Edenred, le risque sur la France occulte les qualités du dossier
Le titre de ce leader mondial des services de paiement au monde du travail a repris des couleurs depuis les points bas inscrits début novembre à la suite de la confirmation d’une réflexion lancée en France sur l’ouverture à la concurrence du marché des tickets restaurants.
Entré au sacro-saint CAC 40 le 19 juin, le titre Edenred s’apprête à boucler l’année sur un gain modeste d’un peu moins de 5%. Les qualités intrinsèques de cette ancienne filiale d’Accor, devenue leader mondial des services de paiement adaptés au monde du travail (avantages aux salariés avec les chèques cadeaux et les tickets restaurants, les cartes de mobilité pour les salariés ou les paiements inter-entreprises) ne sont pas remises en cause. Simplement, le titre a été attaqué en Bourse à l’automne à la suite des menaces du gouvernement de plafonner en France les commissions versées par les commerçants aux émetteurs de tickets restaurants comme Edenred. Une piste finalement abandonnée au profit d’une réflexion de fond sur l’ouverture du marché à la concurrence. Celui-ci est pour l’instant verrouillé entre quatre acteurs (Ederend, Pluxee, la filiale de Sodexo, Natixis Intertitres et Up). Ces derniers ont déjà été condamnés à une amende 414 millions en 2019 dont 157 millions pour Ederend. Le groupe a choisi de se pourvoir en cassation. Tout ce tapage médiatique autour d’une règlementation plus stricte du marché des tickets restaurants en France a pénalisé le titre en Bourse. De manière excessive selon nous puisque sur le chiffre d’affaires du troisième trimestre, l’hexagone ne pèse que 13%. Un poids limité qui ne doit pas occulter les autres leviers dont dispose le groupe. Quels sont-ils? D’abord une plateforme technologique ultraperformante permettant au groupe de digitaliser l’essentiel de ses services. Un gain de productivité pour l’entreprise et une plus grande flexibilité dans l’utilisation pour les sociétés clientes et leurs salariés.
Le titre décote sur sa moyenne de long terme
Présent en Europe et en Amérique du sud, le groupe évolue sur des marchés très porteurs où les services de paiement sont encore peu démocratisés. Il a donc des fortes parts de marchés à prendre, le rendant peu cyclique au retournement de la conjoncture. Les tickets restaurants sont un moyen pour le million d’entreprises clientes d’Edenred de fidéliser ses salariés. Le groupe a aussi profité de la remontée violente des taux d’intérêt qui lui permettait de placer les sommes versées par les entreprises en échange des tickets restaurants à des conditions de rémunérations élevées. Mais la détente des rendements des emprunts d’Etat à dix ans n’est pas une mauvaise nouvelle. Comme toutes les valeurs au profil technologique, Edenred est valorisée par les analystes financiers par l’actualisation des flux de trésorerie aux taux d’intérêt du moment. Plus ces derniers baissent et plus la valeur de l’action progresse. En attendant, le groupe a relevé ses objectifs pour cette année et vise le haut de la fourchette de son excédent brut d’exploitation compris entre 1,02 et 1,09 milliard (le marché est calé sur 1,085 milliard contre 836 millions l’an dernier). Pour cette 2024, les anticipations se situent à 1,267 milliard, en hausse de 17%. A 26,7 et 22,2 fois les profits estimés pour cette année et 2024, le titre n’est pas hors de prix au regard d’un ratio moyen de 27,4 fois sur longue période. L’idéal est de guetter un reflux du titre vers 50 euros pour l’acheter.
Notre conseil : achetez Edenred sur repli à 50 euros (code : FR0010908533) pour viser un objectif de cours de 60 euros
Conseils sur Edenred
Tous les conseilsEdenred : beaucoup de mauvaises nouvelles déjà dans les cours
L’inventeur du ticket restaurant a perdu de sa superbe en bourse après plusieurs affaires judiciaires qui ne remettent pourtant pas en cause son modèle économique ni sa capacité à dégager beaucoup de cash pour les actionnaires.
Edenred injustement pénalisé par des risques exogènes
L'assemblée générale des actionnaires de ce leader mondial des services de paiement au monde du travail a permis aux dirigeants de rassurer sur les conséquences d'une réforme en France des tickets restaurants et des démêles avec la justice italienne. Le titre est revenu à des ratios de valorisation très raisonnables au regard de la forte visibilité sur les perspectives de croissance.
Julien Tanguy, directeur général Finance d’Edenred : « Nous sommes confiants pour améliorer notre excédent brut d’exploitation d’au moins 12% en 2024 et en 2025 ».
Le dirigeant de ce spécialiste des services d'avantages aux salariés nous explique comment Edenred entend bénéficier du potentiel de croissance de ses marchés ainsi que des synergies liées aux dernières opérations de croissance externe.
Edenred, une valeur sûre
Le titre de ce leader mondial des services de paiement au monde du travail est victime depuis quelques jours d'arbitrage en faveur de son concurrent, Pluxee, l'ancienne filiale de Sodexo toujours juste cotée en Bourse. Une opportunité pour revenir à l'achat sur Edenred qui dispose d'une excellente visibilité sur ses perspectives.