Renault : en pleine transformation
Après avoir précisé les contours et les objectifs de sa nouvelle filiale Ampere qui développera la gamme électrique à la marque Renault, le constructeur annonce un plan de transformation de son système industriel devant lui permettre de réduire ses coûts de 30% dans le thermique et de 50% dans l’électrique d’ici à 2027.
Renault fait feu de tout bois en cette fin d’année. Il y a quelques semaines, le constructeur automobile à la marque au losange avait présenté les contours de sa nouvelle filiale Ampere dédiée aux véhicules électriques, dont les objectifs sont plutôt ambitieux puisqu’il s’agit de produire environ 1 million de véhicules électriques en 2031 avec un objectif de chiffre d’affaires de plus de 10 milliards d’euros dès 2025 (4 véhicules), porté à plus de 25 milliards en 2031 avec 7 véhicules. Si Ampere ne sera pas très rentable immédiatement, elle envisage malgré tout d’atteindre une marge opérationnelle d’au moins 10% à partir de 2030. La filiale électrique va pour cela devoir atteindre la parité des prix de vente entre les véhicules thermiques et les véhicules électriques grâce à une réduction des coûts de 40% d’ici à 2027/2028 entre la première et la seconde génération de véhicules électriques. C’est dans ce cadre que s’inscrit le nouveau plan de transformation de l’outil industriel dévoilé par Renault. Il vise une réduction des coûts industriels par véhicule à l’horizon 2027 de 30% sur le véhicule thermique et de 50% sur le véhicule électrique. Le temps de développement des véhicules sera par ailleurs ramené de trois à deux ans.
Coopération renforcée avec Nissan
Autre avancée concrète pour Renault, le partenariat avec Nissan mis en sommeil depuis plusieurs années va reprendre de la consistance puisque le constructeur Nippon va entrer dans le capital d’Ampere en injectant 600 millions d’euros, ainsi que dans le tour de table de The Future is Neutral, l’entité impliquée dans l’économie circulaire (recyclage de batteries notamment) qui devrait réaliser un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie avec une marge opérationnel d’au moins 10%. Nissan continuera par ailleurs de s’appuyer sur la division thermique de Renault (Horse) afin de poursuivre le partage des plateformes (60% des véhicules vendus par Renault et Nissan sont issus de plateformes communes) qui permet d’abaisser les coûts de production. En attendant tous ces développements, Renault va devoir se préparer à affronter des vents contraires avec l’arrivée massive des concurrents chinois sur le sol européen, dont certains modèles n’ont plus rien à envier aux véhicules des constructeurs européens. Les développements envisagés vont par ailleurs nécessiter de gros investissements que Renault espère pouvoir financer avec la cession d’une partie de sa participation dans Nissan pour environ 4,5 milliards d’euros et l’introduction en bourse d’Ampere dont il attend une valorisation comprise entre 8 et 10 milliards d’euros ce qui peut paraitre ambitieux. En bourse, le dossier n’est pas très bien valorisé à 3 fois les profits attendus cette année alors que la participation résiduelle de 28,4% dans Nissan couvre 38% de la capitalisation boursière de Renault, mais les défis à relever son nombreux et la multiplication des filiales, dans lesquelles des actionnaires minoritaires seront présents, justifie une décote de holding.
Notre conseil : Nous restons neutres sur le dossier Renault. Code Isin : FR0000131906.
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