Vivendi: vers une scission surprise
Alors que les marchés attendaient une OPA de la part de Bolloré, Vivendi a choisi de scinder ses activités en trois grands pôles destinés à être cotées en bourse pour mieux extérioriser la valeur de ses actifs.
Le groupe Bolloré a une nouvelle fois créé la surprise en mettant sur la table un scénario que personne n’attendait pour sa filiale à 29% Vivendi, devenue son principal actif depuis la cession des activités logistiques. Alors que les investisseurs pariaient sur un renforcement de sa participation qui l’aurait contraint à lancer une OPA sur Vivendi, la solution retenue consisterait à scinder Vivendi en trois entités susceptibles d’être chacune cotées en bourse en vue d’extérioriser la valeur des actifs mais aussi de libérer le potentiel de développement des activités concernées.Les trois entités seraient composées du groupe de médias Canal+ qui a su mener une politique d’internationalisation active pour détenir un portefeuille de 25 millions d’abonnés dans près de 50 pays, puis de l’agence de publicité Havas qui a aussi mené de nombreuses acquisitions ciblées lui permettant de renforcer son champ d’expertises et son maillage géographique, en lançant des solution innovantes, et enfin d’une société d’investissement détenant des participations financières cotées et non cotées dans les secteurs de la culture, des médias et du divertissement. Elle inclurait la participation majoritaire dans Lagardère. L’opération de scission va prendre du temps et fera l’objet d’une étude de faisabilité avec les banques conseils de vivendi. Elle ne créera peut-être pas autant de valeur à court terme qu’une OPA de la part de Bolloré, mais elle va donner les moyens aux différentes filiales de grossir à moyen terme dans la mesure où Havas et Canal+ pourraient par exemple réaliser des acquisitions financées par des titres (ce que facilite une cotation en bourse). En procédant de la sorte, Bolloré fait disparaitre vivendi et se laisse une marge de manœuvre pour soit se renforcer dans les trois filiales cotées dont il détiendra 29% du capital (comme vivendi aujourd’hui) soit se désengager progressivement comme il l’a fait avec UMG, introduit en bourse en 2021 sur une valorisation très supérieure aux attentes et dont il ne détient plus aujourd’hui que 10% du capital.
Une décote de près de 50% sur l’actif net réévalué
Bien que surpris, les marchés ont plutôt bien réagi à ces annonces qui vont dans le sens d’une meilleure valorisation de Vivendi dont la décote boursière par rapport à la valeur réelle des actifs oscillait jusque-là selon les analystes financiers entre 30% et 50%. Une OPA de Bolloré aurait permis d’effacer rapidement et en une seule fois cette décote, alors que le projet de scission demandera sans doute plus de temps. La décote pourra disparaitre si Bolloré prend progressivement le contrôle d’une ou de plusieurs des trois entités. En attendant, Vivendi pourrait néanmoins retourner du cash à ses actionnaires en cédant par exemple sa participation résiduelle de 10% dans UMG qui vaut à elle seule 4,7 milliards d’euros soit près de la moitié de sa capitalisation boursière .
Notre conseil : nous restons positifs sur ce dossier toujours aussi décoté même si nous aurions préféré une OPA de Bolloré. Un objectif de 12 euros parait envisageable à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0000127771.
Conseils sur Vivendi
Tous les conseilsVivendi : une scission très attendue
Le holding réunira ses actionnaires le 9 décembre pour entériner la scission de ses activités dans le but de maximiser la valeur des actifs du groupe.
Vivendi : une décote à combler
Le holding poursuit son projet de scission en quatre entités susceptibles d’intervenir d’ici un an alors que les actifs ne sont toujours pas appréhendés à leur juste valeur par les marchés. La décote boursière, proche de 30%, devrait pouvoir progressivement se combler à mesure que le projet avance.
Vivendi : en attendant la scission…
Les activités du conglomérat restent dynamiques tant sur le plan organique que des acquisitions et les investisseurs espèrent désormais en savoir plus sur les modalités du projet de scission du groupe en quatre sociétés distinctes qui pourrait voir le jour d’ici 18 mois en vue d’une meilleure création de valeur pour les actionnaires.
Vivendi : changement de dimension
Le groupe de médias vient de recevoir l’aval de Bruxelles pour réaliser les cessions nécessaires à l’acquisition de Lagardère. La taille du groupe augmente de 70% en attendant une probable OPA de Bolloré.