Orpea, vers une nouvelle histoire boursière
A l’issue des trois augmentations de capital successives, ce leader déchu de la prise en charge des personnes dépendantes a restructuré son bilan avec un endettement réduit de plus de la moitié. Un regroupement d’actions devrait lui permettre de redémarrer une nouvelle vie en bourse.
Deux ans après la sortie du livre à charge « Les Fossoyeurs » dénonçant les maltraitances dans l’univers des maisons de retraite qui avait provoqué l’effondrement en Bourse de l’action Orpea, ce leader déchu de la prise en charge des personnes dépendantes vient de boucler la restructuration de son bilan. Celle-ci a été réalisée en trois étapes, d’abord la conversion forcée d’une partie de la dette en actions pour 3,8 milliards, ensuite un apport d’argent frais (1,16 milliard) d’un groupement d’institutionnels (MAIF, CNP Assurances, MACSF) emmené par la Caisse des Dépôts et Consignations qui a pris le contrôle d’Orpea (50,18% du tour de table) sans lancer d’OPA et enfin une augmentation de capital de 390 millions bouclée depuis le 2 février. Le groupe affiche désormais une structure financière assainie avec un endettement net ramené de 9,36 milliards à fin septembre à 4,2 milliards après la troisième levée de fonds. Désormais et pour tenter de se racheter une virginité en Bourse, le groupe s’apprête à procéder entre le 20 février et le 21 mars à un regroupement d’actions sur la base de 1000 titres actuels pour 1 action nouvelle. Cela ne modifie en rien la valeur de la société mais permettra à chaque action nouvelle de coter autour du nominal de 10 euros. Il y a fort à parier ensuite que le groupe change de nom pour définitivement tirer un trait sur un passé douloureux pour les actionnaires qui se sont fait berner par l’ancienne direction et pour redorer son image auprès des patients, des familles, et des salariés. En recentrant la stratégie autour des soins aux patients et du bien être des collaborateurs, Orpea tranche avec l’ère de l’hyper-rentabilité et de la maximisation des performances.
Un regroupement d’actions à raison de 1 pour 1000 titres
Pour autant, ces nouveaux actionnaires majoritaires (la CDC et les autres institutionnels) veilleront à ce qu’Orpea respecte sa nouvelle feuille de route. Quelle est-elle? Sur le dernier exercice, dont les résultats seront publiés au mois de mai, le chiffre d’affaires (qui sera dévoilé le 16 février) est espéré autour de 5,2 milliards sur la base d’un taux d’occupation encore très faible de 84% des maisons de retraite et l’excédent brut d’exploitation avant prise en compte de loyers (Ebitdar) est anticipé à 710 millions dans le bas d’une fourchette comprise entre 705 et 750 millions. Sur la période 2024 et 2025, grâce à un redressement progressif du remplissage des établissements à 87,2% cette année et à 89,1% en 2025, les revenus sont appelés à augmenter à 5,8 milliards cette année et 6,1 milliards en 2025. Quant à l’Ebitdar, il devrait passer à 891 millions et 1,05 milliard. A l’horizon 2026, l’ambition est de revenir à un taux d’occupation des maisons de retraite de 90,8% permettant de générer un chiffre d’affaires de 6,4 milliards et un excédent brut d’exploitation (avant loyer) de 1,2 milliard. L’endettement net devrait refluer à 3,6 milliards grâce à la génération de flux nets de trésorerie de 450 millions et la cession d’actifs immobiliers (1,55 milliard entre 2024 et 2026). Les actionnaires seront placés au régime sec puisqu’aucun dividende ne leur sera pas distribué pendant trois ans. Faut-il croire à un retour en grâce de l’action en Bourse? Le marché mettra du temps à de nouveau accorder sa confiance aux acteurs du secteur des maisons de retraite. Raison pour laquelle nous ne conseillons pas à nos abonnés d’acheter le titre. Par contre, ceux, qui ont fait le dos rond jusqu’à maintenant, pourront compléter leur position d’ici au 20 février pour détenir 1000 actions ou des multiples de 1000 pour recevoir des actions nouvelles (sur la base de 1 action nouvelle pour 1000 titres anciens).
Notre conseil : restez à l’écart d’Orpea ou complétez les positions pour les actionnaires existants (code : FR0000184798)
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