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Figeac Aero : un plan stratégique très ambitieux

L’équipementier aéronautique espère atteindre un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros à l’horizon 2028 tout en réduisant considérablement sa dette qui reste le principal point faible du dossier. Mais le chemin n’est pas facile.

Crédit : Istock

L’annonce du nouveau plan stratégique Pilot 28 qui va succéder au précédent plan, Route 25, a visiblement rassuré les investisseurs si l’on en juge la réaction boursière positive ayant permis à l’action Figeac Aéro de retrouver son niveau d’il y a un an après avoir touché un plancher à 3,70 euros à l’automne dernier. Le groupe spécialisé dans les pièces de structure, les pièces moteurs et les trains d’atterrissage pour les avions civils et militaires a, il est vrai, dévoilé des objectifs très ambitieux à l’horizon 2028. Il vise ainsi un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros dans cinq ans contre 375 à 390 millions à la fin du mois de mars 2024 et surtout le retour à un levier d’endettement de 2 à 2,5 fois l’excédent brut d’exploitation (contre plus de 6 fois aujourd’hui). C’est en effet la structure financière qui suscite le plus de questions de la part des investisseurs depuis plusieurs années. Figeac Aéro a engrangé d’importantes commandes mais ne dégage du cash-flow positif que depuis peu de temps (9,4 millions d’euros seulement en 2019/2020 et 16 à 20 millions pour l’exercice 2023/2024). Car il a fallu investir dans de nouvelles capacités de production pour délivrer un carnet de commandes qui se monte actuellement à 3,7 milliards d’euros, soit l’équivalent de près de 10 années de chiffre d’affaires. Pour atteindre ses objectifs, le groupe dirigé par Jean-Claude Maillard mise sur la forte reprise du marché de l’aviation civile qui doit l’aider à renforcer sa conquête commerciale, notamment aux Etats-Unis. Il s’agit aussi d’optimiser la performance financière en intensifiant les transferts de production vers les zones à faible coût comme le Maroc, le Mexique, la Tunisie ou la Roumanie (35% à 40% du volume d’affaires contre 30% actuellement) et d’améliorer la productivité ainsi que les synergies sur les achats. L’effort d’investissement devrait parallèlement se réduire dans une fourchette comprise entre 6% et 8% du chiffre d’affaires.

Tikehau Capital est entré dans le tour de table

Cette évolution devrait s’effectuer à un rythme progressif à raison d’une augmentation régulière du chiffre d’affaires de 10% par an environ, tandis que la marge d’excédent brut d’exploitation devrait dans le même temps se maintenir au-dessus de 16%. Une première étape importante devrait être franchie dès mars prochain avec le retour à un résultat opérationnel positif, puis un an plus tard où c’est le résultat net qui devrait redevenir bénéficiaire. Rappelons que sur le premier semestre 2023/2024, le résultat opérationnel était encore négatif de 3,9 millions, d’euros, le groupe n’ayant pas encore pu répercuter toute l’inflation à ses clients dans un contexte de perturbation de la chaîne d’approvisionnement. Toute la difficulté va consister à mieux optimiser les capacités de productions qui n’étaient utilisées qu’à hauteur de 75% à la fin du premier semestre 2023/2024. La montée en charge des programmes des avionneurs et la transition vers les gros porteurs comme l’A350 devrait profiter à Figeac Aéro qui peut par ailleurs compter depuis peu sur une détente de l’inflation et sur une diminution des tensions sur les approvisionnements. Le groupe sera surtout jugé sur sa capacité à réduire sa dette alors qu’il a dû réaliser l’an dernier une augmentation de capital de près de 80 millions d’euros ayant permis au groupe d’investissement Tikehau Capital d’entrer dans le tour de table à hauteur de 25%. Si tout se passe comme prévu, la génération de cash-flow libre pourrait atteindre 50 millions d’euros par an à partir de 2028 et la dette nette qui se montait à 287 millions d’euros à fin septembre face à seulement 60,7 millions de fonds propres devrait alors commencer à bien baisser. Reste que l’horizon du désendettement est encore long et que l’exécution du nouveau plan stratégique rencontrera des obstacles dans une conjoncture incertaine. La génération de cash devra absolument être au rendez-vous pour éviter une nouvelle augmentation de capital qui serait dilutive pour les actionnaires actuels.

Notre conseil : la situation financière nous parait encore trop tendue pour être serein sur le dossier. Nous préférons rester pour le moment à l’écart de Figeac Aéro. Code Isin : FR0011665280.

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