielles reste porté par la rénovation énergétique et le développement de ses activités bois-énergie auprès des particuliers. Après avoir profité d’un effet prix très positif le groupe va continuer de croitre grâce aux volumes. Le dossier reste bon marché.
Poujoulat pour miser sur la sécurité énergétique
La guerre en Ukraine et la crise énergétique profitent à cette petite entreprise familiale très bien gérée spécialisée dans les conduits de cheminée et le bois de chauffage. Le titre se paie seulement 10 fois les profits. Malgré un très beau parcours, il n'est pas trop tard pour l'acheter.